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Ils seront tous devant leur écran, ce mercredi soir. Ce ne sera pas la première fois depuis sa nomination que le Premier ministre, Gabriel Attal, sera interviewé au « Journal de 20 heures » de TF1, mais le rendez-vous aura une couleur particulière pour le patronat et les syndicats.
Il se déroulera dans un timing un peu spécial. La séance de négociation sociale sur l’emploi des seniors aurait dû être conclusive mardi, mais elle va donner suite à un dernier rendez-vous, le 8 avril, une semaine après la limite fixée au 31 mars par le gouvernement. Ce décalage n’a pas emporté celui du séminaire gouvernemental sur le travail fixé au 27 mars.
De coup de pression à message d’autorité
Si ce choix de date semblait mettre un coup de pression sur les partenaires sociaux, son maintien est clairement un message d’autorité de Gabriel Attal. La dernière réforme de l’assurance-chômage négociée par le patronat et les syndicats à la demande de l’exécutif n’est même pas encore entrée en vigueur que le chef du gouvernement va affirmer encore un peu plus sa volonté de la remettre sur la table pour durcir de nouveau les conditions d’indemnisation.
De quoi tendre encore un peu plus les relations, alors que du côté de la plupart des partenaires sociaux, on sent déjà une rupture depuis que Gabriel Attal a succédé à Elisabeth Borne à Matignon. Le président de la CFE-CGC est celui qui va le plus loin : « On a en face de nous un gouvernement qui n’a jamais été aussi radical dans sa volonté de gouverner de façon totalement verticale », regrette François Hommeril.
Durcir les conditions d’indemnisation
Il y a plus que jamais là un conflit de légitimité. Même si un autre syndicaliste tempère le propos : « On n’est pas incontournable dans la période », explique-t-il. Outre une « échéance très politique » avec les élections européennes et les JO, il évoque l’ampleur du déficit public qui vient d’être annoncé et la prochaine salve de notations qui contraint l’exécutif à envoyer des messages de fermeté.
Bruno Le Maire est « l’éléphant dans la pièce », dit un numéro un tandis qu’un autre pointe les « guerres internes dans ce gouvernement ». « Le Premier ministre de l’Economie et du Travail et de la Santé », comme l’ont surnommé plusieurs syndicalistes et qui « ressort son programme de la primaire à LR en 2017 », est là depuis sept ans tandis que Gabriel Attal « doit trouver sa place ».
« Un puzzle inachevé »
Si beaucoup critiquaient la fermeture d’Olivier Dussopt, Catherine Vautrin, chargée d’un méga ministère et qui a voulu garder pour elle seule le portefeuille du Travail, n’a pas encore pris ses marques. « C’est un puzzle inachevé, auquel il manque encore des pièces », estime un dirigeant patronal.
Mais il avance discrètement : selon plusieurs sources, Gabriel Attal aurait arbitré en faveur de la ministre du Travail concernant l’examen des seuils et l’organisation du dialogue social dans les entreprises. Ils ne seraient pas traités dans la future loi Pacte 2, que prépare Bruno Le Maire, mais dans l’acte II de la réforme du marché du travail, sur lequel va travailler Catherine Vautrin.
Cartes rebattues
Un futur sujet de négociation ? Peut-être. « On n’a probablement jamais été aussi efficaces, en capacité de travailler », veut croire François Hommeril. Les cartes sont aussi rebattues sur le front des partenaires sociaux.
La conclusion de la négociation sur le « pacte de la vie au travail » dira jusqu’où ils sont prêts à aller. Mais si la CPME fait entendre sa petite musique, les partenaires sociaux semblent mesurer l’intérêt qu’il peut y avoir pour eux de jouer la négociation. C’est ce qui ressortait clairement de leur débat sur le paritarisme, organisé par l’AJIS.
Et ce, avec un paysage patronal et syndical dont les cartes sont rebattues. Relancé peu avant le conflit des retraites, le dialogue intersyndical ne faiblit pas – les numéros un se réunissaient encore en début de semaine. Il a même abouti à des propositions communes sur l’emploi des seniors. Le patronat, qui avait l’habitude de présenter un front commun dans les négociations, affiche désormais des points de divergences, ce qui ouvre davantage le jeu des discussions. Pour permettre au final d’arriver à un large accord ? Réponse le 8 avril.
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