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Publié le 3 déc. 2023 à 15:56Mis à jour le 3 déc. 2023 à 16:21
C’est une pluie de milliards qui s’est déversée sur la COP28 depuis son ouverture, jeudi 30 novembre. En quelques jours, les Emirats arabes unis ont annoncé la création d’un fonds privé consacré à la lutte contre le changement climatique doté de 30 milliards de dollars, les Etats-Unis ont, eux, promis une enveloppe, publique cette fois, de 3 milliards pour le Fonds vert pour le climat. Quant à la France, elle a ouvert le bal, vendredi, avec l’annonce d’un versement de 100 millions d’euros pour le tout nouveau fonds « pertes et dommages » que les parties à la COP28 venaient d’entériner la veille.
Fonds publics, fonds privés, promesses de dotations : tous ces financements ont de quoi donner le tournis, même s’ils sont encore largement insuffisants au regard des besoins des pays émergents. Ils ont malgré tout été accueillis avec l’enthousiasme qu’il se doit par la communauté internationale. Mais attention ! « la multiplication des fonds et des mécanismes de financement pose aussi question et risque de complexifier le paysage », s’inquiète Lola Vallejo, directrice du programme climat de l’Institut du développement durable et des relations internationales.
Doubler l’efficacité énergétique
Le même vertige peut saisir face à la multiplicité des initiatives annoncées ce week-end à Dubaï. Plus d’une centaine de pays, emmenés par l’Union européenne, ont fait part de leur volonté de tripler les investissements dans les énergies renouvelables d’ici à 2030, et de doubler leurs efforts financiers pour améliorer l’efficacité énergétique d’ici à 2030 également.
La France, ainsi qu’une vingtaine d’autres pays, a signé un engagement pour tripler les investissements dans le nucléaire d’ici à 2050. Un point largement soutenu par Emmanuel Macron qui s’est félicité que l’énergie nucléaire soit pour la première fois mentionnée en tant que telle comme solution à la lutte contre le réchauffement climatique lors d’une COP.
Tout cela ferait presque oublier un grand absent : les énergies fossiles. Le sujet n’a pas été totalement esquivé puisque la France a annoncé vouloir mettre en place un mécanisme de financement pour dissuader les banques privées de soutenir tout nouveau projet de mines de charbon dans le monde. Les Etats-Unis, pour leur part, ont pris une initiative forte sur le méthane, cet autre gaz à effet de serre qui est le plus gros contributeur au réchauffement climatique après le CO2.
La future réglementation qui doit entrer en vigueur aux Etats-Unis permettra d’éviter l’émission de 58 millions de tonnes de méthane entre 2024 et 2038, grâce notamment à un meilleur contrôle des fuites de méthane lors de l’exploitation gazière ou pétrolière, et en éliminant le torchage du gaz sur de nouvelles exploitations.
Charte de décarbonation
Les pays du Golfe, attendus sur le sujet des énergies fossiles, ont voulu faire bonne figure en annonçant une autre initiative, purement volontaire là encore : une « charte de décarbonation du pétrole et du gaz » par laquelle 50 groupes pétroliers, dont la compagnie saoudienne Aramco et l’émiratie Adnoc, s’engagent à décarboner leurs opérations de production d’ici à 2050.
Ces 50 groupes pétroliers représentent 40 % de la production mondiale. Mais leur engagement ne concerne que les émissions produites lors de l’extraction et de la production du pétrole et du gaz, et nullement des émissions liées à la consommation de ces mêmes énergies fossiles, qui représente l’écrasante majorité du bilan carbone du secteur. Cet engagement a minima est symbolique des injonctions contradictoires auxquelles les pays du Golfe sont soumis.
Dans une vidéo diffusée par « Le Guardian », dimanche, et tournée il y a tout juste quinze jours dans un événement public, Sultan al Jaber, le président de la COP 28, a tenu des propos que ne manqueront pas de lui reprocher les ONG présentes à la COP : « Aucune étude scientifique, aucun scénario, ne dit que la sortie des énergies fossiles nous permettra d’atteindre +1,5 °C […]. Une réduction et une sortie des énergies fossiles sont, selon moi, inévitables. C’est essentiel. Mais il faut être sérieux et pragmatique. » Avant d’ajouter : « Montrez-moi la feuille de route d’une sortie des énergies fossiles qui soit compatible avec le développement socio-économique sans renvoyer le monde à l’âge des cavernes. »
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