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(BFM Bourse) – L’éditeur des logiciels de conception et fabrication assistées par ordinateur a livré à la fois des résultats inférieurs aux attentes au quatrième trimestre ainsi que des prévisions décevantes. La mauvaise performance des licences et la croissance terne dans les sciences de la vie sont pointées par les analystes.
Les trimestres se suivent et ne se ressemblent pas pour Dassault Systèmes. Le spécialiste des logiciels de conception et de fabrication assistées par ordinateur avait largement rassuré les investisseurs avec des résultats du troisième trimestre étincelants.
L’inverse se produit ce jeudi. Le groupe dirigé depuis quelques semaines par Pascal Daloz, essuie une chute impressionnante, perdant 11,3% en début d’après-midi, soit la plus forte chute du CAC 40.
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Dassault Systèmes a livré une publication au mieux mitigée. La société propriétaire des logiciels Catia et Solidworks a publié des revenus (*) de 1,64 milliard d’euros au quatrième trimestre, traduisant une croissance de 8% hors effets de changes, alors que le consensus attendait 1,665 milliard d’euros.
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Les ventes de licences en berne
Les ventes de licences, un indicateur très surveillé des investisseurs et des analystes, déçoivent particulièrement, reculant de 4% à 352 millions d’euros, alors que la société avait indiqué anticiper une variation entre -3% et +1%.
Stifel pointe également la faiblesse des « sciences de la vie », un de grands axes de développement de Dassault Systèmes ces dernières années, qui « pèsent » sur la dynamique générale. UBS évoque de son côté des sciences de la vie « moribondes ».
Ce segment a progressé de seulement 2% au quatrième trimestre. Dassault Systèmes invoque « une base de comparaison élevée et la poursuite du ralentissement des études cliniques au quatrième trimestre (selon Dassault, 40% des essais cliniques dans le monde s’appuient sur sa filiale Medidata, spécialisée dans les logiciels de suivi des essais cliniques) », pour expliquer cette croissance modeste. Ce segment avait déjà inquiété le marché lors de la publication des résultats du deuxième trimestre.
Au-delà des revenus, la marge opérationnelle s’avère également inférieure aux attentes, s’établissant à 35,9% contre 36,3% attendu en moyenne par les analystes, selon UBS. Le bénéfice par action s’est inscrit à 36 centimes, en ligne avec le consensus (37 centimes).
Les prévisions pour l’exercice 2024 déçoivent également. Dassault Systèmes anticipe des revenus compris entre 6,35 et 6,425 milliards d’euros, traduisant une croissance de 8% à 10% hors effets de changes. Les ventes de licences sont elles attendus au pire en baisse de 1% et au mieux en croissance de 3%. La marge opérationnelle se situerait entre 32,5% et 32,8%, tandis que le bénéfice net par action est prévu entre 1,29 euro par action et 1,31 euro par action.
Une transition qui peut peser sur les revenus
Ces perspectives sont inférieures aux attentes: selon UBS, le consensus tablait jusqu’à présent pour 2024 sur des revenus de 6,496 milliards d’euros, une marge de 33,1% et un bénéfice net par action de 1,32 euro.
Invest Securities considère que ces perspectives sont a priori à relier « avec l’accélération de l’adoption par les clients de l’abonnement ».
« Même s’il (le groupe, NDLR) ne le dit pas clairement à ce stade, l’exercice 2024 devrait être marqué par une accélération de l’abonnement, ce qui pèse légèrement plus que prévu sur la croissance totale et sur les performances de l’activité licences et explique des perspectives 2024 légèrement inférieures aux attentes », développe le bureau d’études dans une note publiée avant l’ouverture du marché.
Dassault Systèmes effectue actuellement une transition, passant d’un modèle de licence à un modèle par abonnement. « Cette migration peut peser sur la croissance à court terme, car ce modèle n’implique pas d’importants paiements initiaux (« upfront ») mais un abonnement payé tous les ans », expliquait à l’automne à BFM Bourse Nicolas David, analyste chez Oddo BHF. « Ce qui veut dire moins de reconnaissance de revenus à court terme mais davantage à long terme avec plus de revenus récurrents. Par opposition au modèle de licence, où un client paie un accès au logiciel initial. Et ensuite il ne paie chaque année que de la maintenance qui représente autour de 20% du coût d’une licence », ajoutait-il.
Par ailleurs, Rouven Bergmann, le directeur financier de Dassault a indiqué aux analystes attendre une contribution encore « légère » des sciences de la vie en 2024. Medidata devrait connaître une croissance « dans le bas de la fourchette à un chiffre » voire « stable » avant de retrouver une progression à « deux chiffres » en 2025.
« Le marché n’attendait probablement pas encore une année 2024 de timide croissance pour Medidata, la direction n’a pas prévenu suffisamment en amont de cette tendance », pointe un analyste. « Cela remet une pièce dans la machine à inquiétudes et c’est dommage car en parallèle les essais cliniques devraient repartir en 2024. Mais un décalage de plusieurs mois s’observe entre le moment où vous gagnez un contrat dans les essais cliniques et celui où vous reconnaissez les revenus », complète-t-il.
Une annonce hors résultats satisfait toutefois les analystes: Dassault Systèmes a remporté un contrat auprès du constructeur automobile allemand BMW qui a décidé d’adopter 3DExperience, c’est-à-dire la plateforme de Dassault qui unifie l’ensemble de ses offres et fonctionnalités dans la gestion du cycle de vie du produit. « Plus de 17.000 collaborateurs représentant de nombreuses disciplines d’ingénierie du constructeur automobile s’appuieront sur la plateforme 3DExperience pour accélérer le développement de tous les véhicules, de la création à la production », avance la société.
« La faiblesse persistante de Medidata sera atténuée par les bonnes nouvelles concernant BMW, mais les perspectives de croissance et de marge décevront, même si le bénéfice par action est en ligne », résume UBS dans une note publiée avant l’ouverture du marché.
Rappelons que l’action Dassault Systèmes avait gagné plus de 40% depuis la mi-octobre, une hausse qui ne laissait probablement guère de place à la moindre déception.
(*) Par souci de lisibilité et de simplification, tous les indicateurs de cet article font référence aux données non-IFRS, privilégiées par la société dans sa communication.
Julien Marion – ©2024 BFM Bourse
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