[ad_1]
Publié le 7 déc. 2023 à 18:14Mis à jour le 7 déc. 2023 à 18:36
Ils sont à mi-parcours. Et la partie la plus délicate débute ce vendredi. Les 195 parties à la COP28 de Dubaï entament la seconde partie des négociations. Après les discussions techniques de la première semaine, ce sont les ministres des différents pays qui sont attendus ce week-end aux Emirats arabes unis pour entamer la phase politique, celle qui doit aboutir mardi 12 d écembre sur une décision finale.
« On a le sentiment que les choses ont bien mieux démarré que l’an dernier, à Charm el-Cheikh. L’ambiance, notamment avec les pays du Sud, était plus détendue », fait-on savoir dans l’entourage d’Agnès Pannier-Runacher, la ministre française de la Transition énergétique.
Et pour cause : de manière tout à fait inhabituelle, la négociation s’est ouverte dès son premier jour sur une avancée historique, la création d’un fonds « pertes et dommages » réclamée depuis longtemps par les pays du Sud. Un fonds qui a déjà réuni plus de 700 millions de dollars de promesses de dons, une goutte d’eau dans l’océan des besoins des pays émergents, mais un point positif malgré tout.
« Une sortie juste et ordonnée »
« La création du fonds dès le premier jour a permis d’emblée de solder ce sujet et de pouvoir se concentrer sur les énergies fossiles », poursuit un conseiller ministériel. C’est le coeur de la négociation, et tout l’art de la diplomatie climatique est de trouver la formulation adéquate qui contentera toutes les parties.
Pour l’heure, et dans le brouillon du texte tel qu’il circulait en début de semaine, toutes les options sont sur la table : certaines parlent de « sortie progressive » des énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz), d’autres de « sortie juste et ordonnée ».
D’autres encore, notamment parmi les pays pétroliers, plaident pour intégrer les techniques de captage et de stockage du carbone dans la rédaction du texte (« unabated »), une manière de contourner le problème en se concentrant sur une sortie des émissions et non sur une sortie des fossiles.
Un scénario qui fait la part belle à des innovations technologiques encore peu matures, estiment notamment les experts de l’Agence internationale de l’énergie. Dans tous les cas, aucune mention de date butoir n’est fixée. Même si le président de la COP28, Sultan Al Jaber , s’est prononcé mercredi sur la nécessité « d’obtenir des résultats qui guident notre action dès cette décennie ».
Triplement des énergies renouvelables
Un noyau dur de 80 pays s’était déjà prononcé en faveur de la sortie des énergies fossiles à la COP27 en 2022. Une poignée d’Etats supplémentaires ont rejoint cette coalition cette année, mais on est encore bien loin du compte pour rassembler l’ensemble des 195 parties à la COP.
Certains pays sont foncièrement opposés à toute mention des énergies fossiles dans le texte final, notamment l’Arabie saoudite et la Chine. Les plus virulents ont même fait planer la menace d’une sortie de l’Accord de Paris si une telle mention était retenue dans la décision finale.
Il faudra toute la persévérance des négociateurs européens, l’UE étant en pointe sur le sujet, pour convaincre les plus récalcitrants. Agnès Pannier-Runacher a ainsi été chargée par le commissaire européen au Climat, Wopke Hoekstra , de mener une partie des négociations au nom de l’UE avec son homologue irlandais. Elle doit rencontrer l’envoyé spécial chinois dimanche à Dubaï. Une rencontre en bilatéral est également prévue avec le ministre saoudien de l’Energie dès samedi.
Si la sortie des énergies fossiles ne parvient pas à s’imposer, il faudra peut-être se contenter des autres volets du paquet énergie, à savoir le doublement des économies d’énergie et le triplement des investissements dans les énergies renouvelables au niveau mondial d’ici à 2030. Mais là encore, l’Inde et la Chine ont fait entendre des voix discordantes.
[ad_2]
Source link