[ad_1]
Les agriculteurs espagnols dénoncent « une accumulation de problème », comme les prix bas et la « bureaucratie excessive ».
Des milliers d’agriculteurs ont manifesté mardi dans différentes régions d’Espagne. Les convois ont bloqué des routes et des infrastructures afin de protester contre la politique agricole européenne et dénoncer la précarité régnant dans le secteur.
Mobilisés à l’appel d’une fédération de syndicats agricoles régionaux appelée « Unión de Uniones » (l’Union des Syndicats), mais aussi de groupes organisés sur WhatsApp, les manifestants se sont rassemblés à l’aube sur des dizaines d’axes routiers, notamment à l’entrée des grandes villes.
Vêtus de gilets jaunes et brandissant pour certains des drapeaux espagnols, ils ont réclamé des mesures concrètes face aux difficultés rencontrées par de nombreuses exploitations. « Sans la campagne, il n’y a pas de vie », « notre fin sera votre mort », pouvait-on notamment lire sur des pancartes.
« Il y a une accumulation de problèmes »
Selon la Direction générale du trafic, des opérations escargots et des blocages ont notamment eu lieu dans les provinces de Tolède (centre), Séville (sud), Murcie (sud-est) et Gérone (nord-est). Le port de Malaga, en Andalousie (sud), a indiqué sur le réseau social X que ses accès avaient eux aussi été bloqués.
« Il y a une accumulation de problèmes qui nous poussent à manifester », a confié à l’AFPTV un producteur de céréales, en citant notamment la « bureaucratie excessive » et les « prix bas » imposés aux agriculteurs. « La campagne doit se faire entendre », a insisté ce manifestant, qui n’a pas souhaité donner son nom.
Un message relayé par les trois principaux syndicats agricoles espagnols (Asaja, Coag, UPA), qui ne participent pas au mouvement de mardi, mais ont prévu d’autres manifestations dans les prochains jours, notamment jeudi à Salamanque (centre) et vendredi à Bilbao (Nord).
Sécheresse
Ces trois syndicats – qui dénoncent une politique européenne trop complexe, des normes trop contraignantes et la concurrence jugée déloyale des produits étrangers – ont été reçus en urgence vendredi par le ministre de l’Agriculture Luis Planas, qui s’est engagé à « travailler » pour répondre à la crise du secteur.
Mais cette réunion n’a pas suffi à désamorcer la crise, qui agite depuis janvier plusieurs pays de l’UE, dont l’Allemagne, la Belgique, l’Italie et la France.
« Le gouvernement comprend les préoccupations du secteur, nous prenons les choses en main », a assuré mardi à l’issue du conseil des ministres la porte-parole du gouvernement, Pilar Alegria, mettant en avant les efforts financiers réalisés pour aider les agriculteurs touchés par la sécheresse.
Selon Pilar Alegria, 140.000 agriculteurs vont ainsi bénéficier d’une aide de 270 millions d’euros débloquée par l’exécutif.
Pour sa part, la ministre de la Transition écologique, Teresa Ribera, a dit comprendre les « préoccupations » des agriculteurs, confrontés à de lourdes « charges bureaucratiques »
« Nous devons moduler les objectifs européens de durabilité, ce que l’on appelle l’Europe verte, au rythme exigé par le secteur », a-t-elle estimé, tout en dénonçant ce qu’elle a qualifié de « manipulation » de ces règles environnementales.
Le « Pacte vert » de l’UE – décliné dans une série de législations environnementales, qui ne sont pour la plupart pas encore entrées en vigueur – est vivement critiqué en Espagne par le parti d’extrême droite Vox, qui l’accuse de vouloir « détruire » l’agriculture ibérique.
L’Espagne, souvent qualifiée de « potager de l’Europe », est le premier exportateur européen de fruits et légumes. Le secteur agricole espagnol est néanmoins en difficulté, en raison notamment du manque de pluies qui sévit depuis trois ans dans la péninsule ibérique.
[ad_2]
Source link