[ad_1]
Publié le 6 oct. 2023 à 9:43Mis à jour le 6 oct. 2023 à 9:49
Ce sont des victimes « invisibles » du dérèglement climatique, et pourtant particulièrement vulnérables. Les catastrophes alimentées par le changement climatique ont provoqué 43,1 millions de déplacements d’enfants entre 2016 et 2021, alerte l’Unicef. Quelque 95 % de ces déplacements sont liés aux inondations et aux tempêtes, indique l’agence onusienne dans un rapport publié jeudi.
Les statistiques sur les déplacements internes liés aux désastres climatiques ne prennent généralement pas en compte les âges, mais l’Unicef a travaillé avec l’ONG Internal Displacement Monitoring Center pour désagréger les données. Ainsi, chaque jour, « l’équivalent d’environ 20.000 déplacements d’enfants » a lieu à l’intérieur de 44 pays, explique Laura Healy, l’une des auteurs.
« La partie émergée de l’iceberg »
Ces données comptent formellement le nombre de déplacements d’enfants et non le nombre d’enfants déplacés, le même enfant pouvant être déplacé plusieurs fois. Mais elles ne permettent pas de faire la différence entre des évacuations préalables et des déplacements consécutifs à un événement météo, précise l’Unicef. Ces données sous-estiment aussi « radicalement » les déplacements liés aux sécheresses, survenant plus lentement et donc plus difficiles à surveiller. Enfin, elles n’incluent pas les migrations.
« C’est seulement la partie émergée de l’iceberg, basée sur les données disponibles. La réalité est qu’avec l’impact du changement climatique et un meilleur suivi des déplacements pour les événements météo plus lents, le nombre d’enfants déracinés va être beaucoup plus grand », assure Laura Healy.
La vulnérabilité de l’Afrique
Même si les impacts grandissants du changement climatique frappent partout, le rapport pointe du doigt des zones particulièrement vulnérables. Ainsi, les Philippines, l’Inde et la Chine sont les pays les plus touchés en nombre absolu (près de 23 millions de déplacements d’enfants en 6 ans), en raison de leur très large population, de leur situation géographique, mais aussi de plans d’évacuation préventifs.
Mais en se penchant sur la proportion d’enfants déplacés, l’image met en lumière la vulnérabilité de l’Afrique et des petites îles. La Dominique a ainsi vu 76 % de ses enfants déplacés en 6 ans, Cuba et Saint-Martin, plus de 30 %, Vanuatu , 25 %, les Philippines, 23 %…
Pour la suite, le rapport avance des projections très partielles, pour quelques événements spécifiques. Les inondations uniquement liées au débordement des rivières pourraient par exemple provoquer 96 millions de déplacements d’enfants dans les 30 prochaines années, les vents cycloniques, 10,3 millions et les submersions marines liées aux tempêtes, 7,2 millions. Des chiffres qui n’incluent pas les évacuations préventives.
La COP28 appelée à se mobiliser
« Pour ceux qui sont obligés de fuir, la peur et les répercussions engendrées par de telles catastrophes peuvent être particulièrement dévastatrices, avec l’inquiétude de savoir s’ils pourront un jour rentrer chez eux, reprendre l’école, ou s’ils seront contraints de partir à nouveau », souligne la patronne de l’Unicef Catherine Russell. « Le déplacement leur a peut-être sauvé la vie, mais c’est un changement très déstabilisant », ajoute-t-elle.
L’Unicef appelle les dirigeants de la planète à se pencher sur cette question lors de la COP28 sur le climat à Dubaï dans quelques semaines. Il faut préparer ces enfants, y compris ceux qui sont déjà déracinés, « à vivre dans un monde où le climat a changé », souligne Laura Healy.
[ad_2]
Source link