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Publié le 9 janv. 2024 à 16:17Mis à jour le 9 janv. 2024 à 16:33
L’économie mondiale se prépare pour une troisième année consécutive de ralentissement de l’activité. Pire, l’année 2024 devrait se solder par un triste record avec la plus faible croissance du produit intérieur brut mondial (PIB) sur une demi-décennie depuis 30 ans.
Les nouvelles prévisions de la Banque mondiale, publiées ce mardi, avancent une croissance de seulement 2,4 % de l’économie mondiale cette année après 2,6 % l’année précédente. La Banque est plus pessimiste qu’en juin dernier . Les pays industrialisés n’enregistreront qu’un maigre 1,2 %. Les pays émergents et en développement sont un peu mieux lotis avec 3,9 %.

La seule bonne nouvelle, précise le rapport de la Banque, est que l’économie mondiale est en meilleure posture qu’il y a un an. Grâce à la vigueur de l’activité américaine , le monde a pu éviter la récession. De ce fait, « tous les pays développés auront un PIB par habitant supérieur à ce qu’il était avant la pandémie du Covid-19 », a commenté Indermit Gill, le chef économiste de l’institution, lors d’un point presse, lundi. Mais, a-t-il ajouté, « ce ratio est de deux pays sur trois pour les émergents et moins pour les pays en développement. Pour les pays les plus fragiles ou touchés par des guerres, c’est même moins de la moitié ».
La Chine inquiète
Pour les mois à venir, ces prévisions sont sujettes à caution. Les conflits en Ukraine et au Moyen-Orient, les tensions financières avec la hausse des taux d’intérêt et le ralentissement économique chinois constituent autant d’incertitudes.
Avec une croissance de 4,5 % en 2024 et 4,3 % l’année d’après, la Chine connaîtra sa plus faible performance depuis 1990. Les difficultés du secteur immobilier, une population vieillissante et en recul ainsi qu’un ralentissement des investissements sont autant de freins à la croissance de l’empire du Milieu . Or, un point de croissance en moins en Chine aboutit à un recul de 0,2 % du PIB mondial et de 0,5 % pour les pays en développement, souligne la Banque.
L’inflation persiste
Autre sujet d’inquiétude, l’inflation, même en recul, reste au-dessus des objectifs des banques centrales. « Il n’est pas encore temps de sabrer le champagne », a alerté Ayhan Kose, chef économiste adjoint de la Banque, lors de ce même point presse. Le reflux est lié à la baisse des prix de l’énergie. Mais l’inflation sous-jacente (hors énergie et alimentation) reste élevée a-t-il souligné. L’inflation mondiale est prévue à 3,7 % cette année après 5,3 % en 2023. C’est bien au-dessus de la moyenne de 2,3 %, observée entre 2015 et 2019.
Pour Indermit Gill, « la croissance restera faible et laissera de nombreux pays en développement – en particulier les plus pauvres – en butte à des niveaux de dette paralysants et avec près d’une personne sur trois en situation de précarité alimentaire ». A ses yeux, un tel scénario entraverait les progrès accomplis, notamment sur le plan des objectifs de développement durable à atteindre d’ici à 2030 . « Faute d’un changement de cap majeur, les années 2020 resteront dans les annales comme une décennie d’opportunités gâchées », redoute-t-il.
L’investissement en berne
S’il est une inquiétude majeure, elle se situe au niveau des investissements. Pour lutter contre le changement climatique et réaliser d’autres objectifs clés du développement mondial d’ici à 2030, les pays en développement devront augmenter considérablement leurs investissements, jusqu’à environ 2.400 milliards de dollars par an. Reste que le moteur est en panne.
La hausse de l’investissement par habitant dans les économies en développement entre 2023 et 2024 ne devrait être que de 3,7 % en moyenne, soit un peu plus de la moitié du taux des deux décennies précédentes. « Il faudrait, au moins, que les pays en développement parviennent à 4 % et maintiennent ce rythme pendant six ans ou plus », a expliqué Ayhan Kose. Seulement dans ce cas de figure peuvent-ils espérer se rapprocher des niveaux de revenu des économies développées et diminuer leur taux de pauvreté plus rapidement. Nous en sommes loin.
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