[ad_1]
« En ton nom, cher ami ». Avec du trémolo dans la voix, un casque et un gilet pare-balles, Christian Zurita, candidat à l’élection présidentielle, rendait hommage, mercredi, sur les lieux de son assassinat, à celui qu’il remplace au pied levé pour le scrutin de dimanche : Fernando Villavicencio , journaliste d’investigation et collègue de Zurita, abattu il y a quelques jours à la sortie d’un meeting électoral par des tueurs à gage.
Malgré le meurtre et l’instauration de l’Etat d’urgence, la date du premier tour de l’élection équatorienne a été maintenue au 20 août. Lors du débat télévisé du week-end dernier, le pupitre de Fernando Villavicencio est resté désespérément vide. Dimanche, les candidats qui voudront voter pour Christian Zurita devront glisser dans l’urne des bulletins avec le nom et le visage de Villavicencio. Les bulletins n’ont pas pu être changés à temps.
Des candidats hauts en couleur
Ils seront huit, dimanche, à briguer la présidence. A première vue, tout les oppose : Christian Zurita, journaliste d’investigation, a été brusquement propulsé dans la campagne. Luisa Gonzales, avocate, est l’héritière désignée de Raphael Correa -ex-président socialiste (2007-2017) condamné à huit ans de prison pour corruption-. Jan Topic, candidat au discours très martial, est un ancien tireur d’élite de la légion étrangère française. Yaku Perez, un avocat indigène végétalien, adapte de yoga et d’accordéon ou encore Otto Sonnenholzner, un animateur de radio aux origines germano-libanaises font également partie de cet aréopage bigarré.
Malgré des profils aux antipodes, tous ont fait campagne sur le thème de l’insécurité, qui gangrène aujourd’hui le pays. Ces dernières années, l’Equateur est confronté à une vague de violence sans précédent. Le nombre d’homicides pour 100.000 habitants, 25 en 2022, a presque doublé par rapport à 2021. Jusque-là préservé de l’ultraviolence des cartels de ses voisins péruvien et colombien, le narcotrafic s’est installé avec fracas en Equateur. Avant Fernando Villavicencio, plusieurs hommes politiques ont fait les frais de tueurs à gages, notamment le maire de Manta (une des principales villes du pays) abattu fin juillet.
Référendum sur un forage pétrolier
Dimanche, les Equatoriens se prononceront aussi par référendum sur la poursuite de l’exploitation pétrolière dans la réserve naturelle de Yasuni, située dans la jungle amazonienne . La réserve abrite des écosystèmes rares mais aussi des peuples indigènes encore sans contact avec le monde extérieur.
Le vote statuera sur l’avenir du « bloc 43 » qui représente 12 % de la production de pétrole quotidienne de l’Equateur. Depuis près de dix ans, les militants autochtones et écologistes se mobilisent pour la réserve. Récemment, Greta Thunberg ou encore Leonardo Di Caprio ont pris position en faveur de la protection de ce bout d’Amazonie.
[ad_2]
Source link