[ad_1]
(BFM Bourse) – Jeudi, Sodexo a mis en Bourse son activité titres-restaurant. A l’image du spécialiste de la restauration collective, Sanofi et Vivendi comptent aussi se séparer de leurs activités via une introduction en Bourse. Ce qui n’est plus d’actualité pour Renault, qui a renoncé à mettre sur les marchés financiers Ampere, sa filiale dédiée aux véhicules électriques et aux logiciels.
Depuis ce jeudi, la Bourse de Paris compte un nouveau pensionnaire dans ses rangs. Il s’agit de Pluxee, l’entité de Sodexo qui rassemble les services dits « avantages et récompenses aux salariés », c’est-à-dire tout simplement les titres-restaurant et cadeaux.
Et le moins qu’on puisse dire c’est que les premiers pas boursiers de Pluxee ont été couronnés de succès, avec un titre qui a bondi de 15% jeudi 1er février. Sodexo en revanche a terminé cette séance en baisse de 5,5%, victime d’un transfert de valeur vers son ex-filiale.
À lire aussi
Sans préjuger du futur parcours boursier de Pluxee, l’accueil réservé à cette opération donne pour l’instant raison à la direction de Sodexo. Cette dernière avait décidé, au printemps dernier, de donner son indépendance à sa filiale de titres-restaurant, constatant des synergies limitées avec ses activités traditionnelles de restauration collective. L’idée étant de répliquer le succès de sa concurrente Edenred, l’ex-filiale d’Accor entrée sur le CAC 40 en juin dernier, qui a gagné 270% depuis son entrée en Bourse en 2010.
Cette opération répond à une logique claire et habituelle en Bourse. Pour mieux valoriser une branche d’activité ou une filiale, une entreprise-mère peut en effet prendre la décision de s’en séparer et de l’introduire en Bourse. Le marché ayant souvent tendance à préférer des activités cotées à part aux sociétés disposant de plusieurs activités. Et c’est le choix qui a donc été privilégié par Sodexo pour mieux valoriser son activité en croissance.
Cette opération était surtout grandement attendue des marchés, qui souhaitent tourner la page d’un millésime 2023 compliqué sur le front des introductions en Bourse. A Paris, aucune opération d’envergure visant les investisseurs particuliers n’a été recensée sur le marché réglementé d’Euronext Paris depuis Lhyfe en mai 2022.
Renault fait marche arrière
L’avenir du marché des introductions en Bourse à Paris repose donc sur les épaules de la jeune Pluxee qui n’a que quelques jours d’existence officielle. D’autant plus que Renault a indiqué lundi soir renoncer à son projet de coter Ampere, sa filiale dédiée aux technologies électriques et aux logiciels embarqués.
Ce projet lancé en 2022 était censé cristalliser la valeur du joyau de Renault, son vaisseau amiral dans l’électrique. Mais le constructeur automobile a préféré faire marche arrière, jugeant que « les conditions de marché actuelles » n’étaient réunies pour garantir le succès de l’opération. Autrement dit, les investisseurs n’étaient pas prêts à accorder une valeur à Ampere aussi élevée que le groupe le souhaitait.
En novembre dernier, la marque au Losange avait déjà averti le marché d’une telle volte-face, si elle ne parvenait pas à atteindre la valorisation espérée de 8 à 10 milliards d’euros pour Ampere.
« On va voir si on trouve une bonne fenêtre de tir pour faire une IPO (introduction en Bourse, NDLR), avait alors confié Luca de Meo sur BFM Business. On n’a pas la nécessité de faire techniquement une IPO car on a le cash pour financer le projet ».
Pour les analystes, Renault a donc fait preuve de pragmatisme. « Ce renoncement est logique, les valorisations du marché sont mauvaises. Autant les investisseurs aiment Ampere à proprement parler, autant ils n’aimaient pas l’IPO (l’introduction en Bourse) », remarquait un analyste basé à Londres.
Et du côté des marchés, le pragmatisme de Renault a été accueilli favorablement. L’action Renault avait alors bondi de près de 5% dans les premiers échanges avant de limiter son avance à 0,4% à la clôture du mardi 30 janvier.
Vivendi, plutôt une séparation en 4 qu’en 3
L’abandon de Renault n’a pas encore dissuadé les prétendants à poursuivre leur projet de scission. Le géant français des médias et de l’édition Vivendi compte toujours se scinder en plusieurs entités conformément à ce qu’il avait annoncé mi-décembre.
