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Publié le 22 juil. 2023 à 15:42
L’extrême droite est-elle aux portes du pouvoir en Espagne ? C’est ce que laissent supposer les derniers sondages. A la veille des élections législatives de ce dimanche, les projections en sièges au Parlement donnaient un net avantage à la liste du Parti populaire (PP, droite modérée) conduite par Alberto Nunez Feijoo , face à celle du socialiste Pedro Sanchez, Premier ministre sortant. Mais elles indiquent aussi que, pour gouverner, Alberto Feijoo devra conclure un accord avec Vox à l’extrême droite.
A quel prix ? Le favori des sondages s’est bien gardé de donner une réponse claire. Il a même refusé de participer au dernier débat télévisé à quatre, avec Pedro Sanchez ainsi que Yolanda Diaz, la chef de file de la coalition des petits partis de gauche, Sumar , et Santiago Abascal, le leader de Vox. Objectif : éviter d’y apparaître au côté de son partenaire potentiel.
Gouverner seul
« Mon ambition est de gouverner seul », s’est-il contenté de répéter en réclamant le vote utile. Mais même s’il tente de marquer les distances, dans les faits, le PP et Vox se sont déjà entendus ces dernières semaines pour sceller des accords à l’échelle municipale et régionale.
Le candidat de droite est arrivé en fin de campagne en se faisant de plus en plus discret, surtout au moment où resurgit une série de photos compromettantes faisant état de son amitié étroite, durant des années, avec l’un des grands narcotrafiquants de Galice, associé aux cartels colombiens.
Mobiliser les indécis
Pendant ce temps, à gauche, Pedro Sanchez continue de miser sur une remontada surprise en agitant le péril de l’extrême droite, et le risque du retour d’une Espagne « en noir et blanc ». Il tente de mobiliser les indécis et de reconnecter avec la frange des électeurs socialistes les plus modérés , qui avaient décidé de se tourner vers le Parti populaire.
Même s’ils jugent sévèrement les quatre ans de coalition avec l’extrême gauche de Podemos et les rapprochements parlementaires avec les partis indépendantistes basques et catalans, ces électeurs ne sont pas forcément prêts à ouvrir les portes à l’extrême droite, espère-t-il.
Casser les grands consensus
« Le PP et Vox se sont mis d’accord pour mettre les Espagnols dans un tunnel ténébreux », affirme le leader socialiste. Il avertit de la menace qui plane sur les droits des femmes et des minorités et accuse le Parti populaire de vouloir casser les grands consensus qui ont conduit à l’ouverture et à la modernisation du pays.
Le système électoral à un seul tour contraint les électeurs à voter à l’aveugle, sans avoir de certitude sur d’éventuelles futures alliances ni sur la nature des accords. Si la mécanique fonctionnait sans problème lorsque l’échiquier parlementaire était dominé par deux grandes formations – le PP et le PSOE qui prenaient successivement le pouvoir avec de larges majorités -, elle est moins évidente avec la fragmentation du paysage politique.
Sur le papier, le programme de Vox ne prête pas à confusion : centré sur la défense de la patrie, il promet la priorité à l’embauche des Espagnols, l’expulsion immédiate des sans-papiers, la supériorité du droit national sur le droit européen, le contrôle aux frontières pour protéger les produits espagnols et le rejet du Green Deal . Il met en question le droit à l’avortement et le mariage homosexuel, réclame la recentralisation du pays et avertit d’une ferme reprise en main pour faire face aux indépendantistes catalans.
Parti antisystème
« Le problème est moins le discours de Vox, qui est dans l’hyperbole d’un parti antisystème, que la part de ce discours que le Parti populaire est disposé à intégrer pour arriver au pouvoir », souligne le politologue Pablo Simon, de l’université Carlos III de Madrid.
Pour une bonne part des électeurs de droite, Vox est perçu comme une version désinhibée et fanfaronne du PP. Mais il y a belle lurette qu’il ne s’agit plus d’un rassemblement de nostalgiques agités. La présence de la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni dans les meetings de la formation ultra et les bonnes connexions avec les partis d’extrême droite hongrois, polonais et américain ont poussé Vox à durcir son discours. Avec l’idée de mieux faire entendre sa voix, aux législatives espagnoles ce dimanche et aux élections européennes l’an prochain.
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