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Publié le 5 nov. 2023 à 11:18Mis à jour le 5 nov. 2023 à 17:12
Qualifié de « programme de préférences commerciales américain le plus généreux » par la représentante au commerce de Joe Biden, Katherine Tai, l’Agoa (« African Growth and Opportunity Act ») est l’élément phare de la stratégie commerciale de Washington avec le continent africain. Mais depuis son adoption, en 2000, par le Congrès américain, les résultats restent mitigés, et plusieurs représentants réunis ce week-end en sommet à Johannesburg (Afrique du Sud) ont appelé à sa transformation.
S’il a permis d’exporter pour plus de 10 milliards de dollars de produits africains l’année dernière, ce programme n’a bénéficié qu’à un petit nombre de pays depuis sa création, en premier lieu pour exporter du pétrole brut.
Pour les autres marchandises, jusqu’en 2021, sur la quarantaine de nations éligibles, cinq pays – l’Afrique du Sud, le Kenya, le Lesotho, Madagascar et l’Ethiopie – concentraient plus des trois quarts des exportations effectuées par le biais de ce régime, notamment grâce aux filières textile et automobile, déjà bien développées.
Eligibilité annuelle
L’Agoa doit expirer en septembre 2025 et son avenir était au coeur des débats du sommet. Tous, du chef de l’Etat sud-africain Cyril Ramaphosa, au commissaire au Commerce et à l’Industrie de l’Union africaine Albert Muchanga, en passant par le président américain Joe Biden (non présent, il a émis un communiqué), ont plaidé pour le renouvellement et la refonte du programme, dès que possible, par les législateurs américains.
« Le monde a, après tout, bien changé depuis l’époque de la création de l’Agoa. Et l’Afrique a, elle aussi, bien changé », a souligné Katherine Tai, qui veut que le programme devienne « plus utile et efficace ».
Parmi les points les plus délicats, se trouve la question de l’éligibilité des pays africains et de son renouvellement annuel. La Maison-Blanche a annoncé son intention de suspendre le Gabon, le Niger, l’Ouganda et la République centrafricaine, pour non-respect de l’Etat de droit et violations des droits de l’homme. A l’inverse, la Mauritanie serait réadmise.
L’Afrique du Sud préservée
Quant à l’Afrique du Sud, première bénéficiaire de ce régime d’accès préférentiel au marché américain (21 % de ses exportations vers les Etats-Unis sont concernées), elle conserve pour l’instant ses avantages, après avoir mis en place une commission d’enquête à la suite de soupçons de livraison d’armes à la Russie.
Washington devra aussi composer avec le développement de la zone de libre-échange continentale africaine. « Nous devons nous assurer que l’Agoa en soutient la mise en place », a déclaré son secrétaire général, Wamkele Mene, « et que le programme ne devienne pas, par inadvertance, un frein à l’avancée de l’intégration économique que l’Afrique réalise grâce à elle. »
Valeur ajoutée
Enfin, au-delà des simples préférences commerciales, Cyril Ramaphosa encourage les Etats-Unis à soutenir davantage le développement de chaînes de valeur, afin que le continent parvienne à transformer ses ressources : « L’Afrique est une source importante de minerais bruts critiques, mais nous ne voulons pas être catalogués comme simples producteurs de matières premières. »
Ce forum n’aura pas tranché toutes les questions, puisque la décision finale repose entre les mains des élus du Congrès américain. Ils ont conscience de l’importance du programme pour contrer l’influence commerciale de la Chine en Afrique mais peinent à s’accorder sur les changements à y apporter. « Nous ne souhaitons pas que la loi de l’Agoa soit abolie et complètement réécrite, mais plutôt affinée », a insisté, en clôture, le ministre sud-africain du Commerce, Ebrahim Patel. Il a rappelé, au nom de ses homologues africains, que « le temps est compté ».
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