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Publié le 7 oct. 2023 à 8:29
La Bavière est le Land des superlatifs. Premier contributeur au budget fédéral, « l’Etat libre » de Bavière est la région la plus riche d’Allemagne en PIB et celle qui attire le plus de touristes. Quand on déambule dans les rues de Munich, la crise du modèle allemand semble bien loin.
Les restaurants sont pleins et avec la fête de la bière, il faut accepter de se loger au bout du monde dans une chambre miteuse pour trouver un hôtel à un prix acceptable. Il faut dire que la dernière édition, bouclée mardi, a enregistré 7,6 millions de visiteurs ! Un chiffre jamais vu depuis près de 40 ans. La crise, quelle crise ?
Des entreprises tournées vers l’export
Près d’un quart des entreprises du DAX ont leur siège en Bavière et les loyers à Munich sont les plus élevés du pays. L’an dernier, les exportations ont représenté 57,3 % de l’activité des entreprises bavaroises de plus de 20 personnes. Un record absolu, qui témoigne de la manière dont la région a su tirer profit de la globalisation.
Cette puissance économique permet au Land d’affronter des situations difficiles. « A nous seuls, nous avons accueilli plus de réfugiés ukrainiens que la France », explique Martin Huber, le secrétaire général de l’Union chrétienne-sociale, le parti au pouvoir depuis plus de 65 ans, lors d’une rencontre avec la presse étrangère.
Comment faire pour rester au sommet ?
Mais comment faire pour rester au sommet quand on n’a plus de gaz russe et que l’économie chinoise patine ? Alors que des élections se tiennent ce week-end en Bavière et en Hesse, le Land de 13 millions d’habitants a de sérieux défis devant lui.
Il y a d’abord la voiture électrique. Le secteur automobile représente plus de 200.000 emplois directs en Bavière et deux constructeurs y ont leur siège, BMW et Audi.
Mais les deux géants sont confrontés à la prééminence des marques locales sur le marché chinois de l’électrique. L’an dernier, leurs ventes ont respectivement chuté de 6,4 % et 8,4 % dans l’empire du Milieu, alors que la Chine constitue leur premier marché. Dans le même temps, les constructeurs chinois sont passés à l’offensive sur le marché européen.
Des prix en hausse de 46 %
Vient ensuite le coût de l’énergie. En juillet, les prix étaient 46 % plus élevés qu’en 2019, selon la chambre de commerce et d’industrie bavaroise. Pour les chimistes, les verriers, ou les papetiers, cette hausse structurelle des coûts est un gros sujet d’inquiétude. Il n’y a plus de gaz russe, les centrales nucléaires allemandes ont fermé et les émissions de CO2 vont coûter de plus en plus cher.
Décidée en 2012, la construction de la « Südlink », une ligne haute tension reliant les éoliennes du nord de l’Allemagne aux usines bavaroises, vient à peine de commencer. Opposée aux lignes sur pylônes, la Bavière a imposé un enfouissement, qui a fait bondir le coût du projet à 10 milliards d’euros.
Le recrutement constitue le troisième défi. « Selon nos prévisions, la main-d’oeuvre disponible en Bavière devrait reculer de 400.000 personnes d’ici à 2035, pour passer de 6,6 à environ 6,2 millions », explique Michael Böhmer, économiste en chef au sein du cabinet Prognos. Alors que des élections se tiennent ce dimanche, nombre d’affiches électorales appellent à recruter des employés pour les crèches, les écoles ou les hôpitaux.
« Des problèmes ingérables »
« Les entreprises sont confrontées à des risques aussi nombreux que différents. Chacun d’entre eux représente un défi, mais leur accumulation finit parfois par créer des problèmes ingérables », écrit Bertram Brossardt, le directeur de l’Union des entreprises bavaroises dans un rapport sur le sujet.
Dans ce contexte, d’autres régions d’Allemagne pourraient tirer leur épingle du jeu. Attirés par la qualité des universités et des centres de recherche bavarois, les géants du numérique comme Microsoft ou Apple investissent néanmoins à Munich. Tout est cher ici. Mais cela reste moins onéreux que la Silicon Valley.
Les grands industriels en revanche choisissent plutôt l’Allemagne de l’Est. C’est lié aux subventions bien sûr. « Pour autant, un approvisionnement fiable en énergie verte devient de plus en plus un facteur d’implantation et les autres Landers ont des avantages dans ce domaine », analyse Michael Böhmer.
En Bavière, la peur d’un déclassement est dès lors perceptible. Comme le martelait cet été une présentation de la chambre de commerce et d’industrie du Land : « Nous avons beaucoup à perdre. »
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