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S’il est encore trop tôt pour estimer précisément les dommages causés par les émeutes qui frappent la France depuis mardi, les assureurs ont déjà expliqué que la facture risque d’être salée, malgré les procédures d’indemnisation.
Pour les plus de 700 propriétaires de commerces attaqués et pillés depuis mardi, l’heure de faire les comptes a sonné. Si les assureurs doivent prendre en charge la majorité des dommages, toutes les victimes n’en sortiront pas indemnes. L’incendie ou le vol font par exemple partie des risques de base et sont couverts par les contrats multirisques professionnels, mais cela n’inclut pas les pertes d’exploitation.
1 commerce sur 2 assuré contre les pertes d’exploitation
L’assurance contre les pertes d’exploitation est un contrat spécifique qui permet de couvrir le manque à gagner lié à la fermeture, jusqu’à une réouverture. Une garantie parfois vitale pour les commerces ayant vu leur porte vitrée pulvérisée à coups de pierres et de marteau, leur rideau de fer éventré ou leur façade noircie par un incendie, sans compter les vols et les dommages à l’intérieur, et pour qui la réouverture pourrait prendre du temps.
Malheureusement, selon France Assureurs, seul un commerce sur deux y a souscrit. « Ce n’est pas une proportion énorme », commente auprès de l’AFP Olivier Moustacakis, cofondateur d’Assurland, comparateur en ligne d’assurances.
Si l’étendue des dommages est pour l’instant difficile à chiffrer, la facture risque d’être plus salée que pour les manifestations de gilets jaunes, qui avaient occasionné 249 millions d’euros de dommages en 2018 et 2019, et que pour les émeutes de 2005 (204 millions d’euros).
Une potentielle baisse des franchises
Quel que soit le sinistre subi – incendie, vol, vitrines cassées… – il faut en outre également prendre en compte les franchises, ou, pour la garantie perte d’exploitation, les jours de carence. « Tout dépend du contrat que vous avez signé et du montant de primes que vous avez été prêt à payer, puisque plus la franchise est basse, plus la cotisation est élevée », explique Olivier Moustacakis.
Samedi, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, qualifiant ces attaques et pillages d' »inexcusables, inqualifiables et intolérables », a exhorté les assureurs à prolonger les délais de déclaration, à indemniser rapidement les victimes et à réduire les franchises. « C’est le minimum, mais après il va falloir voir dans l’application de cela », a réagi dimanche sur RMC le chef Thierry Marx, président de l’Umih, principal syndicat patronal de l’hôtellerie-restauration.
« Les annonces sont toujours des annonces, (…) mais il va falloir après traiter directement avec les assurances, simplifier les procédures, c’est encore autre chose », a-t-il ajouté. Si la fédération France Assureurs s’est dite mobilisée pour « accélérer l’indemnisation », elle ne s’est en revanche pas publiquement prononcée en faveur d’une baisse des franchises.
Une lourdeur administrative mal vécue
Outre l’aspect économique, il y a également un aspect psychologique pour les commerçants, une profession qui peine à voir le bout du tunnel, entre la crise sanitaire, l’inflation des coûts de l’énergie, les manifestations contre la réforme des retraites, et maintenant ces émeutes.
« Quand tu es un commerce de bouche, que tu commences à 4h du matin à Rungis, que tu fermes ta boutique à 20h, que tu dois encore nettoyer et remplir tes dossiers de subventions, ce n’est pas possible », alertait samedi sur BFMTV Murielle Bourreau, vice-présidente de la Fédération française des associations de commerçants.
Malgré tout, la démarche pour être indemnisée « reste assez simple », rassure Olivier Moustacakis, conseillant de prendre contact au plus vite avec son assureur, même si l’ampleur des vols ou destructions n’est pas encore précisément connue. C’est dans un second temps qu’il s’agira d’estimer les dégâts avec l’aide de l’assureur, qui pourra envoyer un expert.
« On n’est pas sur des délais monstrueux », l’indemnisation va prendre quelques semaines pour la majorité des cas, et malgré l’ampleur des dégâts, « les assureurs sont quand même équipés » pour faire face à un afflux de demandes, ajoute Olivier Moustacakis.
D’autres moyens possibles
Pour faciliter les dépôts de plainte, et donc les indemnisations, plusieurs préfectures ont renforcé leur dispositif. En cas de dommages non couverts, la victime peut également se retourner contre l’Etat, « civilement responsable des dégâts et dommages résultant des crimes et délits commis (…) par des attroupements ou rassemblements armés ou non armés », selon le code de la sécurité intérieure.
Les villes de Paris et Toulouse ont ainsi pu être indemnisées au moment des gilets jaunes, mais la procédure est forcément plus longue qu’avec un assureur.
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