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Publié le 19 janv. 2024 à 18:43
Avec ses propres institutions, sa constitution, sa monnaie et son passeport, le Somaliland a tout d’un Etat à part entière. Sauf que la république n’est reconnue par aucun pays au monde. Depuis qu’elle a déclaré unilatéralement son indépendance de la Somalie en 1991, elle s’évertue sans relâche – jusque-là sans succès – à se faire une place dans le concert des nations.
Dernier épisode en date, un accord maritime signé le 1er janvier entre le Somaliland et l’ Ethiopie : le proto-Etat de cinq millions d’habitants a accepté de louer vingt kilomètres de ses côtes de la mer Rouge à son influent voisin enclavé. En espérant en retour obtenir la reconnaissance officielle d’Addis Abeba.
Intégrité territoriale
Le Somaliland, ancien protectorat britannique, et la Somalie italienne, ont en fait fusionné à l’indépendance en 1960 et ont formé la République fédérale de Somalie. Avant qu’une rébellion n’éclate, dans les années 80 dans ce territoire de quelque 176.000 km2, et qu’il ne finisse par se déclarer indépendant de Mogadiscio.
L’accord de ce début 2024 a provoqué l’ire de la Somalie, qui dénonce une « violation flagrante de son intégrité territoriale ». Et la tension ne redescend pas depuis. Les Etats de la région mais aussi l’Union européenne, les Etats-Unis , l’Union africaine et la Ligue arabe ont unanimement appelé au respect de la souveraineté de la Somalie.
Alliée à la fois de Mogadiscio et d’Addis Abeba, la Chine, qui investit méthodiquement dans la région, se garde de prendre franchement parti, tout en rappelant son attachement à l’intégrité territoriale somalienne. Pied de nez géopolitique, Taïwan entretient de son côté des relations étroites avec le Somaliland, notamment dans le secteur du pétrole.
Modèle démocratique maison
Jusqu’à peu, le Somaliland faisait office de modèle, ou plutôt de contre-exemple : quand les tentatives de créations d’institutions stables dans la région, à grand renfort d’interventionnisme occidental, échouaient piteusement, le paria somalilandais créait son système maison. Un mix entre structures traditionnelles, s’appuyant notamment sur le rôle des anciens, et des mécanismes de gouvernance démocratiques .
La Somalie s’enfonçait dans les conflits claniques et les combats contre les islamistes d’Al-Chabab ; le Somaliland organisait, lui, des élections relativement libres, permettant l’alternance de manière pacifique.
En 2023, la violente répression par le régime somalilandais de loyalistes pro-Mogadiscio, a, pour partie, égratigné ce tableau remarquable. D’autant que les élections présidentielles, prévues pour 2022, ont été reportées à 2024, faisant naître des doutes quant au progrès démocratique de la petite république. La reconnaissance internationale reste, pour l’heure, un mirage.
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