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Après Evergrande, c’est au tour du promoteur immobilier Country Garden de faire face à de graves problématiques d’endettement. Samy Chaar, économiste spécialiste de ces questions, revient sur les origines de cette nouvelle crise pour l’économie chinoise.
Deux ans après Evergrande, c’est au tour du promoteur immobilier Country Garden de faire face à d’importantes difficultés. En début de semaine et confrontée à un endettement astronomique, cette société n’a pas été capable de rembourser deux intérêts sur des emprunts et risque formellement un défaut de paiement en septembre.
Un risque systémique?
Une situation qui reste assez proche de ce qu’a connu précédemment Evergrande, explique sur BFM Business, Samy Chaar, chef économiste chez Lombard Odier & Cie:
« C’est une problématique de taille à peu près similaire et cela tombe à un très mauvais moment, avec les autres moteurs de l’économie chinoise qui sont aussi en ralentissement. »
On est « dans la continuité de ce qui se passe aujourd’hui dans le secteur de la propriété en Chine, c’est-à-dire la digestion d’une décennie d’excès », analyse cet expert de l’économie chinoise.
Mais, cette situation présente-t-elle vraiment un risque systémique? Pour Samy Chaar, la Chine pourra intervenir, même si les signaux envoyés par les autorités sont encore flous:
« La Chine reste un pays excédentaire, avec des réserves pour éviter que cette situation ne dégénère et entraîne le pays beaucoup plus bas mais il faut avoir la volonté d’agir, d’assainir ce secteur de la propriété, de mettre les ressources fiscales disponibles pour réduire la taille du problème: ce n’est pas forcément ce qu’on voit, on a le sentiment que (les autorités chinoises) ont plutôt envie de digérer ça de manière lente plutôt que de mener une thérapie de choc. »
Pour le moment, toutefois, cette situation sur le secteur immobilier chinois ne semble pas affecter les autres secteurs de l’économie.
« On voit qu’il n’y a pas de transmission au reste de l’économie, si on regarde les rendements des secteurs les plus fragiles, comme celui de la propriété, on a vraiment une hausse de ces rendements et donc un stress de ce côté-là. Par contre, sur les autres sociétés chinoises, les rendements sont restés très faibles, donc on n’a pas de transmission du secteur de la propriété au reste de l’économie », souligne Samy Chaar.
L’épargne de vie des ménages chinois dans l’immobilier
Pour bien comprendre la situation, l’économiste revient sur le statut particulier que revêt l’investissement immobilier pour les ménages chinois.
« C’est un problème d’excès d’investissement pour commencer, il y a eu trop de constructions, trop de capitaux qui sont rentrés dans ce secteur et une des raisons c’est que la propriété c’est le principal produit d’épargne des ménages chinois: ils n’ont pas forcément de retraite, de fonds de pension, d’assurance-vie, ce genre de système qu’on peut avoir en Europe et particulièrement en France. »
« Ce qui vient absorber leur épargne de vie, c’est l’immobilier: ils achètent un, deux ou trois appartements, donc il y a eu beaucoup de constructions », poursuit Samy Chaar.
« Des appartements qui ne sont pas forcément financés à crédit, ils sont plutôt financés avec l’épargne de vie des ménages chinois: avec les excès qui ont été faits, les ménages chinois voient leur épargne de vie fondre et cela va avoir un impact sur leur comportement de consommation », explique notre économiste.
Un « ralentissement extrêmement significatif »
Pour Samy Chaar, la Chine connaît actuellement un « ralentissement assez significatif »:
« On peut quasiment dire que cette économie est en récession. Une indication que la situation économique est très pénible pour les autorités: ils publient de moins en moins d’indicateurs économiques. Donc les données disponibles au reste du monde pour juger l’état de cette économie chinoise sont en chute libre. »
Solution dans ce cas, croiser les sources et chercher d’autres données:
« Il faut se référer à des indicateurs extérieurs: par exemple, si vous voulez comprendre le commerce chinois, vous pouvez voir quelles sont les exportations sud-coréennes en Chine, les Coréens ont de très bonnes statistiques économiques, on voit quelque part par le commerce mondial que la situation chinoise est très inquiétante. Dans notre caisse à outils, on a aussi des données à haute fréquence, privées, quotidiennes, pour mesurer l’activité en Chine, et tout ça concorde pour dire qu’il y a une vraie faiblesse qui n’est pas du tout exagérée par le consensus. »
Un point important alors que la Chine ne donne par exemple plus les données sur l’emploi des jeunes, en ayant suspendu sa publication prévue cette semaine, après une série d’indicateurs décevants en juillet.
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