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Publié le 11 sept. 2023 à 7:08Mis à jour le 11 sept. 2023 à 7:43
La France n’est probablement pas une priorité du Maroc. Le chef de l’Etat français, Emmanuel Macron, a pourtant réitéré, dimanche, la proposition d’aide au royaume chérifien après le séisme qui, dans la nuit de vendredi à samedi derniers, a causé plus de 2.000 morts. « Tous les contacts bilatéraux ont été établis au niveau technique. Les autorités marocaines savent exactement ce qu’on peut livrer, la nature et le timing. Maintenant, c’est à leur main car ce sont les autorités locales qui savent ce qui est utile et qui peuvent coordonner », a indiqué, en marge du sommet du G20, à Delhi, en Inde, Emmanuel Macron.
Mais, pour l’heure, seules des équipes en provenance de Jordanie, du Qatar, de Tunisie et d’Espagne ont été autorisées à venir dans le royaume pour fournir une assistance. Dimanche matin, le président de l’ONG française Secouristes sans frontières, Arnaud Fraisse, regrettait que le Maroc bloquât des équipes de secours. « Normalement, on aurait voulu prendre un avion qui décolle dans une minute à Orly. Malheureusement, on n’a toujours pas eu l’accord du gouvernement marocain », avait-il indiqué sur France Inter.
Le Quai d’Orsay prêt
Dès samedi, le ministère français des Affaires étrangères avait activé le fonds d’action extérieure des collectivités territoriales pour appuyer des initiatives de solidarité en accord avec les autorités marocaines. Plusieurs collectivités ont proposé leur aide, pour un montant de près de 2 millions d’euros. Et plusieurs entreprises ont fait part « de leur intention de contribuer financièrement ou en nature à l’appui que la France apportera aux victimes », a précisé le Quai d’Orsay. Mais Paris est dans l’attente.
La France, selon l’Observatoire de l’immigration et de la démographie , abrite une diaspora marocaine de 1,5 million de personnes au minimum (670.000 binationaux). C’est la principale nationalité bénéficiaire de premiers titres de séjour depuis 2018 (plus de 30.000 octrois par an).
Le Maroc arrive en deuxième position des pays de naissance les plus fréquents des immigrés en France, derrière l’Algérie (12,5 %) avec un taux de 11,9 %, selon l’Insee. Par ailleurs, 51.008 Français étaient inscrits sur les registres consulaires au Maroc en 2021, soit la plus grande communauté étrangère présente dans le royaume. En dépit des liens étroits entre les deux pays, les relations entre Rabat et Paris sont loin d’être au beau fixe.
Le Sahara occidental en question
Entre les deux capitales, les rapports n’ont pas cessé de se dégrader ces deux dernières années, jusqu’à se transformer en véritable crise diplomatique. Le royaume chérifien n’a plus d’ambassadeur à Paris depuis janvier dernier. En cause : le dossier épineux du Sahara occidental, ancienne colonie espagnole dont le statut fait toujours l’objet d’une médiation à l’ONU.
Rabat y revendique sa souveraineté pleine et entière. C’est une priorité absolue pour la diplomatie marocaine depuis que les Etats-Unis ont reconnu cette souveraineté, le 10 décembre 2020, en échange d’une normalisation des relations entre le Maroc et Israël.
Paris joue sur ce dossier un difficile exercice d’équilibre en s’efforçant de ménager aussi l’Algérie, qui soutient avec ténacité les indépendantistes sahraouis et avec laquelle la France tente aussi de réchauffer les relations. Une épine dans le pied qui ne joue pas en faveur d’un déploiement rapide de l’aide française au Maroc.
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