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Au-delà des émotions, de l’adrénaline et des frissons, la dixième édition du mondial de l’ovalie sera aussi génératrice d’un regain d’activité économique. Jusqu’à 17.000 emplois devraient être créés ou préservés en France grâce à la compétition.
Si elle est très attendue des supporters, la Coupe du monde de rugby représente aussi une aubaine pour l’économie tricolore. En attirant des milliers de passionnés du ballon ovale, l’événement de sport, qui se tient du 8 septembre au 28 octobre prochain en France, va aussi apporter un coup de boost à de nombreux secteurs. Et si ces retombées positives pour le PIB sont difficiles à chiffrer de manière précise, il est possible d’en donner une estimation.
À commencer par les recettes qu’encaisseront les organisateurs de la compétition. Ces derniers attendent des bénéfices allant de 45 à 50 millions d’euros. Ce mondial de l’ovalie sera donc « au-dessus de ce qu’il s’est fait de mieux en termes de résultat financier », expliquait le président du comité d’organisation Jacques Rivoal à l’AFP en février dernier, à propos de ce chiffre. Un montant conséquent généré principalement par les recettes de la billetterie.
Au total, près des 2,5 millions de billets mis en vente pour assister aux 48 matchs de la compétition ont été vendus. De l’autre côté de la balance, les dépenses seront relativement limitées puisque la compétition ne nécessite pas de gros investissements en infrastructures comme des constructions de stades par exemple. Selon des informations d’Europe1, entre 250 et 300 millions d’euros seront dépensés pour payer les salariés et les prestataires du Comité d’organisation, ainsi que pour la location des stades.
Une compétition créatrice d’emplois
L’événement est également un important générateur d’emplois. Les secteurs de l’accueil, du transport et de l’hôtellerie-restauration recrutent particulièrement mais aussi le BTP. Plusieurs sociétés de recrutement recherchent des postes de cordistes, de nacellistes ainsi que des ouvriers polyvalents ou des manœuvres pour les besoins de la compétition. Dans une étude de 2017 réalisée pour la fédération française de rugby, le cabinet Deloitte estimait qu’entre 13.000 et 17.000 emplois allaient été créés ou préservés grâce à l’événement.
Et ces retombées économiques sont évidemment liées à l’arrivée de milliers de supporters dans l’Hexagone pendant le Mondial. Au total, 600.000 visiteurs internationaux seront attendus selon Atout France. Dans son scénario dit « cible », Deloitte estimait ce nombre de visiteurs étrangers à 450.000. Une hypothèse rendue crédible selon le rapport par « l’augmentation du nombre de visiteurs étrangers sur les dernières éditions européennes de la compétition » passé de 350.000 en France en 2007 à 406.000 en Angleterre en 2015 ainsi que par « l’exposition médiatique croissante du rugby » notamment. « Depuis la dernière Coupe du monde organisée en France, en 2007, la pratique du rugby a augmenté », rappelait Pierre Rondeau, le 6 septembre, sur le plateau de BFM Business. Il soulignait aussi une hausse de sa visibilité, des audiences et des droits TV du Top 14.
Un boost pour le secteur touristique
Or ces touristes internationaux font généralement le déplacement pour plus de deux jours. Les équipes ne jouant que tous les six jours, les supporters pourront en profiter pour faire du tourisme ou du shopping entre chaque match. Selon une étude BVA, deux supporteurs sur trois ont l’intention de faire des activités au-delà des matchs. Ce sont donc sur tout un tas de commerçants locaux que l’évènement aura des retombées. Et pas qu’en région parisienne puisque ce sont huit villes de l’Hexagone, comme Lille, Bordeaux, Saint-Etienne, Nice ou encore Marseille qui accueilleront 48 rencontres sur une période de plus d’un mois. Après une saison estivale en demi-teinte, le secteur touristique surtout devrait donc profiter d’une prolongation bienvenue.
Selon le comparateur Kayak, le prix des hôtels va augmenter de 14% pendant les 51 jours de cette coupe du monde le prix des vols d’avions augmente lui de près de 30%. L’afflux de fans du ballon ovale viendra aussi remplir les caisses de l’Etat. Le cabinet Deloitte évalue entre 96 millions et 119 millions d’euros de taxes additionnelles comme la TVA, les taxes de séjour et d’aéroport.
D’après le comité d’organisation France 2023, les retombées économiques directes de l’événement sont évaluées à 1,2 milliard d’euros. Dans son étude d’impact de 2017, le cabinet Deloitte estimait quant à lui l’impact économique global, c’est-à-dire direct et indirect, de l’évènement entre 1,9 et 2,4 milliards d’euros. Car, outre cet impact direct sur l’emploi, le tourisme et l’activité économique de manière générale, des retombées positives, encore plus complexes à évaluer, interviendront à plus moyen et long terme. Pierre Rondeau décrit ainsi un cercle vertueux au niveau économique et sociétal: « on se prend de passion pour ce sport, on le pratique, on s’y intéresse, on s’abonne à une chaîne de télévision payante, la fédération grossit, elle distribue aux clubs locaux et amateurs qui réinvestissent dans l’éducation ». Un effet « boule de neige » qui serait probablement considérablement renforcé en cas de victoire du XV de France.
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