Dassault systemes : Le modèle économique de Dassault Systèmes toujours aussi solide, la Bourse apprécie

(BFM Bourse) – L’éditeur de logiciels professionnels caracole en tête du CAC 40 ce mercredi après avoir publié des résultats supérieurs aux attentes au troisième trimestre et livré un message rassurant pour la suite.

La saison des résultats est pour l’heure plutôt médiocre sur le CAC 40. Aussi bien LVMH que L’Oréal, Kering ou encore Worldline (dont l’action plonge de 57% ce mercredi) ont déçu les attentes. Mais quelques bonnes surprises émergent aussi, comme Publicis la semaine dernière ou encore Hermès mardi.

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Dassault Systèmes se retrouve clairement dans cette seconde catégorie. L’éditeur de logiciels de conception et de fabrication assistées par ordinateurs (Catia, Solidworks) trône impérialement en tête du CAC 40 ce mercredi, avec un bond de son action de 8,6% vers 15h30, après des résultats excellents, surtout au vu du contexte macroéconomique actuel.

Au troisième trimestre, la société a vu son chiffre d’affaires progresser de 11% hors effets de changes à 1,42 milliard d’euros (*). Selon un consensus cité par Stifel, les analystes ne tablaient que sur des revenus limités à 1,41 milliard d’euros.

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Les licences accélèrent

Surtout, les ventes de licences, un indicateur très suivi du marché et par les analystes, ont connu une accélération importante, avec une croissance de 20%, contre 6% au trimestre précédent.

Leur croissance a par ailleurs dépassé les prévisions du groupe, qui attendait une progression située entre 6% et 10% sur le trimestre.

Tout ceci éclipse le nouveau coup de mou de Medidata, qui avait déjà déçu le marché lors de la publication des résultats du deuxième trimestre. Cette société rachetée par Dassault Systèmes en 2019 est spécialisée dans les sciences de la vie, notamment dans les données produites par les essais cliniques (selon Dassault, 40% des essais cliniques dans le monde s’appuient sur Medidata).

Cette société n’a affiché qu’une croissance « mid-single digit » au troisième trimestre, a indiqué Dassault Systèmes, soit autour de 5%. « Comme évoqué lors du précédent trimestre, l’activité est » touchée « par une baisse des démarrages d’études cliniques dans l’ensemble de l’industrie par rapport aux niveaux très élevés post-Covid ainsi que par un effet de base important comparé à l’année passée et au trimestre précédent », a expliqué Dassault Systèmes.

Au niveau des autres lignes de compte, la marge opérationnelle s’est établie à 31% au troisième trimestre contre 31,6% un an plus tôt en raison d’effets de changes négatifs. Ce taux de rentabilité a pris de court les anticipations des analystes (qui attendaient un taux de 30,4%) et celle de Dassault Systèmes qui prévoyait une marge située entre 30,2% et 30,5%.

Le bénéfice par action s’est établi à 28 centimes en hausse de 20% sur un an, hors effets de changes, contre 27 centimes attendus par les analystes.

Un marché un peu soulagé

En termes de perspectives, Dassault Systèmes table pour le quatrième trimestre sur des revenus compris entre 1,637 et 1,677 milliard d’euros, une marge comprise entre 35,8% et 36,6% et un bénéfice par action situé entre 35 centimes et 37 centimes. Sur l’ensemble de l’année, le chiffre d’affaires est attendu entre 5,945 et 5,985 milliards d’euros, la marge entre 32,3% et 32,6% et le bénéfice par action entre 1,19 euro et 1,21 euro.

« Le groupe signe une excellente performance commerciale au troisième trimestre, ce qui conforte les objectifs 2023 et lui permet d’intégrer un scénario plus prudent sur le quatrième trimestre », apprécie Invest Securities qui juge la publication « particulièrement rassurante ».

« Le titre avait beaucoup baissé en amont de la publication car certains investisseurs craignaient que le contexte macroéconomique qui n’est pas florissant se répercute dans les chiffres de Dassault Systèmes. Il est donc très rassurant de voir ces bons chiffres pour le troisième trimestre, couplés à des bonnes perspectives pour le quatrième », explique Nicolas David analyste chez Oddo BHF.

« De plus, le discours de la direction pour le quatrième trimestre a été rassurant sur les perspectives pour Medidata (société spécialisée dans les sciences de la vie qui représentent environ 20% du chiffre d’affaires) et la Chine (environ 8% des revenus) qui étaient les deux éléments d’inquiétudes sur les 12-18 derniers mois. On a le sentiment que le plus dur est derrière eux », développe-t-il.

La transition dans la douceur

Ces chiffres robustes devraient de plus dissiper au moins temporairement les doutes du marché sur la transition qu’effectue Dassault Systèmes sur ses revenus.

« Dassault Systèmes a mis en place un changement de modèle depuis environ un an, en basculant vers un modèle d’abonnements. Cette migration peut peser sur la croissance à court terme, car ce modèle n’implique pas d’importants paiements initiaux (« upfront ») mais un abonnement payé tous les ans », explique Nicolas David. « Ce qui veut dire moins de reconnaissance de revenus à court terme mais davantage à long terme avec plus de revenus récurrents. Par opposition au modèle de licence, où un client paie un accès au logiciel initial. Et ensuite il ne paie chaque année que de la maintenance qui représente autour de 20% du coût d’une licence », poursuit-il.

Or « ce que l’on constate c’est que Dassault Systèmes gère bien et avec fluidité ce changement de modèle, grâce à une approche prudente et progressive, puisque leur croissance de court terme reste solide », apprécie l’analyste.

A noter que Bernard Charlès, le PDG du groupe, qui passera d’ailleurs le témoin à Pascal Daloz l’an prochain, a cité l’intelligence artificielle générative parmi les opportunités qui s’offraient à son groupe. « Nous allons continuer d’étendre ce que nous avons débuté il y a 15 ans » avec l’intelligence artificielle, a expliqué le dirigeant. Le groupe continuera d’utiliser l’IA pour compléter « la modélisation, la simulation et la science des données », a-t-il poursuivi.

(*) Pour simplifier et alléger notre article, tous les chiffres sont en données non-IFRS, données privilégiées par la société pour ses communications.

Julien Marion – ©2023 BFM Bourse