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Publié le 18 janv. 2024 à 8:00
Ils se sont tous lancés entre 1996 et 1998. L’un a atteint les 160 milliards de dollars d’actifs gérés et est entré dans le peloton des gros fonds mondiaux, quand les deux autres ont franchi les 20 milliards voire les 26 milliards d’euros. Entre Ardian d’un côté, Astorg et PAI de l’autre, la trajectoire des grandes marques du private equity tricolore a radicalement divergé.
Cette croissance fulgurante des actifs gérés, Ardian la doit à un pari pris avant les autres, devenu une classe d’actifs à part entière dans le private equity : les fonds de fonds. Dès 1999, l’équipe a l’intuition qu’un marché d’achat et revente de parts des investisseurs dans les fonds du non coté va se développer.
Leader mondial
Dix ans plus tard, la crise financière lui donne raison, les superviseurs forçant les banques et assurances à se délester de leur exposition au private equity. Puis, les records se sont enchaînés, jusqu’à celui annoncé en juin dernier d’un fonds de 20 milliards de dollars, auquel le fonds souverain d’Abu Dhabi (Adia) n’a pas hésité à signer à lui seul un chèque de 6 milliards.
Entre le secondaire et le private equity classique de type LBO (opérations avec effet de levier) qui restent le coeur de métier de PAI et Astorg, les « multiples », c’est-à-dire les plus-values de cessions et les rendements générés, n’ont pas grand-chose à voir. Dans le LBO, ils sont nettement plus élevés.
Mais aujourd’hui, les acteurs comme Ardian qui animent la « Bourse » du marché secondaire sont devenus vitaux à l’industrie car ils permettent aux fonds de retraite, assureurs et fonds souverains, d’arbitrer leurs positions dans le non coté en fonction de la conjoncture, sans être pieds et poings liés pour dix ans en cas de retournement de cycle. D’environ 110 milliards de dollars en 2023, les opérateurs tablent sur un marché du « secondaire » de l’ordre de 124 milliards en 2024.
Foyers de crise
Grâce à ce moteur, qui pèse 91 milliards de dollars avec 1.600 fonds en portefeuille, soit 10.000 sociétés sous-jacentes, Ardian revendique être « le plus grand investisseur en fonds de fonds secondaires au monde ». Ce n’est pas un hasard si trois des quatre membres de la nouvelle direction générale installée en septembre, en appui de la fondatrice Dominique Senequier, viennent du secondaire, dont Mark Benedetti, le directeur général.
Cela n’empêche pas des foyers de crise de se développer ailleurs dans le groupe, comme dans le private equity « primaire ». Lundi, Ardian s’est retiré (ainsi que d’autres actionnaires minoritaires) du conseil de surveillance du courtier en assurances Indexia, qui s’apprête à comparaître en justice. Plus de 400 consommateurs ont encore assigné le groupe de Sadri Fegaier de prélèvements indus mercredi.
Un autre sujet de préoccupation reste vif : la mise en cause du groupe d’Ehpad Emera, dans lequel Ardian est aussi actionnaire minoritaire aux côtés du fondateur. Cinq plaintes de familles ont été déposées pour maltraitance. Une affaire qui intervient après le scandale Orpea.
« Nous sommes très attentifs à la qualité de l’accompagnement des résidents dépendants, à la transparence envers les familles et les tutelles ainsi qu’au dialogue social, répond un porte-parole d’Ardian. En complément des rapports de contrôle des agences régionales de santé et des déclarations du gouvernement, qui tous deux confirment qu’il n’y a aucune remontée inquiétante, nous avons également demandé un audit. »
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