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Le nouveau président argentin a promis d’abandonner la monnaie nationale, le peso, pour la remplacer par le dollar américain. D’autres pays voisins ont déjà suivi le même chemin.
Le président élu d’Argentine, l’ultralibéral et « anarcho-capitaliste » Javier Milei, a promis une « dollarisation » de l’économie, appelant à remplacer progressivement le peso argentin par la devise américaine. Une mesure controversée dont l’objectif serait de mettre fin à une inflation parmi les plus élevées au monde.
Plusieurs pays d’Amérique latine sont déjà passés officiellement ou de facto au dollar, visant une stabilité économique et financière que leur monnaie nationale n’offrait pas. Mais jamais un pays de la taille de l’Argentine, 46 millions d’habitants, troisième économie d’Amérique latine, n’a encore dollarisé son économie.
• Équateur
Petit pays pétrolier de 17 millions d’habitants, l’Équateur a adopté le dollar en 2000 pour freiner une forte dépréciation de sa monnaie, le sucre, et une forte hausse des prix, qui menaçait d’une hyperinflation. Le passage du sucre au dollar s’est fait après un congé bancaire et un gel temporaire de 50% des dépôts. Le pays a atteint de faibles niveaux d’inflation, voire des périodes de déflation. En 2023, l’inflation avoisine 3%.
Mais, pour les Équatoriens, les conséquences sont mitigées. Josefina Arboleda, 70 ans, affirme à l’AFP que la dollarisation « a ruiné nos vies. Les prix se sont multipliés d’un jour à l’autre et on a perdu la notion de valeur de l’argent (…) les experts parlent de stabilisation, mais il y a de la pauvreté, tout augmente. Je regrette le sucre ».
• Salvador
En janvier 2011, le Salvador (6,3 millions d’habitants) est passé de sa devise, le colon, au dollar. L’objectif du gouvernement néo-libéral du président Francisco Florès (1999-2004) était de rendre le pays plus attractif auprès des investisseurs étrangers et réduire les risques d’une dévaluation.
En 2022, l’inflation du pays, qui a également adopté en 2021 le bitcoin comme monnaie légale, était de 7,32%. En 2023, elle devrait atteindre 3,3%. Mais la dollarisation « a eu ses effets contraires. À l’entrée dans le dollar, les prix des biens et services ont explosé, et ce sont toujours les pauvres qui payent dans ces situations », estime l’économiste indépendant Cesar Villalona. « Et l’on n’a plus de politique monétaire, puisqu’on dépend de ce que les États-Unis font avec leur monnaie ».
Au quotidien « les gens se plaignent toujours qu’avec le colon on achetait davantage, qu’ils avaient plus d’argent, et qu’avec le dollar on achète moins », explique à l’AFP, Mirna Hernández, 53 ans, commerçante de fruits et légumes à San Salvador.
• Panama
Pour ainsi dire « né » avec le dollar, le Panama utilise le billet vert depuis 1904, à côté du balboa, la monnaie locale. Il a été introduit peu après son indépendance de la Colombie et son rapprochement avec les États-Unis lors de la construction du canal de Panama, qu’il contrôle depuis 1999. Seules des pièces sont frappées pour le balboa, pas de billets, et le secteur public n’utilise la monnaie nationale qu’à des fins comptables.
Le Panama enregistre des niveaux d’inflation inférieurs à 3% par an et une enviable projection de croissance à 6% pour 2023. Mais le petit pays de 4,2 millions d’habitants est l’un des plus inégaux d’Amérique latine, selon la Banque interaméricaine de développement.
• Venezuela
Le Venezuela (28 millions d’habitants) connaît une dollarisation informelle depuis fin 2018, lorsque le gouvernement a assoupli le contrôle des changes pour sortir d’une crise aiguë, avec une hyperinflation et une pénurie de liquidités en devise locale, le bolivar. La forte perte de valeur du bolivar a rendu impossible son utilisation pour le paiement de biens et de services.
Quatre ans plus tard, le pays est sorti de l’hyperinflation, mais conserve une des inflations les plus élevées au monde. En septembre, l’inflation en glissement annuel était de 317%, selon la Banque centrale. Paradoxalement, le billet vert, symbole de « l’impérialisme américain » et considéré comme « ennemi de la révolution », est devenu la monnaie qui circule le plus dans le pays, selon les estimations des économistes.
• Pérou et Uruguay
Dans certains pays d’Amérique latine, le dollar est utilisé pour l’achat de certains biens et services. Les contrats de location sont conclus en dollars et les comptes bancaires peuvent être ouverts à la fois en monnaie locale et en dollar. Parmi ces pays, le Pérou et l’Uruguay, où les prix des biens immobiliers, des véhicules et de l’électroménager sont, par exemple, fixés en dollars.
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