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(BFM Bourse) – Le spécialiste des processeurs graphiques a connu un énorme rallye sur le début d’année, alors que l’intelligence artificielle générative continue de charmer les investisseurs. Au point de dépasser Apple et Microsoft à l’avenir?
Grand gagnant à Wall Street en 2023, avec un bond de son cours de 240%, Nvidia l’est encore sur l’ensemble de 2024. Le spécialiste des processeurs graphiques (GPU) s’adjuge près de 15%(*) depuis le 1er janvier.
Nvidia a été récemment porté par plusieurs éléments, notamment les commentaires optimistes de sa direction sur la demande, l’annonce de nouveaux GPU pour ordinateurs personnels lors du Consumer Electronic Show (CES) de Las Vegas. Ou encore des informations de presse de Reuters rapportant que le groupe commercialiserait au deuxième trimestre un processeur graphique respectant les restrictions à l’export vers la Chine mises en place par les Etats-Unis à l’automne dernier.
Plus largement, Nvidia bénéficie depuis maintenant un an de l’engouement du marché pour l’intelligence artificielle (IA) générative. Ses produits sont, en effet, utilisés pour donner de la puissance de calcul pour entraîner et développer les robots conversationnels ChatGPT (OpenAI) et Bard (Google). Ce qui se traduit par une demande en forte progression et par l’explosion de ses résultats financiers. Selon le consensus Bloomberg, les analystes s’attendent à ce que le groupe fasse part d’une hausse de ses revenus de 230% au quatrième trimestre sur un an, après un bond de 206% au troisième.
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Un gain de 128 milliards de dollars en neuf séances
Selon les données de Bloomberg, Nvidia a d’ailleurs ajouté 128 milliards de dollars de capitalisation boursière sur les deux premières semaines de cotation à Wall Street, soit une moyenne de 14,2 milliards de dollars par jour. En extrapolant cette moyenne sur les quelque 250 jours (environ) où Wall Street est ouvert chaque année, Nvidia gagnerait 3.500 milliards de dollars de capitalisation boursière en 2024, soit davantage que la valeur totale des actions de Microsoft (2.903 milliards de dollars) ou d’Apple (2.904 milliards), les deux plus importants groupes en Bourse en termes de capitalisation.
Évidemment, cette projection fantaisiste n’a pas grand sens, car il est peu probable que Nvidia poursuive son rallye boursier effréné sur l’ensemble de 2024. Même les grands mouvements de « re-rating » (appréciation des multiples boursiers) connaissent des phases de respiration au delà du très court terme.
Toutefois, une question peut se poser au vu de l’ascension vertigineuse de Nvidia en Bourse: la société fondée par Jensen Huang peut-elle, à moyen terme, devenir la première capitalisation boursière au monde?
Actuellement Nvidia est sixième avec un peu plus de 1.400 milliards de dollars, s’approchant à grands pas d’Amazon (cinquième avec 1.576 milliards de dollars) et Alphabet (quatrième avec 1.795 milliards).
Les Gafam risquent de ne pas aimer
Interrogé, Dan Ives, analyste du secteur technologique chez Wedbush Securities, pense que Nvidia ne détrônera pas Apple et Microsoft dans les prochaines années, car les deux membres des Gafam (Google soit Alphabet, Amazon, Facebook soit Meta, Apple et Microsoft) ont encore des atouts dans leurs manches. Ce qui n’empêchera pas pour autant Nvidia de connaître un beau parcours boursier.
« Jensen et Nvidia sont les parrains de l’IA et nous pensons que Nvidia sera à la tête de cette révolution de l’IA au cours de la prochaine décennie. Nous voyons Apple et Microsoft comme les premières capitalisations boursières de 4.000 milliards de dollars d’ici 2025 et Nvidia pourrait, au cours de la prochaine décennie, connaître une trajectoire fulgurante », explique l’analyste à BFM Bourse. « La révolution de l’IA sera menée par Nvidia et nous pensons qu’il s’agira de l’une des entreprises les plus précieuses au monde au cours des prochaines années », ajoute-t-il.
Frédéric Rozier, gérant chez Mirabaud France, répond également par la négative. « Je n’y crois pas pour une raison simple: les Gafam, qui sont les grands clients de Nvidia, n’accepteront pas à terme de dépendre énormément d’un seul fournisseur. Les Gafam vont à minima segmenter le marché sur les processeurs graphiques (par catégorie de qualité de produits) et probablement tout faire pour soutenir la concurrence », développe l’expert de marché.
« A l’heure actuelle les processeurs graphiques d’AMD sont par exemple en train de réduire l’écart technologique avec les produits de Nvidia », poursuit-il.
Dans l’émission BFM Bourse, Céline Piquemal-Prade, directrice générale de Piquemal Hougthon Investments, a elle pointé un risque pour Nvidia. « La Chine est en train de la concurrencer, de rattraper le retard », a expliqué la gérante, réagissant à une information de Reuters . L’agence de presse a rapporté que des organes militaires chinois et des instituts de recherche sur l’IA chinois avaient réussi à se procurer des exemplaires des GPU de Nvidia, malgré les interdictions américaines.
Encore du potentiel
Si voir Nvidia rattraper Microsoft et Apple à court et moyen terme paraît donc assez peu probable, les analystes semblent toutefois s’accorder sur le potentiel du groupe. Leur objectif de cours se situe à 669 dollars contre un cours actuel de 568 dollars, soit un écart de 17,5%.
Bank of America a une cible à 700 dollars. Selon la banque américaine, Nvidia pourrait générer 100 milliards de dollars de flux de trésorerie libre sur les deux exercices 2024 et 2025, dont 30 à 35 milliards pourraient être utilisés pour des rachats d’actions et 65 à 70 milliards pour prendre des mesures organiques (des investissements pour améliorer ou développer des produits) et inorganiques (des rachats d’entreprises).
Bank of America s’attend notamment à ce que Nvidia cible des acquisitions qui lui permettraient d’augmenter la part de ses revenus récurrents (abonnements, logiciels). Actuellement, les revenus tirés des abonnements et des logiciels, en opposition avec le hardware, ne représentent que 2% de ses revenus.
Des opérations de croissance externe susceptibles d’augmenter ce pourcentage pourraient encore améliorer les multiples boursiers de Nvidia qui ne sont étonnamment pas si élevés. Selon Bank of America, Nvidia s’échange, sur la base des bénéfices et des flux de trésorerie attendus, avec une décote de 20% à 30% par rapport aux six autres groupes appartenant eux aussi au club des « sept magnifiques » de Wall Street, c’est-à-dire Apple, Alphabet, Meta, Amazon, Microsoft et Tesla.
(*) Les cours ont été arrêtés jeudi soir après la clôture des marchés européens.
Julien Marion – ©2024 BFM Bourse
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