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Publié le 21 sept. 2023 à 7:16Mis à jour le 21 sept. 2023 à 13:40
Un scandale de trafic de visas sans précédent perturbe la campagne électorale en Pologne, à trois semaines des législatives. Parce qu’elle concerne potentiellement l’ensemble de l’espace Schengen, l’affaire fait aussi des vagues à l’étranger, en particulier dans l’Allemagne voisine, et jusqu’à la Commission européenne, à Bruxelles.
« C’est le plus grand scandale en Pologne au XXIe siècle », a lancé le chef de la principale formation d’opposition, Donald Tusk, qui a peu de chances de l’emporter aux élections du 15 octobre, si l’on en croit les derniers sondages.
Filière clandestine
Le scandale a éclaté le mois dernier. Un vice-ministre des Affaires étrangères, Piotr Wawrzyk, a été démis de ses fonctions fin août, officiellement en raison d’une « absence de coopération suffisante ». Selon le média polonais Onet.pl, ce haut responsable aurait « aid é à créer une filière d’immigration clandestine depuis l’Asie et l’Afrique » impliquant des consulats polonais et des sociétés extérieures rémunérées.
Des journalistes affirment que Piotr Wawrzyk et ses collaborateurs envoyaient des listes de personnes auxquelles les consulats devaient rapidement délivrer des visas pour l’espace Schengen, souvent sans vérifications. Des dessous-de-table auraient été échangés.
Un parti anti-immigration
L’affaire est particulièrement embarrassante pour le PiS du Premier ministre, Mateusz Morawiecki, au pouvoir depuis huit ans, alors qu’il brigue un nouveau mandat aux législatives du 15 octobre. Le parti ultra-conservateur et nationaliste est l’un des fers de lance d’une politique hostile à l’immigration au sein de l’Union européenne.
Varsovie, allié à Budapest, a bloqué l’adoption d’un nouveau paquet législatif lors du dernier conseil européen, fin juin à Bruxelles, rejetant notamment le système de répartition des demandeurs d’asile imaginé par les Vingt-Sept pour faire face à la crise migratoire. Le PiS organise même un référendum sur la question, le même jour que les élections.
La Commission européenne a demandé des comptes à Varsovie, mercredi. L’exécutif bruxellois a exigé des « clarifications » à la Pologne au sujet de ces informations qu’il a qualifiées de « préoccupantes ». La commissaire aux Affaires intérieures, Ylva Johansson, a demandé une réponse avant le 3 octobre.
L’ambassadeur à Berlin convoqué
L’Allemagne est montée au front elle aussi, après avoir constaté une hausse des entrées d’étrangers via la frontière polonaise. L’ambassadeur polonais à Berlin a été convoqué au ministère de l’Intérieur et la ministre, Nancy Faeser, a eu un entretien téléphonique avec son homologue polonais sur le sujet. L’Allemagne veut savoir combien de visas ont été délivrés, à quelles dates et dans quels pays.
A Varsovie, le gouvernement Morawiecki a reconnu des « irrégularités » et le parquet a ouvert une enquête pour « trafic d’influence ». Mais le pouvoir tente de minimiser le scandale, jouant encore une fois sur la fibre germanophobe. Le ministre de l’Intérieur a accusé « la presse allemande » de relayer le « récit complètement absurde de l’opposition concernant l’ampleur » de l’affaire. L’opposition a avancé le chiffre de 250.000 visas frauduleux délivrés en trente mois.
« C’est un mensonge »
« C’est un mensonge », a rétorqué Jaroslaw Kaczynski, le leader du PiS, « il n’y a pas de scandale ». Le gouvernement évoque « quelques centaines » de cas seulement. Le PiS conserve une large avance sur l’opposition, montrent les derniers sondages. La moyenne des enquêtes d’opinion compilée par le site Politico crédite la formation du Premier ministre Morawiecki de 39 % des intentions de vote, contre 29 % pour la Coalition civique de Donald Tusk.
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