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Le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a suscité l’ire de plusieurs experts du climat en semblant relativiser la situation actuelle en France.
Quelques mots ont suffi à Marc Fesneau pour faire bondir de nombreux experts du climat. Invité samedi matin sur France Inter pour évoquer des sujets comme la qualité des sols ou l’évolution de l’usage des pesticides, le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire a fait tiquer les climatologues en abordant la sécheresse et le niveau actuel des nappes phréatiques.
Mardi, déjà au micro de France Inter, le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu indiquait que 68% des nappes étaient à un niveau sous les normales de saison. « Depuis l’été dernier, les nappes ne se sont pas rechargées », s’est inquiété Christophe Béchu. Et si le mois de juillet était comparable à celui de 2022, on pourrait aller selon lui « vers des choses compliquées ».
Juin 2023, le deuxième plus chaud depuis 2003
Marc Fesneau, lui, voit plutôt dans cet état des lieux « une situation qui s’est stabilisée » grâce à des précipitations qui ont permis d’alimenter naturellement les plantes en eau et au fait que la France « n’a pas eu des températures extrêmes ». « On a plutôt des températures qui sont assez normales pour un été, au fond », a jugé le ministre.
Des températures « assez normales pour un été »? La petite phrase de Marc Fesneau n’a pas manqué d’interloquer la paléoclimatologue Valérie Masson-Delmotte, qui a souligné sur Twitter le caractère « extra-ordinaire » de ce début d’été.
Se basant sur les données de Météo-France, Valérie Masson-Delmotte, par ailleurs coprésidente du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), a rappelé que juin 2023 a été le deuxième mois de juin le plus chaud depuis vingt ans, avec en moyenne des températures 2,6°C au-dessus des normales.
Dans les eaux bordant la France, la situation ne brille pas non plus ces derniers mois par sa normalité, a pointé la paléoclimatoloque, mentionnant par exemple « les cinq mois de record inédit de températures en Atlantique nord » ou la « vague de chaleur marine intense en Méditerranée ».
« Comment peut-on affirmer de telles bêtises? »
Comme Valérie Masson-Delmotte, d’autres spécialistes du climat sont sortis de leurs gonds en entendant Marc Fesneau. Depuis le 1er juin, la température moyenne en France a été sous les normales pendant quatre jours seulement, a tenu bon de rappeler l’agroclimatologue Serge Zaka. Le ministre « a-t-il seulement conscience de ces chiffres? Comment peut-on affirmer de telles bêtises? »
« Un ministre rassuriste qui explique que nous vivons un été climatiquement normal, des écologistes qui délirent sur les températures, tout en se regardant le nombril, une extrême droite silencieuse, Qui gagne? » s’est emporté Christophe Cassou, climatologue au CNRS et auteur principal du sixième rapport du Giec. « L’Histoire retiendra l’irresponsabilité des politiques! Affligeant. »
Sans faire machine arrière, le ministre de l’Agriculture a répondu sur Twitter à Valérie Masson-Delmotte, se disant « absolument d’accord » avec les différents éléments soumis par la coprésident du Giec.
« J’ai parfaitement conscience du réchauffement et du danger mortel pour le devenir de l’humanité, pour notre agriculture et pour nos écosystèmes de ce dérèglement », a assuré Marc Fesneau.
« Cette année, globalement, et à date, c’est un début d’été un peu moins sec que 2022 et des épisodes caniculaires moins fort que l’an passé », s’est-il défendu, tout en reconnaissant que « la température moyenne (est) plus élevée » que l’année dernière.
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