Mardi, le conseil de surveillance de Vivendi a validé ce projet de scission à la différence près qu’il porterait sur une séparation en quatre entités, et non plus en trois sociétés conformément à ce qui était annoncé mi-décembre. Dans la nouvelle mouture, cette scission concernerait donc Canal+, Havas, une société regroupant édition et distribution (Lagardère et Prisma Media) ainsi qu’une société d’investissement.
Il convient de rappeler que Vivendi souffre d’un défaut guère apprécié du marché: c’est un conglomérat, rassemblant plusieurs activités relativement distinctes telles que les médias et le cinéma (Canal+, Prisma Media), les jeux vidéo (Gameloft), la communication (Havas) et plus récemment Hachette et le travel retail (vente dans les aéroports et les gares) via le rachat de Lagardère, finalisé mi-novembre.
Le but de la manœuvre est clairement affiché: réduire la décote boursière de Vivendi en obtenant des multiples de valorisation plus généreux pour chacune des quatre sociétés qui seront cotées. Vivendi le dit d’ailleurs très clairement dans son communiqué de presse: « depuis la distribution cotation d’Universal Music Group en 2021, Vivendi subit une décote de conglomérat très élevée, diminuant significativement sa valorisation et limitant ainsi ses capacités à réaliser des opérations de croissance externe (des rachats d’entreprise, NDLR) pour ses filiales ».
Le secteur pharmaceutique en pointe
Sanofi, une autre société du CAC 40, a fait part fin octobre de sa décision de se séparer de son activité « santé grand public », qui réunit les produits contre les allergies, le rhume, la toux, les diarrhées, la constipation dont le célèbre Doliprane. Cela passera par l’introduction en Bourse de cette entité, une opération qui interviendra finalement au plus tôt au quatrième trimestre 2024.
« Ce serait l’opération de l’année puisqu’on parle d’une valorisation de 15 à 25 milliards d’euros », estime un banquier cité par l’Agefi-Dow Jones.
Le géant pharmaceutique français s’est déjà essayé à cet exercice avec la mise en Bourse en mai 2022, d’Euroapi, sa branche dédiée aux principes actifs pharmaceutiques. Après des débuts tonitruants en Bourse, Euroapi a enchaîné les déceptions jusqu’à perdre 59% de sa valeur le 10 octobre 2023 après avoir averti sur ses résultats 2023. A ce jour, Euroapi évolue à un cours qui est deux fois inférieur à celui qui était le sien lors de son introduction en Bourse, à savoir 12 euros.
Malgré ce raté, Sanofi n’est pas effrayé à l’idée de se lancer dans un tel projet pour son activité « santé grand public ». Le groupe français n’est d’ailleurs pas la seule entreprise du domaine pharmaceutique à vouloir se séparer d’une activité. A l’image de Sanofi avec Euroapi, le laboratoire israélien Teva a indiqué ce mercredi vouloir scinder sa division de production de principes actifs au cours du premier semestre 2025. Pour le géant des médicaments génériques, cette scission, « devrait créer une valeur supplémentaire pour les actionnaires de Teva » et devrait permette à cette division « de mieux adresser des marchés distincts et en croissance ».
Un peu plus tôt dans la semaine, c’était le géant suisse du ciment et du béton Holcim qui a annoncé viser une cotation à part à Wall Street de ses activités nord-américaines pour le premier semestre 2025. Là aussi, le groupe suisse souhaite donner les moyens à sa « rock star » de se développer. Pour procéder à cette introduction en Bourse, Holcim devra toutefois obtenir le feu vert de ses actionnaires lors d’une assemblée générale extraordinaire dont la date n’a pas encore été communiquée.
Outre ces scissions, de nombreux candidats à une introduction en Bourse devront animer le marché cette année. Et surtout faire oublier un très mauvais millésime 2023. L’an dernier, le nombre d’introductions en Bourse dans le monde est passé sous la barre des 1.300 opérations, à 1.298, pour un montant total levé de 123,2 milliards de dollars. Cette activité s’inscrit en baisse de 8% en volume et de 33% en valeur par rapport aux 179,5 milliards de dollars levés en 2022, rapportait EY dans sa dernière étude consacrée au marché mondial des introductions en Bourse. « Face à une politique monétaire qui se stabilise, les candidats à la Bourse pourrait se préparer à des fenêtres plus favorables sur l’année 2024 », expliquait alors Franck Sebag, associé chez EY.
Sabrina Sadgui – ©2024 BFM Bourse
Vous suivez cette action ?
Recevez toutes les infos sur EURONEXT en temps
réel :
[ad_2]
Source link