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Publié le 6 déc. 2023 à 15:39Mis à jour le 6 déc. 2023 à 19:17
C’est en bon voisin que Recep Tayyip Erdogan est attendu ce jeudi à Athènes. Loin des épisodes de tension extrême éprouvés ces dernières années par la Grèce et la Turquie, le président turc se rend dans la capitale grecque pour la première fois depuis 2017, pour une courte visite à « ami » Kyriakos Mitsotakis, le Premier ministre grec. Au programme : un « agenda positif », délesté des questions qui fâchent.
« Kyriakos mon ami, nous ne te mena çons pas si tu ne nous menaces pas […]. Renforçons la coopération bilatérale dans tous les secteurs : économie, commerce, transports, énergie, santé, technologie, éducation, jeunesse », a invité Erdogan dans un entretien publié dans « Kathimerini », le principal quotidien grec, à 24 heures de son arrivée.
Si l’heure n’est pas du tout à la résolution des profonds désaccords qui opposent les deux camps depuis des décennies (délimitation du plateau continental, des zones économiques exclusives, démilitarisation des îles grecques de l’Egée ou sort des minorités musulmanes de Thrace), la visite, de cinq heures, doit être l’occasion de trouver des points de convergence sur des sujets mineurs, depuis l’octroi de visas de 72 heures aux touristes turcs au lancement de fouilles archéologiques communes.
Le climat a changé
Parvenir à un communiqué commun constituerait déjà une conquête au regard du passé récent. « Nous pourrions arriver une nuit soudainement », lançait le chef d’Etat turc il y a encore un an, dans une allusion à peine voilée au massacre de Grecs lors de la Grande catastrophe de 1923.
Mais depuis février dernier et le terrible tremblement de terre en Turquie, à l’occasion duquel la Grèce a envoyé des secouristes en nombre, le climat a changé. Les violations de l’espace aérien grec par des chasseurs turcs, qui se comptaient par milliers, se sont drastiquement réduites ; les flux de réfugiés en provenance de Turquie se sont raréfiés et les tensions en Méditerranée orientale, zone de tous les dangers, se sont apaisées.
Kyriakos Mitsotakis et Recep Tayyip Erdogan, tous deux réélus haut la main il y a quelques mois et qui règnent sans partage sur leurs scènes politiques respectives, ont placé Georgios Gerapetritis et Hakan Fidan, deux tenants d’une diplomatie constructive, aux Affaires étrangères.
« Kazan-kazan »
La réconciliation des deux chefs d’Etat, orchestrée en marge du sommet de l’Otan en juillet, a aussi été l’occasion d’initier une nouvelle « feuille de route », que doit consolider la visite de ce 7 décembre après une nouvelle rencontre en septembre à New York.
« Les points de contact se multiplient, le dialogue n’avait pas été aussi structuré depuis les périodes 2003-2004 et 2010 », constate Dimitrios Triantaphyllou, professeur de relations internationales à l’université Panteion, qui s’attend à la signature de plusieurs déclarations d’intention. Cet élan positif, salué par Washington, constitue l’une des rares bonnes nouvelles dans une région traversée par les guerres et les conflits (Ukraine, Gaza, Syrie, Libye).
Athènes et Ankara ont, pour l’heure, tout intérêt à poursuivre ce dialogue gagnant-gagnant (« kazan-kazan »), comme l’a souligné ces derniers jours Recep Tayyip Erdogan aux parlementaires turcs. La Grèce pour asseoir sa position de puissance stabilisatrice dans la région, à l’influence géostratégique croissante ; la Turquie pour conserver l’équilibre précaire de son jeu diplomatique et ne pas compromettre sa tentative d’attirer des investissements occidentaux pour relancer son économie.
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