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Publié le 12 nov. 2023 à 13:02Mis à jour le 12 nov. 2023 à 16:41
« Une grave erreur factuelle et une erreur morale […] nous n’avons pas besoin que l’on nous prêche la morale » : Benyamin Netanyahou n’a pas pris de gants pour dénoncer samedi les propos d’Emmanuel Macron à la BBC. Le président français avait vendredi critiqué les opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza. « Des bébés, des femmes, des personnes âgées sont bombardés et tués. Il n’y a pas de raison pour cela ni de légitimité. C’est pourquoi nous pressons Israël d’arrêter. »
Yoav Gallant, le ministre de la Défense, a été encore plus remonté par ces propos lors d’une conférence de presse samedi soir. « Je me demande d’où vient cet aplomb de nous faire la morale en pleine période de combats. Je dis aux dirigeants européens que nous sommes en 2023 et non plus en 1943 et que nous avons la capacité de nous défendre » , a-t-il proclamé en faisant allusion à la Shoah. Bref, le ton n’a rien de la langue de bois diplomatique habituelle.
Pour les dirigeants israéliens, le Hamas est seul coupable de la mort des civils palestiniens. « Ce sont les terroristes qui se cachent dans les hôpitaux, les écoles, les bâtiments de l’UNRWA (l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens) », a martelé le Premier ministre en agitant à demi-mot le spectre d’attentats islamistes en Europe. « Je dis au président français et à nos autres amis, ils vous viseront aussi » et d’ajouter : « Israël restera ferme contre le monde si nécessaire ».
Arrondir les angles
Ce réquisitoire envers Emmanuel Macron contraste sérieusement avec l’accueil chaleureux qui lui a été réservé lors de sa visite de solidarité en Israël le 24 octobre et ses déclarations sur la nécessité d’une coalition internationale contre le Hamas. Apparemment, les réactions israéliennes de colère ont eu un certain effet. Un diplomate français, cité par les médias israéliens, a tenté d’arrondir les angles en expliquant que « nous ne pensons pas que les forces israéliennes visent délibérément les civils ». Le Hamas s’est livré en prenant 240 otages israéliens et étrangers à un « chantage inacceptable », a-t-il ajouté. A noter que le président français avait déjà souligné à plusieurs reprises la nécessité de protéger la population civile à Gaza sans provoquer d’esclandre du côté des responsables israéliens qui redoutent de plus en plus de se retrouver isolés à l’international, ce qui pourrait expliquer leur nervosité.
Le ministère de la Santé du Hamas à Gaza affirme que 11.000 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, dont 40 % de mineurs.
Détail important : les dirigeants israéliens s’en prennent à l’Europe, mais ménagent soigneusement les Etats-Unis. Antony Blinken, le secrétaire d’Etat s’en est pris lui aussi aux pilonnages massifs israéliens. « Beaucoup trop de Palestiniens ont été tués, beaucoup trop ont souffert ces dernières semaines. Il y a plus de choses qui peuvent et doivent être faites pour minimiser les dommages parmi les civils palestiniens. » Malgré ce diagnostic, le chef de la diplomatie américaine n’a pas eu droit à une volée de bois vert.
Divergence
Les points de divergence avec le grand allié américain ne manquent pourtant pas. Benyamin Netanyahou a par exemple exclu d’avance la possibilité que l’Autorité palestinienne présidée par Mahmoud Abbas , qui gère 42 % de la Cisjordanie, prenne le contrôle de la bande de Gaza à l’issue de la guerre.
« Gaza ne peut pas être gouvernée par une Autorité qui éduque ses enfants dans la haine d’Israël, une Autorité qui paye des terroristes emprisonnés sur la base du nombre de ceux qu’ils ont tués, une Autorité dont le chef n’a toujours pas condamné le terrible massacre du 7 octobre », qui a fait près de 1.200 morts dans le sud d’Israël, a ajouté le Premier ministre en faisant allusion aux 6.000 Palestiniens détenus par Israël qui perçoivent des allocations de la part de l’Autorité palestinienne.
Le Premier ministre est également opposé au déploiement d’une force internationale après l’éradication du Hamas et a prévenu d’avance qu’Israël continuera à contrôler totalement la sécurité dans la bande de Gaza, sans donner d’autres détails sur l’administration qui pourrait remplacer le Hamas, alors que les Etats-Unis ont mis en garde contre une réoccupation de la zone qu’Israël a évacuée en 2005.
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