[ad_1]
(BFM Bourse) – En 2023, seules 23 offres publiques ont été recensées et déclarées conformes, selon l’observatoire des offres publiques publié par EY. Toutefois, la prime médiane offerte sur le dernier cours de Bourse s’est avérée plus importante, s’établissant à un record de 10 ans, au-delà des 40%.
A l’image des introductions en Bourse, les offres publiques ont très clairement marqué le pas l’an passé à la Bourse de Paris.
L’an dernier, seules 23 offres publiques ont été recensées et déclarées sur des sociétés cotées à la Bourse de Paris, ce qui constitue un point bas inédit depuis 2018 (22). Ce nombre est en nette baisse par rapport aux 32 opérations de 2022 et surtout, c’est quasi moitié moins qu’en 2021 (43) qui constituait alors une année record en la matière depuis 5 ans en termes de nombre d’opérations. « L’année 2023 est donc une année peu dynamique », résume EY.
À lire aussi
Pour faire son décompte, le cabinet se base sur le nombre d’offres ayant reçu l’aval de l’Autorité des marchés financiers (AMF) dans cette étude, qui en est à sa 15e édition annuelle*.
« Face à la remontée des taux d’intérêt au cours de l’année 2023, et dans un contexte d’incertitudes économiques et géopolitiques, le nombre d’offres publiques a fortement diminué par rapport à 2022. Le marché a poursuivi sa tendance baissière comparativement aux 32 opérations recensées en 2022 et aux 43 offres publiques recensées en 2021 », détaillent les experts du cabinet EY.
Durant l’année 2023, les offres ont principalement été concentrées sur le second semestre, avec 30% des visas accordés par l’AMF sur le 3e trimestre et 30% des visas également sur les trois derniers mois de l’année 2023.
Des opérations de taille restreinte
La valeur totale des actions acquises au cours de 2023 s’est élevée à 9,4 milliards d’euros, selon EY. Un montant qui marque une forte baisse de 39% par rapport à 2022 (15,6 milliards d’euros). Il inclut également les opérations déclarées conformes en 2022, mais finalisées en 2023 (Theradiag, Altur Investissement, Atari et EDF).
L’offre de l’État sur EDF représente d’ailleurs 68% de la valeur totale des actions acquises au cours d’offres publiques, soit 6,5 milliards d’euros (en excluant les rachats d’Oceane, des obligations hybrides). Sans cette opération d’envergure, le bilan serait moins flatteur avec un montant qui serait tombé à seulement 3 milliards d’euros.
Dans le détail, les opérations de l’année 2023 hors EDF, ont été de taille restreinte, remarque EY, puisqu’aucune opération n’a dépassé le milliard d’euros. Les deux opérations les plus significatives de l’année sont l’offre publique lancée par Concordia, holding de la famille Rothschild (de concert avec d’autres investisseurs), sur la banque Rothschild & Co pour un montant de 688 millions d’euros et l’offre publique d’achat simplifiée de Bolloré SE sur ses propres actions pour un montant total de 570 millions d’euros.
« Le retrait de cotation de la banque familiale Rothschild & Co a été motivé par le souhait de conserver l’indépendance du groupe bénéficiant notamment d’alliés historiques. Le groupe Bolloré a lancé un rachat d’actions qui a pour effet de renforcer la participation de la holding familiale, la Financière de l’Odet », précise EY.
Le cabinet rappelle aussi que le classement 2022 était largement dominé par les opérations de CNP Assurances et Albioma pour lesquelles le montant de l’acquisition s’élevait respectivement à 1,9 et 1,5 milliard d’euros.
Une prime médiane record
Les acquéreurs ont été cependant plus généreux avec les actionnaires de leurs cibles. La prime médiane par rapport au dernier cours coté avant annonce de l’opération a atteint 42,9%, soit un point haut observé depuis 10 ans. Cette prime médiane sur ces mêmes critères atteignait 30,5% en 2022.
En revanche, la prime médiane hors extrêmes par rapport à la valeur intrinsèque des entreprises cibles calculée par les experts indépendants, s’élève à 9,1 %, soit un niveau en baisse de 10 points par rapport à 2022 mais en ligne avec la moyenne historique (11,5 %), signale le cabinet.
Dans la quasi intégralité des cas, EY remarque que l’initiateur de l’offre est l’actionnaire de référence de la société (ou la société elle-même via une offre publique de rachat d’actions), tandis que 2 opérations l’ont été par une société tierce. Bien que majoritaires, les industriels ont moins été à la manœuvre l’an dernier, puisque 60% des offres ont été lancées par ces acteurs, un chiffre en nette baisse par rapport à 2021 (81%).
A l’instar des années précédentes, le secteur des technologies (informatique et biotech/medtech) reste majoritaire, puisque les cibles dans ce secteur représentent environ 35% des opérations, contre 31% en 2022, soulignant « l’attrait pour les entreprises innovantes, même dans un contexte économique complexe », ajoute l’étude. Ce secteur est à parité avec celui des industries et matériaux qui a concentré 35% des opérations en 2023. Et c’est quatre fois plus qu’en 2022.
