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La Sécurité sociale veut repenser la façon dont sont payés les médecins. Pour améliorer la prise en charge médicale des Français, l’Assurance Maladie souhaite compléter la rémunération des généralistes à la consultation par le versement d’un forfait plus ou moins élevé selon le profil de leurs patients.
« On a vraiment le sentiment de proposer des choses assez novatrices », a insisté le patron de l’Assurance Maladie, Thomas Fatôme, jeudi soir, à l’issue d’une réunion avec les syndicats des médecins libéraux. En pleine négociation avec ces derniers pour redéfinir leurs conditions d’exercice et de rémunération, l’organisme s’est déjà montré prêt à relever le prix de la consultation des généralistes de 26,50 à 30 euros.
Incités à faire le maximum d’actes
Dans le même temps, il a dévoilé une remise à plat de la rémunération forfaitaire des médecins. Une façon de mettre en musique l’idée chère à Emmanuel Macron, de récompenser les médecins pour la prise en charge globale de chaque patient plutôt que de les inciter à enchaîner les consultations. « Aujourd’hui vous n’êtes pas incités à faire de la prévention […] vous êtes plutôt incités à faire le maximum d’actes », avait déploré le président devant la presse à la mi-janvier, plaidant pour une « rémunération plus intelligente ».
Alors qu’il existe aujourd’hui plusieurs forfaits, avec des multiples conditions à remplir pour décrocher des compléments de rémunération, l’Assurance Maladie veut mettre l’accent sur un seul forfait. De quoi, dit-elle, simplifier la vie des médecins. « Les professionnels trouvent à juste titre que leurs rémunérations sont un peu complexes et qu’elles ont besoin d’être clarifiées », a défendu la numéro deux de l’organisme, Marguerite Cazeneuve.
Rémunération sur-mesure
En pratique, le nouveau forfait serait complètement sur-mesure et ajusté en fonction de l’âge et de l’état de santé des différents patients. Un généraliste toucherait chaque année au moins 55 euros par malade chronique suivi et 80 euros si ce malade est âgé. Il pourrait gagner encore davantage si son patient âgé et diabétique a bien été vacciné contre la grippe ou a bénéficié d’un dépistage.
De cette façon, les médecins seraient d’autant mieux rémunérés qu’ils accompagnent un grand nombre de personnes fragiles (jeunes enfants, malades chroniques) et misent sur la prévention. Avec ce système, les médecins âgés, nouvellement installés, où ayant leur cabinet dans un désert médical, pourraient gagner encore plus que leurs confrères.
« Monopoly des patients »
L’Assurance Maladie promet qu’il s’agit de « renforcer considérablement » le forfait censé récompenser le suivi des patients (le forfait patientèle médecin traitant). Celui-ci représente un peu moins de 10 % de la consultation des médecins généralistes. Elle n’a cependant pas précisé jeudi à quel point son nouveau forfait augmenterait les revenus des médecins.
Ces propositions sont regardées avec intérêt par le premier syndicat de généralistes, MG France. Celui-ci juge primordial de récompenser les médecins qui suivent leurs patients de très près par rapport à ceux qui enchaîneraient des consultations avec des personnes qu’ils ne revoient jamais. D’autant que se développent des plateformes de téléconsultations ou des centres pour les soins urgents. « Il va falloir faire des simulations (financières) », a cependant prévenu Agnès Giannotti, à la tête MG France, un syndicat clé pour le succès des négociations en cours.
Pesant moins lourd dans les discussions, la Fédération des médecins de France est toutefois beaucoup plus critique. « Une nouvelle très belle usine à gaz se prépare, a taclé le syndicat sur son site internet. C’est le Monopoly des patients ».
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