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Jamais, depuis la Seconde guerre mondiale, une coalition internationale n’avait apporté un tel soutien à un pays. En deux ans, les alliés de l’Ukraine, avec en tête l’UE et les Etats-Unis, ont versé à Kiev près de 200 milliards d’euros dont la moitié en aide militaire.
Avant le 24 février 2022, beaucoup ne croyaient pas que la Russie envahirait l’Ukraine. Pendant les premiers mois de cette guerre, nombreux sont ceux qui, comme Vladimir Poutine, pensaient que l’affaire serait pliée rapidement. Deux ans après cette agression, l’armée ukrainienne tient toujours tête à son puissant envahisseur.
Si cette résistance face à l’une des plus puissantes armées du monde repose sur la pugnacité des troupes ukrainiennes, l’aide financière et matérielle occidentale a été précieuse. En deux ans, les pays européens et les États-Unis ont fourni plus de 190 milliards d’euros en aide militaire, en appui budgétaire, en soutien humanitaire et en aide aux réfugiés contraints de quitter leur pays.
Un montant faramineux -quasiment équivalent au PIB ukrainien total avant la guerre- qui n’a pas suffi à, si ce n’est vaincre, au moins stopper l’avancée des troupes russes sur le territoire ukrainien.
Appui budgétaire et aide humanitaire
L’armement a été au cœur des débats, certains estimant que les alliés en faisaient trop, d’autres pas assez, mais l’aide militaire ne représente que 5,6 milliards d’euros. En fait, le gros du soutien financier européen a servi à aider l’Ukraine à faire face à l’effort de guerre. Plus de 30 milliards d’euros ont été fournis pour un appui budgétaire et pour l’aide humanitaire, et 17 milliards ont été destinés à l’aide aux réfugiés.
Ces montants sont destinés à payer salaires et pensions, maintenir le fonctionnement des services publics essentiels (hôpitaux, écoles et le logement des personnes relocalisées), préserver la stabilité macroéconomique du pays et rétablir les infrastructures (énergie, eau, transport, routes et ponts) détruites par la guerre. Près de 10 milliards ont aussi été débloqués par les états membres en subventions, prêts et garanties.
En plus de ces montants, les pays de l’UE ont fourni d’importantes quantités d’armement, au départ pris sur les stocks de leurs armées puis, par la suite, produits par des entreprises de défense locales.
L’aide militaire en tête
Selon le Kiel Institute, organisme allemand qui comptabilise les aides, Washington arrive juste après l’Union européenne avec des aides qui atteignent 74,29 milliards de dollars (68 milliards d’euros) en deux ans.
Pour les Américains, la priorité a porté sur l’armement qui représente 46,3% de l’aide total. L’aide financière compte pour 26,4% et l’humanitaire pour 2,2% pour l’humanitaire.
Avec l’Europe et les États-Unis, d’autres pays se sont organisés pour appuyer financièrement Kiev face à la Russie. Le Royaume-Uni a accordé 17,18 milliards de dollars, le Japon 8,29 milliards, le Canada 6,34 milliards et la Suisse 2,67 milliards.
Au total, l’aide militaire atteint un montant de plus de 100 milliards d’euros, soit environ la moitié de l’aide fournie entre le 24 février 2022 et le 15 janvier 2024.
Le Kiel Institute a réalisé un classement des pays aidant en rapportant les contributions de chacun à leur produit intérieur brut (PIB). Les cinq pays qui font le plus d’effort sont l’Estonie, le Danemark, la Lituanie, la Norvège et la Lettonie. Les États-Unis descendent en 20e place avec une aide représentant 0,32% du PIB américain, soit deux fois moins que la plupart des pays européens.
Ces montants, si importants soient-ils, ne permettront pas à Kiev de faire face sur la durée sans les Etats-Unis qui sont les principaux contributeurs au soutien à l’Ukraine. Le Kiel Institute constate que les fonds se tarissent.
Dans chaque pays contributeur, des groupes politiques s’opposent à la poursuite du soutien, soit par leur proximité politique avec la Russie de Vladimir Poutine, soit en mettant en avant les difficultés économiques de leur population.
Une nouvelle aide américaine de 60 milliards de dollars reste encore en suspens. Si le Sénat américain a adopté cette mesure le 13 février grâce à une courte majorité d’élus démocrates, l’enveloppe doit passer par la Chambre des représentants qui est à majorité républicaine. Or, le camp de Donald Trump remet en question l’aide à l’Ukraine.
Des prêts remboursables sur 35 ans
Côté européen, une aide de 50 milliards d’euros pour « la réparation, le redressement et la reconstruction de l’Ukraine » a été débloquée début février après des mois de barrage de la Hongrie qui réclamait des contreparties. Ce nouveau soutien, constitué de 33 milliards d’euros de prêts et de 17 milliards d’euros de dons, est prévu pour la période allant de 2024 à 2027.
Les prêts accordés à l’Ukraine par l’Europe devront être remboursés sur une période de 35 ans dès 2033. Charge à Bruxelles de rembourser les États membres qui ont participé à l’aide financièrement ou par la cession d’armement, qu’il s’agisse de matériels ou de munitions.
L’an dernier, l’UE a déjà versé pour « un milliard d’euros aux États membres pour les munitions sol-sol et les munitions d’artillerie ainsi que les missiles dont ils ont fait don à l’Ukraine à partir de stocks existants ou à la suite du ré-agencement des priorités des commandes existantes » au cours de la période comprise entre le 9 février et le 31 mai 2023″, précise un communiqué du Conseil de l’Europe.
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