En revanche, le secteur de la finance est moins animé par ces opérations. La part des offres publiques dans cet univers se contracte passant de 13% des opérations en 2022 à 9% en 2023. EY constate aussi qu’aucune opération n’a été enregistrée sur les secteurs du luxe, des biens de consommation et de l’énergie. Le cabinet rappelle également que ces offres publiques viennent d’acteurs français pour 78% des cas.
Une cote qui se dégarnit de plus en plus…
Au total, 31 sociétés ont été retirées de la cote des marchés Euronext Paris et Euronext Growth en 2023, soit 6 sorties de plus qu’en 2022. EY a pris le soin d’exclure de son échantillon le SPAC (un véhicule d’investissement spécialement créé en vue d’une acquisition) Transition Shares, qui a fusionné avec l’entreprise Averne Group.
Dans le détail, 14 sociétés ont fait l’objet d’un retrait de cote à la suite d’une offre publique, dont 12 font suite à des offres initiées en 2023 et 2 à des offres initiées en 2022 (EDF et Somfy). Les offres publiques concernent les sociétés suivantes: Groupe Flo, Manutan International, UFF, Serma Group, CS Group, Vilmorin & Cie, Rothschild & Co, Biocorp, Evolis, Paragon ID, PCAS et Colas. Ainsi, un peu plus de 60% – 63% exactement – des offres publiques font l’objet d’un retrait de cote, soit 12 opérations sur les 19 opérations lancées en 2023 et finalisées.
En parallèle, 6 sociétés ont réalisé un retrait de cote volontaire, 2 sociétés ont été sorties de la cote à la suite d’une fusion et enfin 9 ont été liquidées. Parmi ces différents retraits de cote, EY comptabilise la liquidation volontaire de 2 SPAC (Accor Acquisition Company et eureKING) n’ayant pas réalisé leurs projets d’acquisitions dans les temps convenus, précise l’étude EY.
Comme l’an dernier, le nombre d’introductions en Bourse sur l’année écoulée n’a pas permis de couvrir les 31 retraits de cote, déplore EY. La Bourse de Paris a enregistré 6 nouvelles introductions en Bourse (avec appel public à l’épargne). C’est cinq de moins qu’en 2022, rappelle le cabinet, qui met en avant la « prudence dont ont fait preuve les émetteurs face aux incertitudes économiques persistantes ».
Fait saillant de cette étude, sur le compartiment réglementé d’Euronext Paris, c’est tout simplement une année blanche. Aucune opération avec une offre au public n’a été recensée depuis l’introduction en Bourse de Lhyfe, en mai 2022. Le spécialiste américain des cosmétiques Coty a en effet privilégié le compartiment professionnel d’Euronext pour s’offrir une double cotation à Paris (en plus de celle à New York). L’ensemble des nouveaux entrants ont ainsi fait leurs premiers pas boursiers sur Euronext Growth, le compartiment des petites et moyennes capitalisations.
Le flux net entre les entrées et les sorties est donc négatif pour la deuxième année consécutive (-25). Il faut remonter à l’année 2021 pour avoir une trace d’un flux net positif (+5), les nombreuses opérations d’entrée en Bourse (33) jouaient alors les amortisseurs et venaient compenser les 28 départs de la cote parisienne.
« L’absence d’opération sur Euronext cette année est à noter comparativement aux 6 opérations réalisées sur Euronext Growth confirmant le dynamisme accru observé sur ce marché depuis 2018 », relève EY. Le cabinet note par ailleurs un attrait grandissant des sociétés cotées ayant un niveau de capitalisation boursière modéré pour ce compartiment aux contraintes allégées par rapport aux marchés règlementés. En 2023, le cabinet a recensé 11 transferts dont 9 d’Euronext vers Euronext Growth et 1 d’Euronext Access vers Euronext Growth. Dans ce dernier cas, la société Groupe Airwell a souhaité mettre un terme à son aventure sur Euronext Access, – le compartiment le moins contraignant de la galaxie Euronext – pour monter à l’échelon supérieur en juin 2023.
« Le succès d’Euronext Growth est à souligner, 10 transferts sur 11 lui étant destinés reflétant l’appétence des sociétés pour ce marché aux obligations réglementaires moins importantes », conclut le cabinet qui « espère une reprise des opérations boursières en 2024 », sur la base de la bonne performance des marchés boursiers en fin d’année 2023.
*Cette étude a été réalisée exclusivement à partir des documents publiés par l’AMF et par les sociétés visées par les opérations. Elle ne prend en compte que les offres déclarées conformes par l’AMF en 2023.
Sabrina Sadgui – ©2024 BFM Bourse
Vous suivez cette action ?
Recevez toutes les infos sur EURONEXT en temps
réel :
[ad_2]
Source link