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Publié le 18 janv. 2024 à 18:40Mis à jour le 18 janv. 2024 à 19:48
Des annonces saluées mais qui sèment aussi le trouble. Après qu’Emmanuel Macron a chargé le gouvernement de Gabriel Attal de mettre en place un nouveau congé parental plus court mais mieux rémunéré, des organisations interpellent sur la nécessité d’offrir des solutions d’accompagnement aux parents jusqu’à l’entrée à l’école de leur enfant, quitte pour certains à maintenir en complément le congé existant.
Censé accompagner la « relance » de la natalité française, aujourd’hui en berne, le nouveau congé de naissance permettra « aux deux parents d’être auprès de leur enfant pendant six mois, s’ils le souhaitent », a promis Emmanuel Macron mardi soir lors de sa conférence de presse. Il sera plus court mais « mieux rémunéré » que le congé parental actuel, a précisé le président.
Perte de vitesse du congé parental actuel
Réservé aux parents d’enfants de moins de trois ans, le congé parental actuel (distinct du congé maternité ou paternité) peut s’étendre sur trois années, à condition d’être partagé entre les parents. Il est indemnisé à hauteur d’environ 430 euros par mois pour les parents qui s’arrêtent complètement de travailler.
L’idée de réformer ce congé n’est pas nouvelle. Plusieurs rapports ont souligné que faute d’être suffisamment indemnisé, il est aujourd’hui en perte de vitesse. En 2022, seulement 220.000 personnes en ont bénéficié, essentiellement des femmes. Pour inciter davantage de parents à sauter le pas, et notamment des pères, le gouvernement d’Elisabeth Borne s’était déjà engagé, l’été dernier, à plancher sur un congé mieux rémunéré et plus court, avec les partenaires sociaux.
Eloigner du marché du travail
L’exécutif a notamment réfléchi à indemniser chaque parent pour une durée de quatre mois à hauteur de 50 % de leur salaire – un plafond de l’ordre de 2.000 euros ayant été évoqué. A l’époque, la ministre chargée du dossier, Aurore Bergé (qui pourrait passer le flambeau à Catherine Vautrin sur ce sujet), n’excluait pas que le congé parental actuel continue d’exister en complément. Aucun schéma définitif n’avait été présenté aux partenaires sociaux.
Le nouveau congé de naissance « viendra remplacer » le congé parental actuel, a cependant déclaré Emmanuel Macron, assurant qu’aujourd’hui ce congé « éloigne beaucoup de femmes du marché du travail ». Même si l’idée de mieux rémunérer les parents qui lèvent le pied quelques mois pour pouponner est très largement saluée, plusieurs organisations s’inquiètent de l’éventuelle disparition du congé actuel.
« Le risque en supprimant ce congé-là, c’est que les personnes sortent réellement de l’emploi », met en garde Jocelyne Cabanal à la CFDT, soulignant qu’il est souvent difficile de trouver une solution de garde pour un très jeune enfant. « Le congé parental offre la possibilité de retourner dans l’emploi. Si les gens sont obligés de démissionner pour gérer leurs problèmes d’accueil, on ne les retrouvera pas [sur le marché du travail] au bout du bout », prévient la syndicaliste.
Situations familiales particulières
La vigilance est aussi de mise du côté de l’Union nationale des associations familiales (Unaf) qui a participé aux discussions avec les partenaires sociaux à l’automne. Rappelant que beaucoup de bénéficiaires du congé actuel sont à temps partiel, l’association conteste l’idée selon laquelle il éloignerait de l’emploi.
L’Unaf est très favorable à une meilleure indemnisation des parents en congé et considère donc l’annonce de la création d’un congé de naissance comme une « bonne nouvelle ». Toutefois, « il faut prévoir une indemnisation pour permettre à ceux qui ne peuvent pas reprendre leur activité à temps complet ou qui ont une situation familiale particulière, de garder leur enfant au-delà d’un an », souligne Guillemette Leneveu, la directrice générale de l’Union. Et d’insister sur la nécessité de développer davantage les solutions de gardes.
S’il est bel et bien décidé de réduire le congé parental, « il faut obligatoirement que cela soit accompagné d’une vraie politique de la petite enfance, car il y a un problème de manque de places en crèches. Et payer une assistante maternelle, tout le monde ne peut pas se le permettre », insiste Myriam Lebkiri, à la CGT. Pour celle-ci, il faut « laisser le libre choix aux familles de garder leurs enfants jusqu’à trois ans ».
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