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Publié le 25 déc. 2023 à 11:00
C’est sans doute l’une des pires configurations politiques envisageables pour le Congrès des Etats-Unis. Le 3 janvier 2023, la Chambre des représentants a basculé à droite, mais avec une très faible majorité, et un parti républicain profondément divisé. De plus, le Sénat est resté démocrate, en soutien au président Biden.
Dans un contexte de polarisation et d’hystérisation du climat politique, tous les éléments étaient donc réunis pour mener à la paralysie. Cela s’est vérifié cette année, même si plusieurs crises politiques majeures ont été évitées.
Il n’y a notamment pas eu de défaut de paiement des Etats-Unis. Le couperet de la limite d’endettement a été suspendu in extremis en juin. Mais pendant les cinq mois précédents, le pays a dû bricoler pour honorer ses engagements, et les investisseurs ont pris bonne note du péril institutionnel américain.
Le Congrès a ensuite évité un blocage des services fédéraux en octobre. Pour autant les démocrates et les républicains n’ont toujours pas voté les crédits 2023-2024, faute d’accord. Ils se sont contentés de repousser le boulet un peu plus loin, avec une rustine législative pour tenir jusqu’au 17 novembre, puis deux autres rustines, expirant en janvier et en février 2024. Au passage, les républicains ont exigé de nouvelles réductions de dépenses publiques alors qu’ils avaient promis en juin de ne plus y toucher.
Un Speaker bien mal élu
Avec deux partis qui campent sur leurs positions, l’année 2023 ne restera pas dans les annales de la productivité législative. Vingt textes ont été adoptés par les deux chambres et promulgués, alors que pendant les périodes de cohabitation sous Bill Clinton ou Barack Obama, le bilan était compris entre 70 et 73 lois, note « Axios » en citant les données de Quorum.
A défaut de résultats, le Congrès a pu faire son show. L’année a commencé très fort avec l’élection du nouveau Speaker de la Chambre. Kevin McCarthy a dû s’y reprendre à quinze fois en janvier pour se faire élire par son camp. Un spectacle atterrant et inédit, retransmis en direct à la télévision. Surtout, le candidat a dû faire des concessions dangereuses aux radicaux du Freedom Caucus. Il a notamment accepté qu’un seul député suffise pour déclencher un vote de révocation.
Le Speaker bien mal élu a été le premier à en faire l’expérience. En octobre, il a suffi de huit pouces baissés chez les républicains pour renverser McCarthy, les démocrates n’ayant pas voulu ajouter leurs voix à celles des 210 conservateurs favorables.
Puis le poste de Speaker est resté vacant pendant trois semaines, du jamais-vu. Au terme d’une partie de tir aux pigeons meurtrière pour les successeurs potentiels les plus en vue, les députés républicains ont choisi un candidat encore plus trumpiste, à la fois inconnu et inexpérimenté, Mike Johnson.
L’Ukraine principale victime collatérale
Ce dernier n’a pas tardé à énerver l’aile droite malgré sa tendance à ne pas régler les problèmes et à les repousser à plus tard. Son principal fait d’armes depuis novembre a consisté à lancer une enquête en destitution (« impeachment ») contre Joe Biden, sans aucune preuve de corruption en lien avec le business de son fils Hunter. Mike Johnson a aussi laissé languir le président ukrainien Volodymyr Zelensky, venu chercher en vain des fonds à Washington avant Noël.
La principale victime collatérale de ce Congrès divisé et incapable est sans doute l’Ukraine. A la Saint-Sylvestre, les Etats-Unis n’auront plus de quoi lui envoyer des munitions, a annoncé le Pentagone. Joe Biden a tenté en août de faire approuver 24 milliards d’aide, mais le Congrès n’a voté que 300 millions en septembre. Puis le président a ficelé ensemble 61 milliards pour l’Ukraine et 10 milliards pour la lutte contre l’immigration à la frontière mexicaine.
Mais cette concession n’a pas suffi aux républicains et les démocrates ne sont pas prêts à se renier sur l’immigration. Les lendemains de fête risquent d’être difficiles. Lorsqu’ils rentreront de vacances, ils devront gérer un condensé d’échéances budgétaires, d’urgences en Ukraine et en Israël, alors que le coup d’envoi de la campagne présidentielle sera donné dans l’Iowa le 15 janvier.
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