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Après un dynamisme record du marché de l’emploi des cadres en 2022, 2023 a été marquée par un net ralentissement des recrutements. Ce tassement va se poursuivre en ce début d’année, selon le baromètre trimestriel de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) publié ce jeudi.
Il faudra attendre la publication en avril de l’enquête annuelle de l’Apec pour savoir si cela se confirme pour la suite, mais c’est une première alerte après une « période de mi-2021 à mi-2023 [qui] a été particulièrement euphorique, au-dessus de tout ce qu’on avait connu », rappelle Gilles Gateau, le directeur général de l’Association.
Net ralentissement
La performance globale est restée remarquable l’an dernier. Malgré une conjoncture en demi-teinte, les besoins de cadres se maintiennent à un haut niveau. Mais la part des entreprises qui ont recruté s’est effritée en fin d’année. Après un premier ralentissement au troisième trimestre, elles sont 10 % à avoir embauché au moins un cadre au quatrième trimestre, contre 14 % au premier trimestre.
En cause, le ralentissement de la croissance intervenu à partir du milieu de l’an dernier et la baisse des créations de postes, souligne l’Apec.
Des entreprises moins sereines
Cela va continuer. Les entreprises sont moins sereines sur leurs perspectives d’activité en 2024, conduisant à des intentions de recrutement « nettement inférieures à leur niveau d’il y a un an », selon le baromètre. Au premier trimestre de cette année, les intentions d’embauche à trois mois sont ainsi en nette baisse par rapport au premier trimestre de 2023 (10 % des entreprises envisagent au moins un recrutement de cadre contre 14 % des entreprises).

La situation est loin d’être critique : « Le marché n’est pas redescendu en dessous du niveau d’avant-Covid », souligne Gilles Gateau, et l’emploi cadre continue de croître. Il reste à savoir si « le retournement de tendance va se prolonger ou si la progression va juste revenir à une tendance toujours favorable, mais moins qu’auparavant ». Sachant que l’emploi des cadres n’a jamais baissé depuis la grosse crise de 1991.
Fléchissement des tensions de recrutement
Si la tendance persiste, il faut sans doute s’attendre à une remontée du chômage des cadres parvenu, il est vrai, au niveau historiquement bas de 3,5 %. Mais pour l’heure, le premier effet du ralentissement a été le fléchissement des tensions de recrutement, au plus bas depuis 2021.
Elles sont cependant loin d’avoir disparu avec, en particulier, le maintien d’un manque de candidatures pertinentes selon les employeurs. Selon le baromètre de l’Apec, 25 % des entreprises ayant cherché à recruter ont abandonné au moins un recrutement de cadre en 2023, soit 1 point seulement de moins qu’en 2022. 84 % de celles qui ont recruté déclarent avoir assoupli leurs critères.
La baisse des tensions de recrutement devrait se poursuivre au premier trimestre selon l’Apec. Mais leur niveau restera élevé : 72 % des entreprises prévoyant d’embaucher s’attendent à des difficultés. Ce taux est cependant inférieur de 7 points à celui anticipé il y a un an pour 2023.
Si la baisse des difficultés de recrutement se poursuit, elle pourrait être freinée par le fait que « derrière le mouvement conjoncturel, il y a un mouvement plus structurel » que pointe Gilles Gateau. Conciliation entre vie personnelle et professionnelle, aspirations sur le contenu du travail… Ces exigences sociétales pourraient continuer à peser.
Frein à la mobilité
Le directeur de l’Apec s’interroge par ailleurs sur les conséquences que pourrait avoir la baisse des tensions de recrutement sur l’accès à l’emploi tant des seniors que des jeunes diplômés : « Est-ce que les entreprises garderont la même ouverture à ces profils ? »
Le moindre dynamisme des recrutements pourrait aussi freiner la mobilité des cadres. S’ils ont été aussi nombreux à changer d’entreprise en 2023 qu’en 2022 – avec le plus souvent un gain salarial à la clé -, ils devraient être plus casaniers cette année.
Au total, 34 % comptent changer d’employeur dans les 12 mois, 4 points de moins qu’un an avant. Or « un marché moins mobile n’est pas qu’une bonne nouvelle pour les employeurs, cela veut dire moins de candidats sur leurs offres », avertit Gilles Gateau.
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