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Pour attirer la main-d’oeuvre qui lui manque, l’Allemagne passe à la « nationalisation turbo », selon les termes de la presse allemande. Elle rejoindra une partie des pays européens, dont la France, qui peut accorder la nationalité aux étrangers après cinq ans de résidence, au lieu de huit ans jusqu’ici outre-Rhin. Dans certains cas exceptionnels, la nationalisation pourra même avoir lieu après trois ans. Cette réforme pourrait concerner un habitant sur sept, soit 12 millions de personnes.
Selon son nouveau projet de loi présenté mercredi, le gouvernement va surtout autoriser la double nationalité en permettant aux étrangers devenant allemands de garder leur passeport d’origine, un principe qui était admis pour les ressortissants européens mais pas les autres.
A peine 3 % d’étrangers naturalisés
Actuellement, la majorité des citoyens à double nationalité étaient polonais, russes et turcs. Contrairement à l’impression qu’a longtemps laissé le débat national , ces derniers ne représentent que 12 % des binationaux. Les Français arrivent en septième position avec 86.000 binationaux Franco-Allemands. « Il était grand temps » que l’Allemagne rejoigne la majorité des Etats européens en acceptant la multinationalité, fait valoir la ministre de l’Intérieure Nancy Faeser.
L’Allemagne était également en retard en matière de naturalisation, avec un taux de 1,1 % contre 2 % en moyenne en Europe. A peine plus de 3 % des étrangers résidents légalement en Allemagne depuis au moins dix ans ont été naturalisés l’année dernière, selon les données du ministère de l’Intérieur. La tendance s’accélère toutefois ces dernières années et l’office de statistique a enregistré 168.500 nouveaux citoyens en 2022, soit 28 % de plus que l’année précédente.
« Attirer les meilleurs cerveaux »
En adoptant une loi qui faisait partie de ses promesses de campagne, le gouvernement allemand répond surtout à l’urgence de son marché du travail en surchauffe et de sa démographie vieillissante. Entre 2010 et 2022, le nombre de postes vacants a augmenté de 139 % pour atteindre 2 millions, selon l’Institut de recherche sur le marché du travail et la formation professionnelle (IAB) de Nuremberg.
Surtout, le pays a reculé de plusieurs places en termes d’attractivité pour les étrangers, passant à la 15e place sur les 38 pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). « Nous n’attirerons les meilleurs cerveaux du monde que s’ils peuvent, dans un avenir proche, faire pleinement partie de notre société – avec tous les droits démocratiques », fait valoir Nancy Faeser.
Alors que l’extrême droite continue de caracoler au-dessus de 20 % des intentions de votes dans les sondages, la proposition de loi a naturellement soulevé des polémiques. La CDU, le parti d’Angela Merkel désormais dans l’opposition, s’est emparée du débat. Dans la crise migratoire actuelle, la vraie « priorité » est de « se concentrer sur l’endiguement de l’immigration illégale », a commenté son premier secrétaire parlementaire, Thorsten Frei, dans le Handelsblatt.
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