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Publié le 26 déc. 2023 à 10:00
Alors que près d’un milliard d’Indiens sont appelés aux urnes au printemps prochain, les partis d’opposition subissent une répression tous azimuts, venant des institutions étatiques.
Cette semaine, 141 députés d’opposition ont été suspendus, après avoir manifesté pour dénoncer les conditions de sécurité dans l’enceinte du Parlement. Le 13 décembre, deux individus avaient pénétré dans l’hémicycle de la Lok Sabha, la chambre basse du Parlement. Ils y ont jeté des fumigènes, pour protester contre la politique économique du gouvernement et dénoncer la pénurie d’emplois.
Dans la foulée, les partis d’opposition avaient demandé à Narendra Modi et à Amit Shah, son ministre de l’Intérieur, de discuter des failles de sécurité devant la représentation nationale. Les députés impliqués dans la manifestation ont été suspendus pour « mauvaise conduite », au motif qu’ils avaient perturbé les procédures du Parlement. Mallikarjun Kharge, le président du Parti du Congrès, a expliqué que le but de la manoeuvre était de « faire peur » aux députés.
Faire taire les voix critiques
Les deux tiers des élus suspendus appartiennent à une coalition de partis, baptisée India (Indian National Developmental Inclusive Alliance), qui va affronter le Bharatiya Janata Party de Narendra Modi sous une seule et même bannière lors des élections législatives de printemps. Karti Chidambaram, du Parti du Congrès, a ironisé en affirmant que le Parlement allait désormais « ressembler à l’assemblée de Corée du Nord » après l’exclusion des députés.
Dans l’Inde de Narendra Modi, tous les moyens sont bons pour réduire au silence les voix un peu trop critiques. Plusieurs députés ont notamment demandé des comptes à Narendra Modi sur l’affaire Adani et l’ont payé politiquement.
Des députés pris pour cible
En début d’année, c’est Rahul Gandhi qui a temporairement été privé de son siège au Parlement en raison d’un procès en diffamation. Une grossière manoeuvre politique destinée à le punir, après qu’il a interpellé plusieurs fois le Premier ministre sur ses liens avec l’homme d’affaires Gautam Adani, ont dénoncé les soutiens du petit-fils d’Indira Gandhi.
Plus récemment, c’est Mahua Moitra, une députée du All India Trinamool Congress, un parti régional, qui a été renvoyée du Parlement. Cette ancienne banquière de chez JPMorgan a plusieurs fois demandé des comptes à Narendra Modi sur l’affaire Adani, qualifié de « plus grande escroquerie de l’histoire des affaires » par le vendeur à découvert américain Hindenburg Research. Dans un discours qui était devenu viral, elle a également dénoncé, en 2019, les « sept signes du fascisme » du gouvernement Modi.
Instrumentalisation des agences
Depuis l’arrivée au pouvoir du leader hindou en 2014, les partis d’opposition sont la cible de harcèlement de la part des agences gouvernementales. Juste avant d’importantes élections régionales en décembre, l’Enforcement Directorate (ED), l’agence gouvernementale chargée de la lutte contre la corruption et le blanchiment d’argent, a convoqué ou bien procédé aux arrestations des leaders de l’opposition dans cinq Etats .
Les grandes figures de l’opposition dénoncent une instrumentalisation illégale des agences gouvernementales par le parti au pouvoir. Et certes, les partis d’opposition ne sont pas au-dessus de tout soupçon. Mais les statistiques parlent d’elles-même : 90 % des personnes visées par des perquisitions ou des enquêtes menées par l’Enforcement Directorate depuis 2014 appartiennent aux partis d’opposition.
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