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Publié le 20 juil. 2023 à 18:04Mis à jour le 20 juil. 2023 à 18:54
Réunis jeudi à Bruxelles pour un Conseil des ministres des Affaires étrangères, les Vingt-Sept ont eu une première discussion sur les moyens d’améliorer leur coopération avec la Turquie.
L’équation n’est pas simple, alors que le positionnement d’Ankara dans la guerre en Ukraine et le rôle de la Turquie dans le contournement des sanctions contre la Russie ont profondément irrité les Européens.
Adhésion de la Suède à l’Otan
Tout comme, il y a quelques jours, le fait que le président turc Recep Tayyip Erdogan ait lié la relance des négociations d’accession de la Turquie à l’UE à son soutien à l’adhésion de la Suède à l’Otan .
En réalité, l’UE avait déjà évoqué fin juin la nécessité de revoir ses relations avec la Turquie dont elle considère aujourd’hui la position géostratégique comme majeure, d’autant plus à l’heure de la guerre en Ukraine .
Lors d’un Conseil européen, les leaders des pays membres de l’UE avaient alors appelé Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne, à rédiger un rapport « stratégique et prospectif » sur l’état des relations avec Ankara – prévu pour l’automne.
Chantage
Le chantage du président turc a, quoi qu’on en dise, manifestement accéléré les choses. Les Vingt-Sept sont bel et bien décidés à en faire plus pour la Turquie.
Celle-ci traverse une grave crise économique , d’où la nécessité d’intensifier ses échanges commerciaux avec son premier partenaire, l’UE, et d’attirer les investisseurs.
Les Vingt-Sept ont évoqué plusieurs pistes comme l’approfondissement de l’union douanière, conclue en 1995, ainsi que la révision d’un accord sur la migration.
Les ministres des Affaires étrangères ont aussi exploré les moyens d’améliorer le régime des visas en assouplissant les conditions d’entrée des ressortissants turcs dans l’UE ; ou encore d’améliorer la coopération en matière d’énergie et de climat. Ils se sont surtout entendus sur la nécessité d’actions concrètes pour Ankara sur les questions liées aux droits de l’homme et à l’Etat de droit.
Adhésion à l’UE
A ce stade, il n’est pas question d’aller plus loin, et donc d’envisager un redémarrage des négociations d’adhésion de la Turquie dans l’UE. Lancées en 2005, elles avaient été suspendues depuis la tentative manquée de putsch en 2016, qui avait déclenché des purges massives contre les opposants politiques et les journalistes.
A présent, les Européens comptent juger la Turquie sur ses actes. A elle de prouver qu’elle a changé, faute de quoi les négociations n’iront pas très loin.
La question chypriote
« Le processus reste au fond du bac à glaçons, car des chapitres essentiels des discussions comme l’Etat de droit et les droits de l’homme n’ont pas été mis en oeuvre et sont loin de l’être. Il ne faut pas être naïf, il n’y aura pas de cadeaux », a prévenu la ministre allemande Annalena Baerbock.
Pour l’heure, seule la question chypriote semble avoir évolué. Chypre compte profiter des liens renoués entre la Turquie et l’UE pour remettre sur la table la question de l’occupation du tiers nord de son territoire par la Turquie depuis 1974.
« Il y a dans la relation avec la Grèce la volonté manifestée de trouver les moyens d’un relatif apaisement en Méditerranée orientale. Le nouveau président chypriote a aussi montré plus d’ouverture à l’endroit de la Turquie, observe un diplomate. Cela ne règle pas le problème du nord de Chypre mais sur ce plan-là, il y a une atmosphère nouvelle qui demande à être confirmée. »
Le sujet sera sans doute à nouveau discuté lors du sommet de Grenade, prévu début octobre, où il sera beaucoup question d’élargissement de l’Union.
Une aide militaire de 20 milliards pour l’Ukraine
Les ministres des Affaires étrangères de l’UE ont aussi eu un échange de vues, a priori sans polémique, sur une nouvelle aide militaire d’un montant de 20 milliards d’euros pour l’Ukraine sur quatre ans, visant à lui donner des assurances de sécurité sur le long terme. Certains estiment néanmoins qu’une partie de l’argent pourrait aussi être utilisée pour renforcer la base industrielle européenne. Un débat plus approfondi sur ce projet de « fonds de défense » est prévu fin août lors d’une rencontre informelle des chefs de la diplomatie de l’UE à Tolède (Espagne). La validation finale, si les Vingt-Sept sont d’accord, n’interviendrait pas avant la fin de l’année, lors d’un sommet des leaders européens.
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