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Publié le 8 nov. 2023 à 17:58Mis à jour le 8 nov. 2023 à 19:50
« Jour historique » : l’expression est largement galvaudée mais semblait tout à fait pertinente ce mercredi dans la bouche d’Ursula von der Leyen, quand elle a annoncé que la Commission européenne recommandait aux Vingt-Sept d’ouvrir les négociations d’adhésion avec l’Ukraine.
Si les dirigeants de l’Union suivent cette opinion lors de leur sommet de décembre, dix-huit mois seulement après l’octroi du statut de candidat à Kiev , l’Union s’engagera dans un processus d’élargissement inédit depuis le début du siècle, avec la perspective d’accueillir une superpuissance agricole de 44 millions d’habitants au début de la prochaine décennie.
Quelques jours après sa dernière visite à Volodymyr Zelensky, Ursula von der Leyen a salué les efforts accomplis par l’Ukraine au cours des derniers mois, « en dépit de la tragédie et des difficultés de la guerre ». Selon elle, Kiev a rempli quelque 90 % des conditions requises pour l’ouverture des négociations d’adhésion. L’Ukraine doit encore accentuer sa lutte contre la corruption et la mainmise des oligarques sur le pays, mieux réguler le lobbying et améliorer le traitement de ses minorités, notamment linguistiques – un sujet que Budapest regarde de très près. La Commission prévoit de publier un rapport en mars sur ces sujets. Une conclusion positive serait une condition nécessaire à la définition d’un cadre de négociation pour l’accession.
Rassurer l’Ukraine
« Notre Etat doit être dans l’UE. Les Ukrainiens le méritent », a déclaré le président ukrainien. La recommandation de la Commission apporte un message important de soutien à Kiev, à un moment où la situation au Proche-Orient a détourné l’attention de la communauté internationale et l’appui américain semble fléchir.
La Commission recommande d’étendre les négociations d’adhésion à la Moldavie, ancienne république soviétique victime de tentatives constantes de déstabilisation de la part de Moscou. Chisinau est encore plus avancé dans son programme de réformes que Kiev. Bruxelles propose aussi d’accorder à la Géorgie (sous conditions) le statut de candidat qui lui avait été refusé en juin 2022, malgré le refus du gouvernement de sanctionner Moscou. Ursula von der Leyen a souligné la nécessité de stabiliser la périphérie de l’Union au moment où l’ordre international était remis en cause.
Plan de croissance pour les Balkans
Alors que les pays des Balkans, engagés depuis bien plus longtemps dans la voie de l’adhésion, ont exprimé leurs frustrations depuis plusieurs mois , la Commission a adopté en leur faveur un « plan de croissance » doté d’une enveloppe de six milliards d’euros. Surtout, Bruxelles propose d’ouvrir les négociations d’adhésion avec la Bosnie-Herzégovine « une fois qu’elle aura rempli une série de priorités ». Le rapport pointe de graves problèmes, dont la corruption et les restrictions à la liberté d’expression et à la liberté de la presse.
Réforme de la gouvernance
Les Vingt-Sept doivent se prononcer sur ces recommandations au cours du Sommet des 14 et 15 décembre. A Bruxelles, on s’attend qu’ils les suivent, au moins sur l’Ukraine et la Moldavie. Comme ils doivent trancher à l’unanimité, il est possible que la Hongrie instrumentalise de nouveau son droit de veto pour obtenir le déblocage des fonds européens gelés en réaction à ses atteintes à l’Etat de droit.
Si l’Union s’engage sur la voie d’un nouvel élargissement « jumbo », qui pourrait augmenter sa population de 15 %, elle devra aussi réformer sa gouvernance pour assurer sa « capacité d’absorption ». Les réflexions ont démarré , dans les capitales sur les modes de décision, les politiques (agriculture, cohésion) et les institutions. Les dirigeants commencent aussi à expliquer à leur opinion publique que l’intégration de nouveaux pays apporterait des opportunités économiques et augmenterait le poids de l’Union sur la scène internationale.
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