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Après Barcelone, les tracteurs mettent le cap vers Madrid. Les agriculteurs espagnols se sont donné rendez-vous ce samedi dans la capitale, devant le siège du Parti socialiste, pour protester contre les politiques agricoles du gouvernement et de Bruxelles, à l’appel d’une plateforme créée pour la circonstance sur les réseaux sociaux.
Les raisons de leur colère ? A peu près les mêmes que dans les pays voisins. Ils s’inquiètent de la concurrence de produits venus de pays extra-européens, moins exigeants dans les contrôles phytosanitaires, et protestent contre la bureaucratie, les contraintes de la transition vertes et de la numérisation.
Maintenir des prix dignes
« Nous sommes des agriculteurs, pas des gestionnaires », lit-on sur les pancartes. A ces revendications communes s’ajoutent d’autres problèmes plus spécifiques du monde rural espagnol, à commencer par les frustrations face aux ratés de la « loi de chaîne alimentaire », qui est supposée aider à maintenir des prix dignes en interdisant les ventes en deçà des coûts de production.
Mais dans les faits, les contrôles ne sont pas assez efficaces pour aider les petits exploitants à tenir leurs tarifs, face aux pressions des circuits de distribution. Les manifestants s’inquiètent aussi des ravages de la sécheresse prolongée qui réduit les récoltes. Ils dénoncent l’abandon du monde rural.
En marge des grandes organisations agricoles
Cette tension croissante a couvé en marge des grandes organisations agricoles, même si ces dernières s’y sont jointes ces derniers jours. Elle a lieu à contretemps des pays voisins, au moment où Bruxelles a déjà lâché du lest sur la question des contraintes phytosanitaires, et il est difficile de voir jusqu’où elle ira.
Les opérations escargot bloquent les routes et les appels à manifester se multiplient à travers le pays. « Sans la campagne, les villes ne mangent pas », avertissent les banderoles. Le mouvement est suivi avec attention par le ministre de l’Agriculture, Luis Planas, qui assure être à l’écoute des diversités du monde rural. « Ici, en Espagne, nous avons l’agriculture du futur et un secteur classique qui a besoin de notre soutien », décrit-il.
« Il y a une agriculture très performante, novatrice et compétitive, qui se porte bien, et des petits exploitants traditionnels qui n’arrivent pas à suivre et se vivent comme les perdants, nous devons les écouter et les appuyer » , insiste-t-il en rappelant que le gouvernement a distribué depuis deux ans 4 milliards d’euros d’aides au secteur, dont 1,38 milliard d’aides directes, en plus des subventions de la PAC.
Prix bas venus de pays tiers
L’argument ne convainc pas les manifestants, préoccupés de la concurrence à bas prix venus de pays tiers. « Nous devons faire face aux arrivages de poivrons de Turquie, ou de tomates du Maroc qui ne passent pas les mêmes contrôles phytosanitaires que nos produits », s’inquiète une agricultrice parmi les manifestants. « Nous demandons à pouvoir jouer avec les mêmes règles », insiste aussi Miguel Padilla, représentant de la coordination d’agriculteurs COAG.
Depuis Madrid, le ministre Luis Planas tente de lancer des messages conciliants. « Nous nous battons à Bruxelles pour imposer des clauses miroir, afin d’écarter les importations alimentaires qui ne respectent pas les exigences européennes » , assure-t-il. Du côté de l’opposition, le Parti populaire et Vox critiquent au contraire « le dogmatisme climatique » de Madrid.
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