[ad_1]
Le président de la République est arrivé ce mercredi à Astana, capitale du Kazakhstan. Il s’envolera ensuite pour l’Ouzbékistan et cherchera à l’occasion de ces déplacements à renforcer la présence française en Asie centrale.
Emmanuel Macron a une nouvelle fois quitté le sol français ce mardi, une semaine après sa tournée au Proche-Orient en pleine guerre entre le Hamas et Israël. Cette fois, le président de la République a pris la direction de l’Asie centrale, et plus particulièrement de deux ex-républiques soviétiques: le Kazakhstan et l’Ouzbékistan, pays qui comptent parmi les principaux fournisseurs d’uranium de la France. Objectif de ce déplacement: imprimer la marque politique et économique de la France dans la région, sur fonds de course d’influence entre Russes, Chinois et Européens.
Le chef de l’État a posé ses bagages dans la capitale du Kazakhstan, Astana, ce mercredi matin, vers 10h20 (4h20 GMT). Il doit s’entretenir dans la matinée avec son homologue Kassym-Jomart Tokaïev et signer des contrats dans les secteurs pharmaceutique et aéronautique notamment.
Cinquième investisseur étranger au Kazakhstan
Le locataire de l’Élysée, qui est accompagné d’une importante délégation économique dont les PDG d’EDF (électricité), Suez (eau) et Orano (uranium), ouvrira aussi avec Kassym-Jomart Tokaïev un forum d’affaires franco-kazakh. Emmanuel Macron rencontrera ensuite des étudiants à l’université, avant de s’envoler pour l’Ouzbékistan voisin où il passera la journée de jeudi.
Déterminée à renforcer sa présence dans la région, la France est sur les rangs pour le projet de première centrale nucléaire au Kazakhstan, dont la construction doit être tranchée par référendum d’ici la fin de l’année.
Les métaux critiques, indispensables à la transition énergétique et dont la région est riche, figurent aussi en bonne place dans les discussions avec les deux pays. Le spécialiste de l’uranium Orano, qui exploite déjà une mine au Kazakhstan, veut également accroître sa présence.
Orban et Erdogan également attendus à Astana
La France est le cinquième investisseur étranger au Kazakhstan, devant la Chine, du fait notamment de l’implantation du groupe pétrolier TotalEnergies, qui exploite conjointement l’important gisement de Kachagan en mer Caspienne. Les échanges bilatéraux se sont élevés à 5,3 milliards d’euros en 2022, pour l’essentiel dans les hydrocarbures. Le Kazakhstan fournit aussi à la France près de 40% de son uranium.
L’Asie centrale, longtemps un pré-carré russe, est ardemment courtisée par les grandes puissances à un moment où la Russie est accaparée par son offensive militaire en Ukraine.
Dans ce jeu d’influences, la Chine voisine, forte de son grand projet d’infrastructures des « Nouvelles routes de la soie », a pris une longueur d’avance. Mais l’Europe et la Turquie avancent aussi leurs pions.Le Premier ministre hongrois Viktor Orban et le président turc Recep Tayyip Erdogan emboîteront d’ailleurs le pas à Emmanuel Macron jeudi et vendredi à Astana.
« Diversification des partenariats »
Forts de cet engouement, le Kazakhstan et l’Ouzbékistan misent sur l’ouverture économique et une diplomatie d’équilibre pour s’affirmer, même si Moscou reste un partenaire incontournable.
En se rendant dans la région malgré un agenda international chargé, Emmanuel Macron entend « soutenir la souveraineté et la volonté de diversification des partenariats exprimées par les deux pays », relève l’Elysée.
Il ambitionne concrètement de renforcer les liens économiques bilatéraux, la coopération sur les grands enjeux climatiques ainsi que la « diplomatie d’influence » de la France envers la jeunesse.
Paris fait valoir à cet égard son intérêt de longue date pour la région où François Mitterrand avait été le premier chef d’Etat européen à se rendre – au Kazakhstan en 1993 et en Ouzbékistan en 1994 – après l’éclatement de l’Union soviétique.
Mitterrand, dernier président français en Ouzbékistan
Le président Nicolas Sarkozy s’est aussi rendu au Kazakhstan en 2009, tout comme François Hollande en 2014. Une photo de ce dernier, affublé d’une toque et d’un manteau de fourrure offerts par son hôte, l’autocrate déchu Noursoultan Nazarbaïev, avait alors beaucoup fait sourire, une mésaventure que son successeur aura certainement à coeur d’éviter.
En Ouzbékistan, pays le plus peuplé d’Asie centrale avec quelque 35 millions d’habitants et longtemps reclus, Emmanuel Macron réparera près de 30 ans d’absence, aucun président français ne s’y étant rendu depuis 1994. Au-delà de leur ouverture économique, les deux républiques demeurent des régimes autoritaires où la répression des manifestations est souvent violente, malgré une volonté affichée de libéralisation politique.
En 2022, des émeutes avaient été réprimées dans le sang, faisant respectivement 238 morts au Kazakhstan et 21 en Ouzbékistan. Si le président ouzbek Chavkat Mirzioïev a certes mis fin en 2016 aux deux décennies d’isolement imposées par son prédécesseur, le redouté Islam Karimov, dont il fut un proche, il ne souffre toujours aucune contestation.
La présidence française préfère de son côté mettre l’accent sur la « dynamique de réformes » dans ce pays et assure que l’État de droit sera aussi évoqué durant la visite à Samarcande, joyau architectural ouzbek.
[ad_2]
Source link