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Indéboulonnable depuis 2010, Viktor Orban commence à s’inquiéter face à l’émergence inattendue d’un nouvel opposant. Certains Hongrois hostiles au Premier ministre se prennent à espérer un changement depuis que Peter Magyar, un avocat de 43 ans jusqu’à présent totalement inconnu du grand public, a décidé d’entrer en politique.
Il a rassemblé dimanche dernier plusieurs dizaines de milliers de manifestants devant le Parlement, dans le centre-ville de Budapest. Bien qu’il n’ait pas de véritable programme, il s’est enregistré pour pouvoir concourir le 9 juin, où se tiennent à la fois les élections européennes et les municipales dans la république de 9,6 millions d’habitants. Il a obtenu, jeudi, un feu vert préliminaire des autorités électorales hongroises, malgré la proximité du scrutin.
Scandale de pédocriminalité
Un sondage publié la semaine dernière lui attribuait jusqu’à 15 % des intentions de vote aux européennes, alors qu’il n’avait même pas encore fondé de parti ! « C’est un score important pour quelqu’un qui n’existait pas il y a seulement deux mois, commente Zsuzsanna Vegh, politologue associée au German Marshall Fund. Le fait qu’il soit vigoureusement attaqué par le gouvernement montre que le pouvoir le considère comme un challenger sérieux. » Il semble impossible qu’il perce aux municipales en revanche, faute de disposer d’un véritable parti et de relais sur le terrain.
Juriste et ancien diplomate, Peter Magyar s’est fait connaître au moment de sa séparation très médiatisée de son épouse Judit Varga, qui était ministre de la Justice jusqu’à l’an dernier, et pressentie pour diriger la liste du Fidesz, le parti de Viktor Orban, aux élections européennes.
Judit Varga a dû quitter la vie politique en février, emportée par un scandale de grâce accordée à un pédocriminel proche des cercles gouvernementaux. Cette affaire qui fait la « une » des médias en Hongrie depuis le début de l’année a aussi coûté son poste à une autre proche de Viktor Orban, la présidente de la République Katalin Novak.
Conservateur et nationaliste
Peter Magyar s’est saisi de ce scandale pour dénoncer la corruption du gouvernement et du parti qui règne sans partage sur la Hongrie depuis quatorze ans. Il jouit d’un charisme certain qui joue en sa faveur. « Il attaque le système mis en place par le Fidesz, mais sur le fond, il ne se démarque pas de son idéologie conservatrice et nationaliste, décrypte Zsuzsanna Vegh. C’est un opposant mais il est issu du système. Il peut séduire des électeurs indécis, des déçus du Fidesz, et aussi des sympathisants de partis d’opposition ».
A ce stade, Viktor Orban ne paraît aucunement menacé. Les derniers sondages attribuent toujours plus de 40 % des intentions de vote au Fidesz, très loin devant tous les partis d’opposition. Mais l’ascension éclair de Peter Magyar est un signe.
« Le fait qu’une personnalité totalement inconnue émerge aussi vite, sans aucun programme, attirant autant d’attention, témoigne d’un appétit d’alternatives et de changement en Hongrie, estime Zsuzsanna Vegh. Une bonne part de l’électorat ne se reconnaît ni dans le Fidesz, ni dans les partis d’opposition existants ».
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