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La campagne présidentielle équatorienne a pris une tournure dramatique mercredi soir : Fernando Villavicencio, l’un des principaux candidats du scrutin, a été assassiné par balle en sortant d’un meeting électoral dans la capitale Quito .
Selon les médias locaux, une trentaine de coups de feu auraient été tirés. Les vidéos de la fusillade publiées sur les réseaux sociaux montrent une scène de chaos, avec plusieurs personnes blessées. Un des suspects du meurtre serait décédé. L’Etat d’urgence a depuis été instauré dans le pays, alors que les autorités ont annoncé que la date du premier tour est maintenue au 20 août.
« Le courage de parler contre le pouvoir »
Fernando Villavicencio, 59 ans, syndicaliste, journaliste d’investigation, puis député, avait fait de la corruption et du combat contre le crime organisé ses chevaux de bataille, dénonçant sans relâche les arrangements de l’ex-président Rafael Correa, au pouvoir entre 2007 et 2017. « Il s’est fait connaître comme quelqu’un qui avait le courage de parler contre le pouvoir », explique Carlos de la Torre, directeur du Centre d’études de l’Amérique latine à l’Université de Floride. Condamné à 18 mois de prison, Fernando Villavicencio s’était réfugié en 2014 au sein d’une communauté indigène, dans la région amazonienne .
Déjà, lors des élections locales de février, deux candidats avaient été assassinés. Plus récemment, le maire de Manta, une des plus grandes villes du pays, a lui aussi fait les frais de la spirale meurtrière à l’oeuvre dans l’Etat andin. « Et maintenant, ils vont encore plus loin, ils tuent un candidat aux élections présidentielles, dont la devise était de le lutter contre la corruption…, poursuit le chercheur. Ils veulent créer la terreur et faire en sorte que les politiciens cessent de parler de corruption. »
« Méthode des sicarios »
La semaine avant son meurtre, Fernando Villavicencio avait fait état de menaces contre lui et son équipe de campagne, que lui aurait adressées le chef d’un gang criminel. Il avait toutefois refusé de se retirer de la campagne, estimant, selon son parti, que « garder le silence et se cacher lorsque des criminels assassinent des citoyens et des représentants des autorités est une lâcheté ».
« El Universo », le principal journal local, voit dans ce meurtre « la méthode des sicarios » (tueurs à gage). « C’est un crime politique qui revêt un caractère terroriste et nous n’avons aucun doute que ce meurtre est une tentative de saboter le processus électoral », a de son côté affirmé, dans une vidéo publiée dans la nuit de mercredi à jeudi, le président Guillermo Lasso. La France a dénoncé un « acte de barbarie ». La Maison-Blanche, « un acte de violence odieux ».
Vague de violence sans précédent
Ces dernières années, l’Equateur est confronté à une vague de violence sans précédent. Le nombre d’homicides pour 100.000 habitants, 25, a presque doublé en 2022 par rapport à l’année précédente. « La violence liée à la drogue en Equateur a atteint des niveaux incroyables, jamais vu jusque-là », indique Carlos de la Torre, qui y voit notamment l’influence croissante des cartels colombiens et mexicains. « L’Equateur n’est pas encore un ‘Etat failli’ mais il se dirige maintenant dans cette voie », observe-t-il.
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