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Publié le 10 oct. 2023 à 9:52Mis à jour le 11 oct. 2023 à 9:20
La vie quotidienne qui bascule. Les citoyens israéliens ont beau être entraînés, leur désarroi est aujourd’hui complet. « Nous avions une telle confiance dans notre armée et là, on ne sait même pas combien de citoyens sont morts ou pris en otage », s’exclame une habitante de Tel-Aviv qui, entre deux alertes, vient d’emmener sa fille chez une amie dotée d’un logement moderne et donc d’un abri intégré à son appartement, plus sécurisant pour les enfants.
Il y a les alertes, l’inquiétude, l’oeil rivé au téléphone et à la télévision, mais il y a surtout la mobilisation. Toute la nation prend les armes. L’armée israélienne, qui compte 170.000 hommes et femmes, peut faire appel à quelque 465.000 réservistes, ce qui représente donc en théorie un Israélien sur vingt.
Dès samedi, les premiers appels aux réservistes étaient lancés et les familles se réorganisaient dans l’urgence, les grands-parents ou les amis devant prendre le relais pour garder les enfants des appelés.
200.000 réservistes mobilisés
Lundi, un officier de Tsahal évoquait la mobilisation la plus rapide et la plus efficace jamais menée dans le pays. En 48 heures, quelque 200.000 hommes et femmes avaient rejoint leurs unités. Un nombre qui devrait encore augmenter dans les jours qui viennent, le Premier ministre, Benyamin Netanyahou, ayant évoqué l’appel d’au moins 300.000 réservistes.
Qui sont-ils ? Tous les citoyens qui ont fait leur service militaire, lequel dure vingt-quatre mois pour les femmes, trente-deux pour les hommes, et jusqu’à quarante-huit pour ceux qui obtiennent le grade d’officier. Les Israéliens deviennent réservistes jusqu’à 40 ans et même jusqu’à 54 ans pour certaines spécialités.
Chacun d’entre eux appartient donc toujours à une unité de commandement, par exemple la brigade d’infanterie du Golan, ou au contraire à des unités du sud du pays. Ce sont eux qui ont été appelés en urgence pour aller se battre à la frontière avec Gaza, afin d’éliminer les terroristes qui ont pénétré dans le territoire.
« Le gouvernement a décrété l’état d’urgence et donc chacun est prévenu sur son téléphone avec la tâche de rejoindre au plus vite son commandement et son unité. Des checkpoints sont indiqués. Légalement, les employeurs en Israël sont obligés de laisser leurs salariés participer aux exercices d’entraînement annuels ou évidemment rejoindre leur armée en temps de guerre », explique une porte-parole des forces israéliennes.
Les ultraorthodoxes dispensés
Hommes et femmes sont entraînés chaque année, pendant une ou deux sessions d’une dizaine de jours, afin d’être prêts au combat immédiatement. Ils gardent chez eux leurs uniformes et certains équipements mais pas d’armes. Au moment donc où le téléphone sonne, chacun sait où aller.
Une mobilisation évidente pour la population face aux drames. « Au-delà des réservistes, il y a aussi un grand nombre de volontaires parmi les personnes les plus âgées », souligne la porte-parole. A l’inverse, les juifs ultraorthodoxes sont dispensés de service militaire et ne participent donc pas à la défense d’Israël. Un sujet délicat qui divise le pays.
Insuffisances dans le Sud
Dans l’immédiat, l’armée, insuffisamment déployée dans le sud du pays, a eu besoin immédiatement des réservistes pour contrôler l’ensemble des frontières à Gaza et éliminer les terroristes du Hamas encore potentiellement présents sur le territoire israélien. Lundi, troisième jour de combat, des dizaines de milliers de soldats de Tsahal, réservistes ou conscrits, continuaient à « nettoyer la zone », faisant du porte-à-porte, fouillant les jardins et les abris en tout genre.
Quelques couacs ont toutefois eu lieu, obligeant l’armée à déclarer dans un communiqué : « Contrairement aux rumeurs, le matériel ne manque pas dans l’armée. L’armée israélienne fournit aux soldats tout l’équipement nécessaire pour accomplir les différentes tâches au front et à l’arrière. Compte tenu du grand nombre de recrues, la distribution de tout le matériel prend parfois un certain temps. »
Combien de temps durera la mobilisation ? Nul ne le sait. « En 1973, lors de la guerre du Kippour, mon père, réserviste, est parti un soir sans préavis. Il est revenu six mois plus tard », se souvient Tamar qui, aujourd’hui dans sa soixantaine, veille sur ses petits-enfants, sa fille et son beau-fils ayant rejoint dès samedi leurs régiments respectifs.
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