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Publié le 4 sept. 2023 à 8:40Mis à jour le 4 sept. 2023 à 18:48
Une première modeste, mais symbolique. La France a accueilli ce lundi une poignée d’Afghanes menacées par les talibans et exilées au Pakistan voisin. Cette opération d’évacuation était réclamée de longue date par leurs soutiens qui appellent Paris à changer de braquet avec un couloir humanitaire dédié aux femmes.
Cinq femmes et trois enfants ont atterri à l’aéroport Roissy Charles de Gaulle. Parmi elles, une ex-directrice d’université, une ancienne consultante dans une ONG, une présentatrice de télévision et une enseignante. Elles n’ont pas pu bénéficier des ponts aériens mis en place lors de la reprise de Kaboul par les talibans il y a deux ans. Elles ont dû fuir vers le Pakistan.
« Selon les consignes données par le président de la République, une attention toute particulière est portée sur des femmes prioritairement menacées par les talibans parce qu’elles ont eu des positions importantes dans la société afghane […] ou des contacts étroits avec les Occidentaux », a expliqué à l’AFP Didier Leschi, le directeur de l’Office français de l’immigration et de l’intégration.
Des centaines de femmes concernées
Ces Afghanes seront hébergées dans un centre de transit puis enregistrées comme demandeuses d’asile. Elles seront ensuite transférées vers des hébergements de longue durée, le temps que leur dossier soit examiné.
D’après Didier Leschi, ce genre d’opération est susceptible de se reproduire si d’autres femmes afghanes correspondent à ce profil au Pakistan. Ce sauvetage a été « obtenu de haute lutte » par les militants, a souligné Delphine Rouilleault, directrice de l’ONG France terre d’asile, déplorant le manque de réponse politique. L’association demande un « programme d’accueil ad hoc plus large », estimant que des « centaines » de femmes seraient concernées.
A l’été 2021, Emmanuel Macron avait promis que la France resterait « aux côtés des Afghanes », en pleine opération d’évacuation. Quelque 15.769 personnes ont quitté le pays selon les autorités entre le printemps 2021 et fin juillet 2023.
Recul spectaculaire des droits des femmes
Depuis le retour des talibans au pouvoir en Afghanistan, en août 2021, les femmes ont vu leurs droits progressivement amputés : elles ne peuvent plus aller à l’école à partir de 12 ans, ni se rendre à l’université ni désormais dans les parcs et les salles de sport, elles doivent systématiquement sortir couvertes d’un voile intégral (burqa). Le régime est le plus répressif du monde à l’égard des femmes.
Pourtant, plusieurs associations les considèrent comme « délaissées » par les pays occidentaux, comme le collectif « Accueillir les Afghanes » l’avait souligné dans une tribune au journal « Le Monde » parue fin avril. D’après les membres du collectif, il n’existe que quelques « initiatives ponctuelles » pour sauver ces femmes.
On ne sait pas encore si ce type d’évacuation aura lieu à nouveau, l’Elysée ou le Quai d’Orsay n’ayant rien confirmé à ce sujet.
Avec AFP
J.B.
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