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(BFM Bourse) – Les prises de commandes de Falcon ont été plus de trois fois inférieures à celles du premier semestre 2022, tandis que les livraisons globales ont chuté. Le groupe a toutefois confirmé ses objectifs et les analystes sont optimistes pour la suite.
Dassault Aviation constitue une société singulière, car présentant un double visage « militaire/aviation d’affaires » unique au monde. Cette particularité a certains avantages, notamment de pouvoir opérer des transferts de charges entre ses équipes quand un de ces deux métiers a du plomb dans l’aile au contraire du second.
Mais il faut aussi que ces deux activités se portent bien pour que le réacteur boursier de la société tourne à plein régime. Or, à l’occasion des résultats du premier semestre, l’avionneur a quand même montré quelques signes de faiblesses, en particulier dans ses jets d’affaires.
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Une marge qui se maintient
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Passons rapidement sur les résultats à proprement parler: le résultat opérationnel ajusté a reculé d’un peu plus de 25% à 151 millions d’euros. Mais Dassault Aviation a toutefois légèrement fait progresser sa marge correspondante, à 6,6% contre 6,5% auparavant, ce que Stifel apprécie et attribue en partie à la bonne gestion des coûts de la société. Le bénéfice net ajusté a par ailleurs augmenté, passant de 318 millions d’euros au premier semestre 2022 à 405 millions d’euros sur les six premiers mois de 2023.
Deux éléments expliquent cette progression: une plus forte contribution de Thales – dont Dassault Aviation détient 24,6% du capital – au bénéfice net (206 millions contre 180 millions un an plus tôt) et un résultat financier en plein rebond, avec un résultat positif de 110 millions d’euros contre une perte de 13 millions d’euros au premier semestre 2022. Ce résultat a été porté par le placement de la trésorerie de la société qui a bénéficié à plein de la remontée des taux d’intérêt. Par action, le bénéfice net ajusté s’établit à 4,92 euros.
UBS note que le résultat opérationnel ajusté s’avère en ligne avec les attentes et le bénéfice net ajusté par action est même supérieur d’environ 10% au consensus des analystes.
Un carnet de commandes dans le militaire qui va se garnir
Mais au-delà du compte de résultat, c’est surtout l’activité commerciale qui fait tâche d’huile, même s’il convient de la nuancer.
Les prises de commandes ont été divisées par 10 à 1,68 milliard d’euros, mais cela s’explique en très grande partie par l’activité exceptionnelle du premier semestre 2022 du Rafale. Dassault Aviation avait alors enregistré 86 commandes de son avion de chasse à raison de 80 pour les Emirats arabes unis et 6 pour la France, contre aucune sur les six premiers mois de cette année. Mais la commande de 26 nouveaux Rafale pour l’Inde pourrait être comptabilisée dans les prochains mois, ce à quoi devrait aussi s’ajouter les commande de l’Indonésie.
« On attend la concrétisation de la mise en vigueur des contrats pour 36 avions à l’Indonésie dans les jours qui viennent pour 18 (unités NDLR) et dans les mois qui viennent pour les 18 supplémentaires, a indiqué Eric Trappier, le PDG de Dassault Aviation.
Les Falcon déçoivent
Autrement dit, le militaire se porte bien. En revanche, les résultats sont plus inquiétants pour les avions d’affaires, c’est-à-dire la gamme Falcon du groupe.
Sur les six premiers mois de l’année, Dassault Aviation n’a enregistré que 12 commandes de Falcon contre 41 au premier semestre 2023, soit plus de trois fois moins. Stifel évoque une « déception » et « des prises de commandes très faibles ». Dassault ne communique ses commandes sur les Falcon que deux fois par an.
Eric Trappier a expliqué que ce marché pâtissait de craintes sur la conjoncture, notamment en Amérique du Nord. De plus la Chine « s’est un peu endormie », a-t-il ajouté.
« Depuis la fin de l’année il existe une crainte de récession […] ce qui peut inquiéter le marché de l’aviation d’affaires, qui est un thermomètre de l’économie. Je pense qu’il y a eu beaucoup de questions au début de l’année à cause de l’inflation, avec du coup des taux d’intérêts des banques centrales » qui montent, a-t-il développé. « C’est sûr que quand l’argent coûte cher il y a moins d’investissement », a-t-il poursuivi.
« L’environnement économique a évidemment eu un impact, mais c’est probablement aussi le résultat d’un certain attentisme des clients, lié au lancement commercial du Falcon 6X. Dès que le nouvel avion d’affaires du groupe français sera certifié (normalement cet été), les commandes devraient rebondir », juge pour sa part Stifel.
« Cash burn » de près de 2 milliards de dollars
Outre les commandes de Falcon, les livraisons ont été anémiques. Dassault Aviation n’a livré que 13 avions (4 Rafale et 9 Falcon) contre 21 l’an passé. Ce qui explique d’ailleurs la chute de 26% du chiffre d’affaires ajusté à 2,3 milliards d’euros.
Deutsche Bank évoque des livraisons inférieures à ses attentes tandis que Stifel pointe des chiffres « décevants ».
Eric Trappier a rappelé que son groupe connaissait des difficultés sur sa chaîne d’approvisionnements, à l’instar de tous les autres avionneurs, avec des tensions sur les recrutements et sur les prix de l’énergie, notamment, qui « créent un certain désordre » sur les livraisons.
Du fait de ces faibles livraisons, la consommation de trésorerie du groupe sur le semestre a été conséquente de près de 2 milliards d’euros, ce qui constitue « une surprise » pour UBS.
Le meilleur à venir
A la Bourse de Paris, l’action Dassault Aviation chute, perdant 7,8% vers 10h45 à 167,7 euros. « Les résultats de l’avionneur français pour le premier semestre 2023 peuvent paraître décevants. L’entreprise a pris peu de commandes, livré très peu d’avions, a enregistré une baisse de 26% de son chiffre d’affaires et a consommé près de 2 milliards d’euros de trésorerie », résume bien Stifel.
Un intermédiaire financier estime également que le marché n’apprécie pas le relâchement d’une provision de 47,8 millions d’euros au titre des retraites en lien avec la réforme du gouvernement français, comme indiqué dans le rapport financier de l’entreprise. « Cela n »a pas été suffisamment bien communiqué » par la société, fait-il valoir.
Pourtant les analystes restent optimistes pour l’évolution du titre. « En réalité, ces chiffres reflètent la montée en puissance de la production et sont, à notre avis, le prélude au décollage des ventes. Les prises de commandes devraient rebondir fortement au second semestre, portant le carnet de commandes à 8 années de ventes », nuance ainsi Stifel.
« Les prévisions pour l’exercice 2023 sont confirmées (15 Rafale et 35 Falcon livrés, NDLR) et donc les objectifs dépendent davantage du second semestre que du premier. En tant que tel, la publication du premier semestre n’a pas d’implications spécifiques sur l’equity story’ (la thèse d’investissement sur une action, NDLR) , ce qui confirme notre opinion positive sur le titre », abonde Deutsche Bank qui a une recommandation à l’achat et un objectif de cours de 209 euros.
Julien Marion – ©2023 BFM Bourse
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