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Les logements en coliving se trouvent à cheval entre la location classique et les résidences hôtelières. Ainsi, ils échappent à certaines normes ou règles comme… le plafonnement des loyers.
Cheminée en marbre, cour privative, hauteur sous plafond, meubles en bois: une ambiance maison de campagne règne dans cet appartement lyonnais en « coliving », une nouvelle forme de colocation haut de gamme qui essaime malgré ses tarifs élevés. Venu des Etats-Unis, ce concept revisité d’habitat partagé semble amorcer son expansion en France, puisque 14.300 lits étaient programmés en 2023, contre environ 2.600 ouverts en 2020, selon les données du cabinet Xerfi qui a publié plusieurs études sur le sujet ces dernières années.
Principalement concentré en Ile-de-France, le coliving séduit des investisseurs privés et s’étend dans les métropoles où le marché locatif est en tension. C’est le cas de Lyon, ce qui inquiète certains élus de la Métropole. Mathis Etienne, étudiant en droit de 22 ans, loue l’une des sept suites des « patios de Berthelot » dans un quartier central. Il paie 825 euros par mois pour un studio de 15 m2, un montant supérieur aux prix applicables à Lyon où les loyers sont encadrés depuis 2021.
Pour comparaison, à Lyon, un studio étudiant coûte en moyenne 592 euros par mois charges comprises, une chambre en colocation autour de 529, selon le site de location entre particuliers LocService. Cet écart ne pose pas de problème à Mathis Etienne, originaire de Niort. « J’ai un père qui gagne très bien sa vie », reconnaît-il en expliquant avoir été attiré par les prestations proposées, notamment la salle de sport et la salle de télévision.
« Dans la résidence, il n’y a pas d’étudiants en situation très compliquée ou précaire », admet-il.
Des étudiants contraints faute d’offres
Ici, les colocataires, tous étudiants, ont accès à un service de ménage dans les parties communes, un abonnement Netflix et peuvent participer à des activités comme des cours de cuisine ou des dégustations de vins. C’est notamment avec cette offre de services que les chambres meublées de la résidence échappent à l’encadrement des loyers. Dans une ville où il y a six demandes pour une offre de chambre en colocation, l’élu Renaud Payre (Gauche Unie), vice-président de la Métropole de Lyon chargé du logement craint que certains ne soient obligés d’adopter cette formule, faute d’autre solution. « On ne peut pas imposer aux étudiants des services », estime-t-il.
Les logements en coliving se trouvent à cheval entre la location classique et les résidences hôtelières.
« C’est presque comme un mini-hôtel, et c’est tout le débat juridique », explique Laurent Bildaut, avocat en droit de l’immobilier et urbanisme chez NovLaw Avocats. Ainsi, « les normes de sécurité incendie, etc. ne sont pas les mêmes pour un logement, que pour un établissement destiné à recevoir du public de type hôtel ».
Et le concept suscite débat: « vous avez certains cas où l’encadrement des loyers est appliqué et d’autres où comme on n’est pas dans un logement à proprement parler, le coliving y échappe », explique le juriste.
« C’est le moment de fixer des règles »
Face à ce flou juridique, Renaud Payre estime que « c’est le moment de fixer des règles ». Sa crainte? « Une inflation des prix » des loyers si les résidences de ce type se multiplient. Sa position: « nous ne voulons pas de coliving dans la ville de Lyon et la Métropole de Lyon ». Ces réticences ne bloquent pas les programmes immobiliers.
Une résidence de 94 appartements a ouvert en juillet 2023 à Bron, dans la périphérie. Une autre devrait voir le jour fin 2024 au cœur de Lyon, après de longues négociations menées par le promoteur Bouyges Immobilier qui a obtenu une autorisation « exceptionnelle » de la Métropole, selon Renaud Payre. Et la clientèle ne manque pas.
« Nous avons reçu 150 demandes pour sept places », souligne le propriétaire des « patios de Berthelot », Julien Grisard.
Son agence Labelleville ouvrira une nouvelle résidence en janvier 2024 à Villeurbanne et s’offre des encarts publicitaires dans la presse locale pour attirer des locataires mais aussi des investisseurs.
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