Egide : Le fabricant de boîtiers pour l’électronique Egide se donne un peu d’air financier

(BFM Bourse) – Le fabricant de boîtiers pour l’électronique annonce le succès de son augmentation de capital destinée à renforcer ses finances. Egide a désormais les coudées franches pour piloter le redressement de ses filiales américaines.

Egide assure son avenir financier. Le fabricant de boîtiers pour l’électronique a annoncé mardi soir après-Bourse le succès de son augmentation de capital lancée le mois dernier.

Dans le détail, Egide a levé 1,92 million d’euros dans le cadre de l’émission de 2,96 millions d’actions nouvelles. Le prix des actions nouvellement émises avait été fixé à 65 centimes par action, soit une décote de 26,4% par rapport au cours de clôture du vendredi 11 août, séance précédant l’annonce de l’augmentation de capital. Le règlement-livraison de ces actions nouvelles est prévu le 7 septembre.

Un nouvel actionnaire

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L’augmentation de capital était déjà sécurisée. Elle était garantie intégralement par La Compagnie Nationale de Navigation, une société présidée par Patrick Molis, un entrepreneur dans les métiers du transport maritime, de la logistique, de l’énergie, de l’aéronautique et de la défense.

En plus de sécuriser cette levée de fonds, la compagnie maritime française a conclu un contrat d’émission et de souscription d’obligations pour un montant de 750.000 euros. L’emprunt, venant à maturité le 14 décembre 2023, sera remboursable en trésorerie ou, sous réserve d’approbation de l’assemblée générale des actionnaires d’Egide, en actions.

Au total, ce sont donc 2,67 millions d’euros environ que la société récupère via l’augmentation de capital et cet emprunt obligataire. En contrepartie de ce soutien financier, cette société nommera un administrateur au sein d’Egide, ce aussi longtemps qu’elle détiendra plus de 5% du capital. Il s’agira en l’occurrence de son président, Patrick Molis.

Pour GreenSome Finance, l’entrée au capital de la Compagnie Nationale de Navigation va permettre à Egide de « pouvoir s’appuyer sur un actionnaire engagé et de bénéficier de ce dernier pour ‘ouvrir’ des portes d’un point de vue commercial ».

À la Bourse de Paris, le marché apprécie le succès de l’opération, l’action Egide prenant près de 8% vers 11h40. Cet argent frais confère une visibilité financière pour le fabricant de boîtiers, qui pourra mener sereinement le redressement de ses filiales américaines.

Amorcer le redressement des filiales américaines

Egide se trouvait dans une situation compliquée. La société avait vu sa rentabilité se dégrader fortement au cours des derniers mois, pénalisée par la contre-performance de ses activités américaines (Egide USA et Sentier), qui représentaient plus de la moitié des revenus de 2022, en raison notamment de difficultés d’approvisionnement et de recrutements de personnel.

En avril, la société avait décidé dans un premier temps de vendre ces activités américaines et avait noué une lettre d’intention non engageante avec un repreneur, qui a ensuite mis fin aux discussions. C’est donc seul qu’Egide va piloter ce redressement et la réorganisation de ses filiales grâce aux fonds issus de l’augmentation de capital et de l’émission obligataire.

La réorganisation des activités américaines a impliqué la démission de Jim Collins de son poste d’administrateur et son départ comme salarié à fin septembre 2023. Une nouvelle équipe de direction sera mise en place aux Etats-Unis et aura comme objectif de relancer les deux filiales, Egide USA et Sentier.

L’argent levé par Egide servira aussi à financer le besoin en fonds de roulement de la société ainsi que le recrutement d’une équipe commerciale destinée à dynamiser les ventes. Le fabricant de boîtiers pour l’électronique prévoit ainsi de se recentrer sur les marchés de la défense et de l’aérospatiale, qu’elle juge « en forte croissance et à plus forte valeur ajoutée » que l’industrie historique des télécoms.

La société avait fait ses premiers pas en Bourse en 1999, alors en pleine « bulle internet » et connu une folle envolée (avec un pic à plus de 500 euros en novembre 2000), grâce à l’essor de la demande du marché télécoms au moment du déploiement des réseaux mobiles. L’éclatement de « bulle Internet » a ensuite obligé le groupe à un sévère recentrage, en faisant perdre au passage 98% de sa valeur au titre en quelques années. L’action a même touché au printemps 2020 un plancher historique, sous les 50 centimes.

Sabrina Sadgui – ©2023 BFM Bourse