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Si l’actuel président de la Fédération de Russie est assuré de remporter le scrutin, la bonne tenue de l’économie du pays malgré les sanctions internationales consolide son avance même avec des perspectives moroses.
« L’économie russe a souffert de la guerre, mais la crise économique attendue ne s’est pas produite », résume le cabinet Asterès dans une note à propos de l’élection présidentielle russe qui aura lieu du 15 au 17 mars prochain.
Car si Vladimir Poutine est assuré de remporter le scrutin, la bonne tenue de l’économie du pays, malgré les sanctions internationales, consolide son avance dans les esprits et les votes.
« La résistance de l’économie russe aux sanctions, meilleure qu’attendue malgré des vulnérabilités économiques persistantes, peut être un argument électoral pour le président sortant », ajoute Asterès.
De fait, l’économie russe a très vite pivoté pour se transformer en économie de guerre et ainsi absorber les conséquences néfastes des nombreuses sanctions mondiales et européennes.
3% de croissance en 2023 quand l’UE plafonne à 0,5%
« Si les chiffres précis sont difficiles à connaître, il apparaît évident que l’économie russe a connu une forte modification, avec une explosion de la production industrielle militaire et une diminution parallèle de la production et des dépenses publiques dans les autres secteurs (automobile civile, recherche scientifique, éducation par exemple) », peut-on lire.
Cette transformation a donc alimenté une croissance de 3% en 2023 (après une récession un an plus tôt) alors que celle de l’Union européenne se hisse douloureusement à 0,5%. Mieux, le taux de chômage est passé sous les 3% et les salaires ont augmenté. Autant d’arguments porteurs pour Vladimir Poutine.
Le pivotage de l’économie avec la guerre en Ukraine n’est pas le seul facteur qui a permis à l’économie russe de rebondir. La Russie s’est employée avec succès à contourner certaines des mesures occidentales, notamment du côté des exportations de pétrole et de gaz et des importations de biens.
« D’un côté, les exportations russes en valeur ont augmenté en 2022 du fait de l’envolée du prix du gaz qui a compensé la baisse des volumes (une tendance qui s’est estompée en 2023 avec la baisse du prix du gaz). D’un autre côté, la Russie a continué à importer depuis les pays occidentaux en passant par des pays tiers », souligne Asterès.
Contournement des sanctions d’importations de biens
Le schéma a été démontré plusieurs fois. Si les exportations de la France par exemple vers la Russie sont en effet en chute libre (divisées par trois en quatre ans), celles vers des pays voisins (et amis) de la Russie comme le Kazakhstan ont curieusement fortement augmenté. Selon les Douanes françaises, elles sont passées de 400 millions d’euros environ en 2019 à presque 1,2 milliard en 2023.
Une grande partie des biens importés est en réalité réacheminée derrière en Russie. Dans le même temps, la Russie a renforcé ses liens commerciaux avec la Chine et l’Inde. Néanmoins, des fragilités subsistent, même si elles ne font pas vraiment le poids dans l’esprit des électeurs russes.
« Les recettes que tire la Russie de ses exportations d’hydrocarbures ont fortement baissé en 2023 par rapport à 2022 », rappelle Asterès.
Et d’expliquer: « la Russie est désormais soumise à deux vulnérabilités: sa dépendance aux exportations d’hydrocarbures vers la Chine qui est devenu de loin son premier client et une vulnérabilité à la variation du prix des hydrocarbures, qui pourrait baisser soit du fait d’un resserrement des sanctions soit du fait d’une baisse des cours mondiaux ».
Des perspectives néanmoins moroses
Plus globalement, le cabinet estime qu’à court et moyen terme, « les perspectives futures pour l’économie russe sont moroses ».
« Le pays est certes parvenu à contourner les sanctions commerciales et à soutenir sa croissance par des dépenses militaires, mais son potentiel de croissance futur semble amputé. »
« Des centaines de milliers de Russes (le chiffre exact est difficile à connaître), notamment des jeunes diplômés, ont quitté le pays. Les entreprises occidentales ne sont pas prêtes de retourner dans le pays, même si la guerre venait à se terminer. La Russie, qui n’avait pas réussi à diversifier son économie au-delà des hydrocarbures, ne parviendra pas à le faire sans avoir recours à des technologies et à des savoirs-faire étrangers », peut-on lire.
D’autant plus que « le soutien de la croissance par la dépense militaire, c’est-à-dire par la dépense publique, ne peut être une stratégie illimitée dans le temps ». « Il est probable que, lorsque les dépenses militaires baisseront, la croissance russe en sera fortement impactée », estime Asterès qui s’appuie notamment sur l’exemple américain après la Seconde guerre mondiale.
Mais au vu de la situation militaire sur le front ukrainien, nous n’en sommes pas encore là et Vladimir Poutine continue à bénéficier d’une très importante popularité chez les électeurs. D’autant plus qu’il est le seul candidat crédible à cette élection, l’opposition étant muselée.
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