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Publié le 2 nov. 2023 à 19:01Mis à jour le 2 nov. 2023 à 19:12
Le terrain se dégage pour Pedro Sanchez, dont le sort est en suspens depuis les élections législatives de juillet. Après des semaines de négociations discrètes, le leader socialiste est arrivé à un accord avec les indépendantistes catalans, ce qui lui ouvre la voie pour former une majorité d’investiture. Les confirmations officielles se font encore attendre, mais tout indique que les jeux sont faits.
Il devrait pouvoir présenter officiellement sa candidature pour un nouveau mandat de Premier ministre lors d’un débat au Parlement dès la fin de la semaine prochaine. Si tout se déroule comme prévu, il sera en mesure d’obtenir le vote de confiance des députés et de former un gouvernement dans la foulée.
Au coeur de tous les enjeux se trouve la loi d’amnistie pour tous les faits liés à la tentative de sécession catalane de 2017, qui avait conduit l’Espagne au bord de la rupture. C’était la condition posée par les deux partis indépendantistes, ERC à gauche et Junts à droite, pour faciliter l’investiture du socialiste.
« Retrouvailles totales »
Le pari est risqué pour Pedro Sanchez car le sujet reste sensible pour beaucoup d’Espagnols. Mais il n’a pas le choix : pour former une majorité, il a besoin des députés de tous les petits partis, y compris des plus irréductibles des indépendantistes catalans, les sept députés de Junts, la formation de l’ex-président catalan Carles Puigdemont . Ce dernier, depuis Bruxelles où il s’est replié depuis six ans pour échapper à la justice espagnole, tarde toujours à donner son accord définitif.
« La Catalogne est prête pour les retrouvailles totales, en défense de la coexistence entre les Espagnols. Je défends aujourd’hui l’amnistie en Catalogne pour les faits survenus durant les dix dernières années », a exposé le leader socialiste il y a quelques jours devant le comité fédéral de son parti, le PSOE.
Formulation de la future loi
Après des semaines de discussions discrètes entre Madrid, Barcelone et Bruxelles, les choses se sont enfin débloquées cette semaine. Les socialistes et les indépendantistes catalans se sont mis d’accord sur la formulation de la future loi. On en ignore les détails, mais selon le quotidien « El Pais », le texte défendra en préambule l’importance de tourner la page des poursuites judiciaires liées à la tentative de sécession de 2017, au nom de la coexistence démocratique et de la réconciliation.
« Notre histoire nous montre que c’est à travers les accords et la générosité que notre pays et notre démocratie se font plus forts, argumentait il y a quelques jours Pedro Sanchez. Avec des mesures de grâce d’abord, et avec l’amnistie maintenant, nous ferons en sorte que beaucoup de Catalans s’identifient à notre projet commun. »
Opportunisme
Ses adversaires dénoncent son opportunisme et l’accusent d’être prêt à vendre l’unité de l’Espagne pour se maintenir au pouvoir. « Pedro Sanchez va gouverner en liberté conditionnelle », s’indigne le leader du Parti populaire Alberto Nunez Feijoo , qui reproche au leader socialiste de confondre l’intérêt général et son intérêt particulier.
Même s’il est coutumier des coups de poker politiques, le chef du PSOE sait que son pari est difficile. Il a la vieille garde de son parti contre lui, à commencer par l’ex-président Felipe Gonzalez. Et une bonne part des électeurs de gauche sont réticents à l’idée de voir Carles Puigdemont revenir triomphant à Barcelone. Mais Pedro Sanchez tient bon : « C’est la seule voie possible pour former un gouvernement sans donner une deuxième chance à une alliance de la droite avec l’extrême droite qui ferait reculer le pays de plusieurs décennies en quelques années », affirme-t-il.
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