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Publié le 14 nov. 2023 à 7:52
Les mots qui fâchent. En Belgique, le secteur bancaire « présente les caractéristiques d’un oligopole », a déclaré l’Autorité belge de la concurrence (ABC) dans un avis publié vendredi et remis au ministre de l’économie du Royaume.
De quoi alimenter le débat qui, depuis la hausse des taux, enflamme les relations entre les autorités et les banques belges, dont BNP Paribas Fortis , la première banque du pays : l’avis de l’autorité vise à comprendre pourquoi les taux proposés par le secteur sur les comptes d’épargne demeurent faibles alors que la BCE a significativement relevé ses taux directeurs.
« Tendance à rouler en peloton »
Le marché bancaire belge est « très concentré » entre BNP Paribas Fortis, KBC, Belfius et ING, qui réunissaient à fin 2022, 68 % des comptes à vue dans le pays. « Nous constatons que les quatre grandes banques ont tendance à rouler en peloton et à offrir aux consommateurs des produits à des conditions commerciales substantiellement similaires », écrit l’Autorité de la concurrence.
Plus précisément, « le marché de la banque de détail présente certaines caractéristiques qui facilitent la coordination entre les principaux acteurs et tendent à réduire la concurrence », les banques étant « susceptibles d’observer facilement le comportement de leurs concurrents et d’adopter une ligne de conduite similaire reflétant leurs intérêts partagés ».
Le Livret A en modèle
L’autorité dit se « tenir à la disposition du ministre » et avance des pistes d’amélioration, comme supprimer la distinction, habituelle en Belgique, entre le taux de base des comptes d’épargne réglementée et une « prime de fidélité » jugée difficile à comprendre, afin de rendre les offres plus comparables. Un sujet sur lequel le gouvernement travaille déjà .
Autre piste, simplifier les contraintes administratives, par exemple via la portabilité de l’identifiant bancaire (IBAN). L’autorité va jusqu’à proposer un « instrument d’épargne similaire au Livret A ou LEP français ».
La fédération bancaire belge (Febelfin) « prend acte » du rapport, constatant « qu’aucun accord ou pratique limitative de la concurrence entre banques n’ont été constatés ». Selon elle, « il serait plutôt question de marché concentré, comme dans le reste de l’Europe ».
« Vu leur forte solvabilité », les quatre grandes banques « pourraient très bien supporter un degré plus élevé de concurrence sans compromettre la stabilité du secteur », a réagi le ministre belge de l’économie, Pierre-Yves Dermagne, cité par l’agence Belga.
Taxe bancaire
Les autorités du pays ont déjà commencé à mettre la pression sur le secteur. En octobre, c’est la mise en place d’une nouvelle taxe sur les grandes banques qui est annoncée. Elle devrait rapporter 150 millions d’euros à l’Etat et sera progressive, de sorte que ce sont les établissements « qui ont le plus d’épargne en dépôt » qui « paieront le plus », a alors prévenu le ministre des finances Vincent Van Peteghem, ajoutant qu’il « restera de la marge aux banques pour relever leurs taux d’intérêt sur l’épargne ».
Le gouvernement a aussi émis début septembre un bon du Trésor à un an rémunéré 3,3 %. Cette émission, qui visait à faire pression sur les banques, a rencontré un grand succès auprès des particuliers, avec près de 22 milliards d’euros levés… « En Belgique, les banques ont un concurrent qui est l’Etat belge, qui a pris [à Fortis] environ 7 milliards d’euros de ses dépôts », a ironisé Lars Machenil, le directeur financier de BNP Paribas, lors de la présentation des résultats du troisième trimestre du groupe.
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