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Publié le 5 janv. 2024 à 17:30
L’atterrissage de l’économie américaine est en cours, mais il se fait vraiment en douceur. Vendredi, le gouvernement américain a annoncé que 216.000 emplois nets avaient été créés en décembre hors secteur agricole. On est loin de près des 500.000 créations de janvier 2023, mais au-dessus des quelque 100.000 d’octobre. Le marché du travail est décidément bien dynamique pour un retournement de cycle.
Le taux de chômage n’a d’ailleurs pas bougé, et reste très bas à 3,7 %. Il n’a crû que de 0,2 à 0,3 point depuis que la Fed a commencé à resserrer sa politique monétaire en 2022.
Si l’emploi fait de la résistance, c’est grâce au secteur public, à la santé et au social et à la construction, montre le Département du Travail. En moyenne, l’année passée, 56.000 emplois nets ont été créés dans le secteur public, plus de deux fois le rythme observé en 2022. Le rattrapage des créations d’emploi suite au grand désordre de la crise du Covid ne semble pas terminé.

A l’inverse, les transports et l’entreposage ont décliné. La tendance du commerce de détail est plus contrastée, avec des créations chez certains spécialistes ou clubs d’acheteurs, mais aussi des pertes dans les grands magasins.
Un rappel à la réalité pour les marchés
Ces bons chiffres de l’emploi ont fait grimper le rendement des bons du Trésor à 10 ans. Les investisseurs estiment en effet que cette bonne tenue du marché du travail risque de pousser les salaires à la hausse et donc entraîner une résistance de l’inflation. En conséquence, la Réserve fédérale pourrait bien vouloir garder des taux d’intérêt élevés plus longtemps.

« Les chiffres d’aujourd’hui sont un rappel à la réalité pour ceux qui misaient sur six réductions de taux cette année à partir de mars, et sur des marchés actions et obligations qui ont férocement grimpé sur la base de ces hypothèses », a notamment commenté Steve Sosnick, stratège en chef chez Interactive Brothers.
L’espoir d’un assouplissement de la politique monétaire dès le mois de mars n’a pas complètement déserté le marché, mais l’emballement boursier de la fin de l’année vient d’être douché.
Wells Fargo souligne de son côté que les chiffres des deux mois précédents ont été révisés à la baisse, ce qui devrait relativiser la performance de décembre. « Pour le comité de politique monétaire, nous doutons que le rapport sur l’emploi de ce jour fasse vraiment bouger le curseur » à lui seul, jugent-ils.
2,7 millions d’emplois créés en 2023
En revanche, le président Joe Biden plastronne. « Le rapport de ce matin confirme que 2023 a été une grande année pour les travailleurs américains », a-t-il salué dans un communiqué vendredi, en signalant que 2,7 millions de nouveaux emplois avaient été créés, « plus d’emplois que durant chaque année de la précédente administration ». « Les salaires et la richesse des Américains sont maintenant plus élevés qu’avant la pandémie, ajustés de l’inflation », a également vanté Joe Biden.
Le candidat à sa réélection est mal en point dans les sondages face à Donald Trump. Son adversaire populiste a retrouvé de sa superbe, trois ans après le sac du capitole le 6 janvier. De son côté, Joe Biden n’a pas encore réussi à montrer aux Américains que sa politique économique leur avait profité.
L’inflation est pourtant retombée à 3,1 % en décembre. Elle a déjà retrouvé l’objectif de la Fed de 2 % si l’on regarde l’indice PCE (dépenses de consommation personnelles) sur les six derniers mois. Le prix du gallon d’essence vient également de revenir autour de 3 dollars, tout un symbole pour les Américains qui ont détesté les années de pétrole cher.
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