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Loués de 500 à 650 euros par mois, les logements constituaient la résidence Font Del Rey, dans le quartier populaire de la Mosson à Montpellier. Elle accueillait surtout des immigrés primo-arrivants sur le sol français.
Poursuivis pour avoir loué au prix fort des appartements insalubres, principalement à des migrants marocains en situation de « vulnérabilité », dans des conditions « incompatibles avec la dignité humaine », des marchands de sommeil présumés sont jugés depuis mardi à Montpellier.
Dans ses 110 logements de 24 à 44 mètres carrés, sur sept étages, dans le quartier populaire de la Mosson, à Montpellier, la résidence Font Del Rey accueillait surtout des primo-arrivants sur le sol français.
« Des hommes âgés et des familles, tous Marocains. Ils sont dans une situation précaire, ne parlent pas français, ont une méconnaissance de leurs droits et payaient cash leur loyer chaque mois », a témoigné Marion Persil, directrice de l’association Habiter Enfin!, partie civile au procès, comme la Ville de Montpellier.
Des loyers de 500 à 650 euros par mois
Et les loyers étaient élevés, de 500 à 650 euros par mois, comme dans le centre de Montpellier, la 7e ville de France. Une bonne partie des appartements avaient pourtant été diagnostiqués comme « insalubres » ou « indécents » par les services d’hygiène de la ville. Quant aux parties communes, elles étaient dans un état déplorable: moisissures, punaises, cafards, branchements électriques dangereux, infiltrations, garde-corps descellés, issues de secours inaccessibles.
Trois propriétaires, leur « homme de main », et quatre sociétés sont poursuivis pour « soumission de personnes vulnérables ou dépendantes à des conditions d’hébergement incompatibles avec la dignité humaine », « mise en danger de la vie d’autrui » mais aussi « menaces ou actes d’intimidation en vue de contraindre les occupants à renoncer aux droits qu’ils détiennent ».
Parmi eux, trois hommes sont au centre de l’affaire. Patrick Bolzer, cogérant de la société SCI Foncière de Rénovation, propriétaire de 82 des 110 logements. Didier Raymond, l’autre cogérant de cette même SCI, également cogérant de Ciger Sud, syndic de l’immeuble et agence immobilière mandataire de gestion des logements de la résidence. Et enfin leur « homme de main », Jamal Miktar, poursuivi pour complicité: celui « qui ne peut rien faire sans demander de l’argent », a décrit un des locataires.
« Dès que je demandais à faire des travaux, il fallait que je paye pour qu’il vienne voir, puis pour qu’il prévienne le propriétaire », a assuré l’un des locataires, traduit par un interprète.
« Je ne comprends pas ce qui m’est reproché »
A la barre, les locataires présents ont également témoigné avoir versé en espèces une somme allant de 1500 à 1800 euros à cet homme, simplement pour pouvoir visiter un appartement à louer.
« C’est un complot. Ce ne sont que des mensonges », a rétorqué l’intéressé, hâbleur, avant de se faire reprendre par son propre avocat.
« Je ne comprends pas ce qui m’est reproché », a assuré de son côté M. Bolzer, retraité du secteur de la publicité reconverti dans l’immobilier, l’air étonné: « Ces appartements du Font del Rey, ils ont été achetés avant ma nomination à la tête de la SCI en 2005, mais j’ai toujours géré au mieux les intérêts de la SCI en fonction des travaux nécessaires, et j’ai visité l’immeuble au moins une fois par an jusqu’en 2018 ».
Les victimes ont également témoigné d’actes d’intimidations perpétrés par M. Raymond, de Ciger Sud. Il « nous considérait comme des moins que rien, pas comme des êtres humains », a expliqué un locataire, après que Sylvie Chamvoux, directrice régionale de la Fondation Abbé Pierre, a précisé à la barre que 67% des locataires présentaient des problèmes de santé et/ou étaient porteurs d’un handicap reconnu.
Les habitants étaient « effrayés d’être vus par le propriétaire avec des membres de l’association », a indiqué la directrice d’Habiter Enfin!, assurant avoir dû prendre des dispositions pour assurer la sécurité de ses salariés lors de visites de cette résidence.
Les deux derniers prévenus devaient être entendus mercredi matin, avant les plaidoiries des parties civiles. La fin du procès est prévue mercredi soir, avec une mise en délibéré, après le réquisitoire du parquet et la défense.
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