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C’est un mouvement de protestation inédit qui agite les îles grecques depuis le tout début de l’été. Et ceux qui y participent ne brandissent pas des banderoles mais… des serviettes de plage.
Né au début du mois de juillet sur l’île de Paros, en mer Egée, le « mouvement des serviettes » fait, depuis, régulièrement la une de la presse grecque, juste derrière, bien évidemment, les incendies qui ont ravagé de nombreuses îles. Et est parvenu à faire intervenir l’Etat grec.
A Paros, 11.500 m² de plages seraient occupés illégalement
Le mouvement est né, rappelle « Le Quotidien d’Athènes » , quand des habitants de l’île de Paros ont commencé à déposer des plaintes contre certains bars, restaurants ou loueurs de transats. Des professionnels qui investissent illégalement les plages publiques, y installant leur matériel sans autorisation officielle alors que la loi grecque impose aux entreprises ou bars de plage de laisser un espace libre égal à 50 % de la surface de la plage au minimum, afin de garantir l’accès à la mer.
Ces résidents ont alors décidé de fédérer leur mécontentement dans le cadre de ce qu’ils ont très officiellement baptisé « le mouvement des citoyens de Paros pour des plages libres ». En peu de temps, il est devenu « le mouvement des serviettes », une manière pour ces militants d’évoquer avec nostalgie l’époque où, pour nager ou boire un café en bord de mer, il suffisait d’étendre une serviette sur la plage.
En quelques semaines, une pétition envoyée aux autorités de l’île, dont le maire de Paros, Markos Kovaios, pour que la loi soit respectée aurait recueilli 2.200 signatures, selon les responsables du mouvement. Un groupe Facebook, fort de plus de 6.000 membres, a été créé, relayant les dizaines de cas de violation de la législation. L’association, qui a identifié 11.500 m² de plages occupés illégalement sur Paros, selon l’édition grecque de « Newsbeast », a organisé plusieurs manifestations sur site.
« Le droit de profiter de nos plages »
L’objectif n’est pas de supprimer les transats des plages, explique par ailleurs l’un des membres du mouvement, Damianos Gavalas, à l’hebdomadaire « Lifo ». « Nous revendiquons le droit de profiter des plages » et d’empêcher les abus. A l’image de cet habitant qui, toujours dans « Lifo », explique s’être assis à proximité d’une zone de transat et vu réclamer par un employé une consommation minimale pour pouvoir rester là.
L’initiative a fait tache d’huile, s’étendant à plusieurs autres îles, dont Mykonos et Naxos, mais aussi en Crète et jusqu’aux plages de l’Attique ainsi que dans la région d’Athènes. Le mouvement a pris suffisamment d’ampleur pour conduire à une intervention des autorités. Souvent, les municipalités interpellées expliquaient ne pas avoir de moyens suffisant pour faire appliquer la loi et punir les contrevenants.
Un tiers d’infractions sur un millier de contrôles
Le procureur de la Cour suprême est ainsi monté en première ligne pour demander au parquet de Syros, dans les Cyclades, de contrôler « l’accès aux espaces communs » qui sont protégés par la loi. Dans la foulée, Kostis Hatzidakis, le ministre grec des Finances, a pris les choses en mains.
Il a publié le 9 août, rappelle « Le Quotidien d’Athènes », un long communiqué pour faire le point sur l’action de ses services à l’encontre des contrevenants. Verdict : depuis le 21 juillet, « 918 contrôles sur les plages » ont été réalisés. Sur ce total, 336 infractions ont été relevées et ont donné lieu à des amendes, explique le ministre. Il a averti « que les contrôles se poursuivront avec la même intensité, voire plus, dans tout le pays et pendant toute la saison touristique ».
Des arrestations ont aussi été réalisées, indique de son côté l’hebdomadaire « La Nation », qui souligne que de nombreux contrevenants qui n’ont pas de permis « comptent simplement sur la tolérance de la mairie » pour échapper aux sanctions.
Préserver le littoral et son écosystème
En prenant de l’ampleur, le « mouvement des serviettes » défend aussi, désormais, un autre combat. Celui de la protection de l’environnement et de la préservation du littoral grec, mis à mal par le non-respect de la loi. « La plage de Kolymbithres [à Paros, NDLR] est un monument géologique d’une beauté infinie. Le granit a été érodé par le vent, l’eau de la mer et les galets, donnant lieu à des formations uniques », explique Christos Georgousis, l’un des leaders du « mouvement des serviettes » dans les colonnes du quotidien « To Vima ».
Et d’évoquer aussi la nécessité de préserver les dunes et leur écosystème. Notamment sur l’île de Naxos, l’une des plus grandes des Cyclades, où certains entrepreneurs avaient commencé à s’attaquer aux dunes sous prétexte qu’elles gênaient la vue depuis les terrasses de leurs établissements ou pour installer un parking.
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